Et si nous parlions du choix des clients pour la prostitution et de ceux qui en tirent profit

Dans son introduction, introduction-de-louvrage-de-francine-sporenda-survivre-a-la-prostitution/ publiée avec l’aimable autorisation de l’éditeur, Francine Sporenda aborde, entre autres, les débats sur la prostitution, le vote des lois « criminalisant l’achat de sexe dans plusieurs pays vers les années 2000 », le point de vue des survivantes de la prostitution, « en tant que catégorie de femmes victimes d’un ancien système d’exploitation patriarcale qui résiste obstinément aux prétentions égalitaires de nos sociétés modernes et aux dénonciations des vagues féministes », les clichés et stéréotypes inlassablement répétés sur le soi-disant « plus vieux métier du monde », les discours monopolisés par « les voix masculines », des œuvres à caractère littéraire ou pictural construisant les soi-disant vérités de ce que serait la prostitution, les études et les réflexions d’autorité d’experts auto-proclamés « dans le but de légitimation et de réglementation », les mythes et les fantasmes…

L’autrice souligne des justifications au XIXème siècle, « démontrer que la prostitution, même si elle doit susciter le dégoût des personnes respectables, est une pratique absolument indispensable au bon ordre des sociétés et à la stabilité de la famille », la construction d’« un mal nécessaire », les dimensions hygiénistes, l’occupation de l’espace discursif par les paroles masculines, « le fait même qu’elles prennent la parole est impensable ; les figures d’autorité qui sont censées détenir un savoir sur la prostitution, dont les prostituées elles-mêmes sont exclues, sont seules habilitées à en parler, c’est une évidence qui va de soi. Ce qu’implique cette prise de parole exclusivement masculine, c’est que ces femmes n’ont même pas de légitimité à parler d’elles-mêmes : de même que les esclaves n’étaient pas consultés pour la rédaction des Codes noirs, les personnes prostituées étant les objets de ces discours masculins et des législations réglementaristes ne sauraient en être sujets – les marchandises ne parlent pas », l’aveuglante absence dans les discours des clients/prostitueurs…

La personne prostituée serait productrice de la prostitution, ce qui enlève « toute responsabilité morale sociale et masculine et présente les hommes comme des innocents dont les pulsions sexuelles « naturelles » étaient exploitées par des séductrices vénales a prévalu pendant des siècles ». Les discours construisent une continuité « entre ce point de vue traditionnel de la prostituée responsable et l’argument moderne qui présente la prostitution comme choisie par la personne prostituée : les deux se rejoignent dans la même démarche de déresponsabilisation, la fonction de ces deux discours mystificateurs étant d’occulter le fait que c’est la demande masculine qui donne une impulsion au système prostitutionnel ». Or, il faut me semble-t-il le répéter, le groupe social le plus important et présent dans les rapports prostitutionnels est bien celui des hommes, des clients/prostitueurs.

A l’occultation des millions d’hommes qui consentent à acheter l’accès au corps des femmes, s’ajoute l’occultation des rapports sociaux, des inégalités structurelles, « l’image de la femme prostituée seule responsable de ce qui lui arrive cache aussi le fait que son « choix » de la prostitution est effectué dans un contexte d’inégalités structurelles, de rapports de pouvoir et de contraintes économiques (enfants à nourrir en l’absence d’aide financière du père, toxicomanie, dettes, viols et incestes antérieurs, chômage, divorce, perte de logement, etc.) »…

Francine Sporenda insiste sur les récits des femmes, l’age moyen de 14 ans d’entrée dans la prostitution dans le pays occidentaux, les argumentaires autour du choix, « ceux qui ont vraiment le choix sont les prostitueurs ». Et si des femmes meurent des rapports prostitutionnels, « aucun homme n’est jamais mort de ne pas avoir de rapports sexuels quand il le désirait ».

L’autrice discute de la soi-disant pulsion incontrôlable ou du prétendu impératif biologique des hommes, « Parler du choix des personnes prostituées et de la pulsion irrésistible des prostitueurs est une inversion projective »…

La prostitution n’est ni naturelle, ni universelle, ni éternelle, comme toute construction sociale, elle relève de l’histoire. La justification de la prostitution se fait toujours par ceux pour qui elle existe, « les prostitueurs et les proxénètes ». Il en de même de tous les rapports de domination et d’exploitation…

Francine Sporenda présente les réfutations aux principaux arguments (des prostitueurs) par des survivantes, non un métier comme un autre mais « une activité intrinsèquement violente et dangereuse », les aspects invisiblisés de cette violence, les milliers de pénétrations non désirées, « des années après leur sortie de la prostitution, ces survivantes en gardent des séquelles physiques et psychologiques dont certaines les poursuivront toute leur vie »…

Les clients prostitueurs veulent que les femmes fassent semblant d’éprouver du plaisir, les appellent « chéri », sans oublier qu’ils préférèrent les jeunes filles voire les très jeunes filles, « la demande des prostitueurs pour du « sexe » avec des enfants n’est pas marginale, mais relève au contraire d’une norme patriarcale et que ces prostitueurs ne sont pas des asociaux ni des psychotiques ou des monstres, mais statistiquement des messieurs Tout-le-Monde que l’on croise tous les jours »…

Loin des clichés fantasmatiques ou des comptines romantiques, la prostitution est d’abord une industrie très lucrative, « un mega business mondialisé boosté par le triomphe de la doxa libérale », les personnes prostituées sont très majoritairement sous le contrôle de proxénètes, le commerce des corps de femmes est pleinement légal dans certains pays, les profits de l’industrie du sexe explosent – j’insiste comme l’autrice sur le mot industrie

Industrie et liens intrinsèques entre prostitution, gangs et mafias, un sujet peu abordé par les médias et les défenseurs des rapports prostitutionnels. « L’industrie du sexe connaît une expansion d’autant plus tentaculaire que les profits qu’elle génère échappent en partie à la taxation et sont blanchis à l’échelle mondiale par l’intermédiaire de filières ad hoc ». Exploitation, blanchiment d’argent, traite d’êtres humains, corruption… Maintien et renforcement des rapports sociaux réellement existants, reconfiguration industrielle de la domination exercée et de l’appropriation des corps de femmes par le groupe social des hommes, « Par la prostitution et le mariage, le patriarcat leur garantit un « droit au sexe » auquel les femmes sont astreintes, et la criminalisation de l’achat de sexe, de pair avec la criminalisation du viol dit conjugal, porte atteinte à ce droit : la défense de la prostitution est un enjeu patriarcal fondamental ». La prostitution est incompatible avec le respect et la sécurité des êtres humains, « normaliser le fait que les femmes sont des biens de consommation que des hommes (les proxénètes et les prostitueurs sont très majoritairement des hommes) peuvent négocier en toute légalité impacte négativement l’image des femmes en général », la démocratie est incompatible avec la location ou l’achat du corps d’êtres humains, « Une démocratie ne peut pas d’une part proclamer l’inaliénabilité/non patrimonialité du corps humain et déclarer qu’il est « res extra commercum » (ne pouvant faire l’objet de commerce) et poser d’autre part que le corps des femmes et des enfants peut être légalement acheté, loué et vendu sans se renier elle-même »…

Des paroles de survivantes, « Par définition, si une femme en situation de prostitution est médiatisée, c’est parce que sa version de ce qu’est la prostitution valide l’image ripolinée qu’en propagent les promoteur·trices du système ; et que ce type de discours bénéficie d’une diffusion massive alors que le discours abolitionniste est médiatiquement invisible met en évidence le poids financier de l’industrie du sexe sur les médias et dans la culture. Par rapport à ce discours asservi, voire acheté (annonces prostitutionnelles, téléphone rose, etc.), la parole des survivantes est libre, et c’est cette parole libre qui s’exprime dans ce livre », la liberté enfin retrouvé de dire…

Un livre qui donne la parole aux survivantes. Un livre d’entretiens (certain sont disponibles sur le blog). Les textes sont regroupés sur six parties, précédées d’une petite introduction de l’autrice. Je n’en souligne que certains éléments.

I – La prostitution, une activité dangereuse et traumatisante

« Parmi les dangers de la prostitution, les plus visibles sont les violences : viols, vols, agressions parfois à main armée, meurtres ». Francine Sporenda discute de ces violences visibles qui font partie intégrante de la prostitution, de cette activité « où autant de femmes sont systématiquement battues, violées, mutilées et tuées chaque année » (Victor Malarek), de la partie immergée de cet iceberg des violences, « Ces milliers d’effractions corporelles que, dans leur for intérieur, les personnes prostituées refusent si absolument qu’elles sont obligées de s’intoxiquer – alcool, drogues dures,médicaments divers – et de se dissocier, de s’absenter mentalement de leurs corps pour pouvoir supporter, sont en soi une violence, et cette violence-là n’est pas reconnue par la société », des impacts sur les survivantes après la sortie de la prostitution, le déni des effets de la location de ses orifices corporels contre argent…

Laurin Crisson parle d’un refuge pour les femmes voulant sortir de la prostitution, « Nous sommes le grain de sable sous la peau de ce business malfaisant qui irrite suffisamment les gens pour qu’il en sorte des perles », des conséquences du porno, « créer un monde où la violence et le meurtre sont des fantasmes et n’ont plus l’air de réalités », des exigences des clients/prostitueurs, de dépouillement d’identité, de relation de contrôle et de proxénétisme, de l’idée reçue du choix, des mots des proxénètes pour qualifier le « produit », de la traite, de leçon, « le fait d’assumer que les femmes étaient disponibles si on les payait, et le sentiment d’avoir un droit à la jouissance sexuelle en échange d’argent… », de culture du viol, « le viol est défini de nos jours comme du sexe qui n’est pas désiré », de consentement volé, de mensonge « vous mentir de façon que vous puissiez continuer à bander et ne ressentir aucun remords ou culpabilité »…

Marie Drouin souligne que « mon corps était là, mais ma tête était ailleurs », la dope fournie par le gang, les conditions de survie, « j’ai donc coupé mes émotions », le retour et le dire plus tard sur la prostitution, l’anorexie et la boulimie, « Chaque fois que je vomis, je vomis les tasses de sperme qu j’ai dû avaler pour plaire à des gars qui n’en avaient rien à foutre de moi », le chum-pimp, la violence quotidienne, « Se faire rentrer une bite toute la journée dans tous les trous que vous avez, c’est une violence inouïe quand on y pense »…

Wendy Barnes aborde plus particulièrement l’emprise d’un sociopathe, les écuries des proxénètes, le manque d’estime de soi, l’attention que semblait accorder le proxénète, « Il n’y avait pas d’amour pour nous nulle part, sauf de notre proxénète », la violence favorisée entre les femmes prostituées, les vulnérabilités…

Rosen Hicher (En complément, Les prostituées ont-elles droit à une couronne mortuaire ?, les-prostituees-ont-elles-droit-a-une-couronne-mortuaire/ et Le 12 octobre, marchons avec Rosen pour l’abolition de l’esclavage sexuel !, le-12-octobre-marchons-avec-rosen-pour-labolition-de-lesclavage-sexuel/) revient sur son témoignage à la Commission parlementaire de l’Assemblée nationale qui a préparé le texte de loi criminalisant l’achat de sexe en 2016, le silence sur les clients (« le client est toujours resté invisible dans la prostitution, il n’a jamais été mis en cause ») et le plus souvent sur les proxénètes, la suppression du « droit d’achat », les clients, « c’est lui qui nous demande, c’est lui qui nous paie et c’est lui qui nous commande », les violences qui ont préparé à la prostitution, la contrainte toujours-là, l’enfermement vécu, la difficulté de sortir de la prostitution, les choses qu’elle n’est toujours pas capable de faire…

Valerie Tender explique son entrée en prostitution, le sentiment de faute, « de comprendre ce qui n’était pas de ma faute m’a libérée », la décriminalisation des personnes prostituées et la criminalisation des clients et des proxénètes. Elle aborde les conceptions masculinistes, la sexualité, « Si votre sexualité ne consiste qu’à abdiquer votre propre désir pour vous soumettre à la disposition du désir de l’autre, j’ai pitié de votre sexualité ! », la validé de la parole des femmes en situation de prostitution, le choix, « la prostitution n’est pas la conséquence du choix des femmes, mais bien de celui des hommes de nous faire plier, de nous rendre disponible, de nous acheter », la célébration de la capacité de dissociation des femmes, l’insupportable paresse intellectuelle, « C’est ne pas comprendre que, si la prostitution est tolérée et régulée, ça rend toutesles femmes prostituables… Et tous les hommes virtuellement prostitueurs ? », les pénétrations non désirées, la prostitution filmée, l’estime de soi blessée, la violence érotisée. Elle interroge : « Pourquoi ne pas monter des mains d’hommes qui tendent de l’argent ? Pourquoi les clients prostitueurs sont-ils toujours effacés de l’esthétique de la prostitution ? »…

II Prostitueurs et proxénètes

« Le pourcentage de clients-prostitueurs dans la population masculine est très variable selon les pays : il est de 7,5% en 2010 pour la Suède où l’achat de sexe est illégal, entre 10 et 14% pour une majorité de pays occidentaux (Grande-Bretagne, Norvège, Finlande), de 12,7% en France, de 16% aux États-Unis, de 39% en Espagne et de 75% en Thaïlande, cette variabilité constituant un argument de plus contre la notion de pulsion biologique masculine incontrôlable. En Allemagne où la prostitution est légalisée, chaque jour, 1 à 1,2 million d’hommes achètent des « services sexuels ». ». Francine Sporenda discute d’arguments pro-prostitution, des visites au bordel entre copains, de scénario sexuels, des comportements d’hommes (majoritairement en couple) semblant « relever davantage du calcul et de la planification que de la pulsion », des appréciations stigmatisantes et dénigrantes sur les femmes prostituées, des attentes des clients-prostitueurs, « ils exigent paradoxalement qu’une femme rémunérée se comporte comme si elle ne l’était pas et, quoiqu’elles fassent, ils estiment n’en avoir jamais pour leur argent », de la haine des femmes, de l’impunités des actes, de pénétration non désirée, d’humiliation, de dégradation, d’abus, « Ce qu’offre la femme prostituée que n’offrent pas les autres femmes, c’est qu’elle ne peut pas dire non, et si elle ne peut pas dire non, c’est parce ce que son oui est acheté par le prostitueur, ce qui permet de considérer l’achat de sexe comme un viol sous contrainte économique : la relation prostitutionnelle, c’est l’un qui veut des rapports sexuels et l’autre qui ne veut pas. Si elle voulait, il n’aurait pas besoin de payer. La notion même de « consentement acheté » est un oxymore : si les hommes doivent acheter ce consentement, c’est qu’il est absent au départ, et c’est précisément l’échange d’argent qui prouve son absence », de l’oubli presque toujours des proxénètes…

Laurence Noëlle raconte ses interventions auprès des clients de la prostitution interpellés par la police, les stages et leur déroulement, la nécessité de ne pas culpabiliser ces délinquants, l’ignorance des hommes en matière de proxénétisme, le semblant exigé par les prostitueurs, les souvenirs dont les odeurs immondes, la réparation de soi…

Rebecca Mott propose de décrypter le langage proxénète, le soi-disant travail du sexe, « la prostitution n’est ni du sexe ni du travail », les profits de l’industrie du sexe, la prostitution en intérieur, « faire croire que c’est sans importance et que ça ne vous regarde pas de toute façon », les soi-disant « heureuses », les « madames », le mépris pour la santé mentale et la sécurité des femmes prostituées, la planification des hommes et leurs comparaisons, l’indécence du mot « putophobie » (en complément possible, Julie Bindel : Au sein du féminisme, la « putophobie » n’est pas un problème, contrairement au déni de la violence faite aux femmes, au-sein-du-feminisme-la-%E2%80%89putophobie%E2%80%89-nest-pas-un-probleme-contrairement-au-deni-de-la-violence-faite-aux-femmes/), l’oubli ou le déni des assassinats des personnes prostituées par les prostitueurs et non par les féministes qui luttent pour l’abolition de cette pratique sociale, les hommes ordinaires, la consommation de pornographie, le gentil client, « Le seul gentil client est celui qui fait le choix de ne pas aller voir de prostituées et de ne pas être client ». L’autrice souligne que : « personne n’a un droit au sexe, ce n’est pas un droit humain »…

Sandra Norak parle plus précisément des loverboys-proxénètes, de dépendance émotionnelle, des législations qui favorisent la prostitution, de l’absurdité d’un devenir clandestin de la prostitution car les clients savent bien où trouver les femmes à acheter…

Fiji Phoenix aborde la pédocriminalité, l’érotisation des inégalités hommes femmes, les mensonges à soi-même, les rapports non désirés « à la chaîne avec des hommes qui nous imposent leurs fantasmes sexuels », la décorporalisation (en complément possible, Julie Trinquart : La décorporalisation dans la pratique prostitutionnelle : un obstacle aux soins, la-violence-de-base-dun-acte-sexuel-non-desire/) et son début dès l’enfance, les projections des fantasmes masculins, le livre d’Emma Becker et son instrumentalisation pour deux raisons : « l’apologie du viol et l’instrumentalisation de ses troubles » (sur Emma Becker, Christine Dalloway :Emma Becker ou le triomphe de la bécasse, emma-becker-ou-le-triomphe-de-la-becasse/ ;Attribution d’un prix littéraire à « La Maison » d’Emma Becker, roman idéalisant le monde prostitutionnel, attribution-dun-prix-litteraire-a-la-maison-demma-becker-roman-idealisant-le-monde-prostitutionnel/ ; Francine Sporenda : Rouvrir les bordels : les aberrations d’Emma Becker, rouvrir-les-bordels-les-aberrations-demma-becker/ ; Francine Sporenda : LES FISSURES DE « LA MAISON » ou les contradictions d’Emma Becker, les-fissures-de-la-maison-ou-les-contradictions-demma-becker/ ; Geneviève Duché : Culture ou culture du viol ?, culturxe-ou-culture-du-viol/ ; La putain respectueuse (plus deux textes), la-putain-respectueuse-plus-deux-textes/), le terme putophobe « brandi comme bouclier pour briser le débat sur l’aspect intrinsèquement violent de la prostitution », le discours de « féministes libérales », le désir partagé, « le consentement quand il s’agit de sexe n’est pas suffisant, c’est le désir partagé, bienveillant et incorruptible qui importe », l’objectification du corps féminin, la dépossession des femmes de leur propre humanité, « On fait de la prostitution un problème de femmes, alors que c’est un problème d’hommes »…

III La prostitution des mineur·es

« Les chiffres recueillis confirment l’ampleur de ce phénomène : aux États-Unis, le nombre de mineur·es en situation de prostitution est estimé entre 100 000 et 400 000. Ce commerce est extrêmement lucratif : chaque enfant prostitué rapporte annuellement de 150 000 à 200 000 dollars à son proxénète et, en 5 ans de prostitution, un enfant peut avoir été vendu jusqu’à 6 000 hommes ». Francine Sporenda analyse ce marché de la pédoprostitution, les mineur·es des minorités, la demande « qui pousse cette commercialisation du corps des enfants », la jeunesse voulue par les prostitueurs, la pathologisation de la pédophilie, l’occultation de la banalité de cette criminalité…

Jewel Baraka souligne l’indissociabilité de la prostitution et de la pédophilie, les mineur·es trafiqué·es, les adultes – quelques fois parents – responsable de l’exploitation, les clients pédocriminels, « Ce sont des pères, des frères et des maris venant de toutes les couches de la société », le dégout et les injonctions des proxénètes, « C’est le jour où j’ai su que mon humanité et tous les droits qui allaient avec, avaient été révoqués », le porno nourrissant « leur imagination et leurs exigences tordues »…

Kylie Gregg parle de la jeunesse, « jamais assez jeunes » pour la prostitution, de la propagande pour la pornographie, des liens entre porno et prostitution, des films d’actes de viol, de la haine ressentie envers les femmes…

Le titre de l’entretien avec Yasmin Vafa est très significatif du regard de la société sur les violences faites aux enfants et sur la prostitution, « Du viol à la prison en passant par la prostitution : coupables d’être victimes ». L’autrice parle de la campagne Rights4Girls, des enfants acheté·es et vendu·es pour du sexe, de leur criminalisation, de la combinaison de racisme et de sexisme, du « pipe-line des violences à la prison », de la demande masculine qui impulse l’exploitation sexuelle des enfants, de la complicité de la société…

IV La prostitution réglementée, le cas de l’Allemagne

La prostitution en Allemagne est bien documentée. La réalité est bien loin des images idylliques répandues par les proxénètes autorisés et leurs alliés. Je rappelle en premier lieu quelques textes de Florence-Lina Humbert sur ce sujet :

L’économie du viol : prostitution et aménagement du territoire en Allemagne (2/3), leconomie-du-viol-prostitution-et-amenagement-du-territoire-en-allemagne-2-3/

L’économie du viol : la prostitution en Allemagne (1/3), leconomie-du-viol-la-prostitution-en-allemagne-1-3/

5 ans de prison pour le promoteur d’une « prostitution propre », 5-ans-de-prison-pour-le-promoteur-dune-prostitution-propre/

Collusions du protestantisme et du pseudo-féminisme Vert dans le soutien au proxénétisme allemand, collusions-du-protestantisme-et-du-pseudo-feminisme-vert-dans-le-soutien-au-proxenetisme-allemand/

Des bordels propres et des registres de prostituées : voilà le rêve émancipateur des verts allemands, des-bordels-propres-et-des-registres-de-prostituees-voila-le-reve-emancipateur-des-verts-allemands/

« La réglementation était présentée comme le remède miracle aux violences des prostitueurs, au gangstérisme proxénète et à la réprobation sociale séculaire que subissent ces femmes ». Francine Sporenda précise : « En réalité, les néo-réglementaristes ne jouaient sur la corde sensible que pour occulter les vraies motivations de leur projet : l’industrie du sexe brassant des dizaines de milliards d’euros annuellement, les gouvernements et les structures régionales et municipales voulaient enfin pouvoir taxer ces flux financiers considérables : cotisations sociales, impôt sur le revenu, impôts locaux, etc. ». Le proxénétisme légalisé et renommé activité commerciale ne doit cependant ni occulter que « les promesses faites par les partisan·es de la légalisation ne se sont pas réalisées, au contraire, les problèmes que ces mesures étaient censées résoudre se sont aggravés » ni que cela a entrainé une « augmentation de l’activité prostitutionnelle dans ce pays » et parallèlement une croissance des consommateurs de prostitution. Sans oublier, car il faut bien alimenter les bordels, l’importation de femmes des pays pauvres par des réseaux criminels mondialisés, le développement de la traite et du trafic d’êtres humains, le blanchiment d’argent et les transferts de revenus vers les paradis fiscaux. Les mots, « les personnes prostituées sont désormais des « auto-entrepreneuses », les proxénètes se réinventent en honnêtes commerçants et percepteurs de taxes et l’État devient lui-même proxénète » ne sauraient masquer la sinistre réalité. « La légalisation de la prostitution incarne le triomphe de l’idéologie mercantile néolibérale, mais ce triomphe est destructeur du tissu social : que les corps des femmes et des enfants pauvres deviennent officiellement des produits destinés à la consommation sexuelle masculine corrode profondément l’ensemble de la société et entraîne de multiples effets secondaires ; l’image des femmes est considérablement dégradée, les agressions sexuelles masculines et le harcèlement de rue et dans les bars sont normalisés, les publicités pour les bordels, salons de massage, etc. sont omniprésentes, la protection des enfants est affectée, il y a une normalisation insidieuse de la pédophilie. Les relations sexuelles et affectives entre hommes et femmes sont complètement altérées quand une majorité d’hommes regardent régulièrement de la pornographie et ont recours à des prostituées. Dans une société où l’État lui-même proclame que tout s’achète et tout se vend, la possibilité même de normes éthiques collectives devient problématique »…

Huschke Mau parle de l’Allemagne comme du bordel de l’Europe, de la légalisation de l’achat du corps des femmes et de la gangrène de la société, de lois promouvant la prostitution, de l’explosion de la demande, d’absence de volonté et de moyens pour aider les femmes qui veulent sortir de la prostitution, des méga-bordels, de double langage, « Vendre du sexe est toujours vu comme méprisable et immoral, tandis qu’acheter du sexe est devenu parfaitement normal »…

De l’autrice :

Le client. Pourquoi les hommes vont voir les prostituées, et ce qu’ils en pensent, A paraitre

JEUDI APRES-MIDI AU BORDEL : une survivante raconte la violence des clients, jeudi-apres-midi-au-bordel-une-survivante-raconte-la-violence-des-clients/

Huschke Mau, du Réseau ELLA, commente une intervention d’Amnesty contre des survivantes de la prostitution, huschke-mau-du-reseau-ella-commente-une-intervention-damnesty-contre-des-survivantes-de-la-prostitution/

Visite guidée d’un bordel à Francfort : Le discours ripoline des proxénètes, visite-guidee-dun-bordel-a-francfort-le-discours-ripoline-des-proxenetes/

À propos de l’amour de la gauche pour la prostitution – Lettre ouverte de femmes qui en sont sorties, a-propos-de-lamour-de-la-gauche-pour-la-prostitution-lettre-ouverte-de-femmes-qui-en-sont-sorties/

Inge Kleine souligne que les lois sur la prostitution réglementent pour taxer et ne prévoient rien pour l’aide à la sortie de la prostitution. Elle aborde les dernières modifications législatives dont le préservatif obligatoire ou l’interdiction d’offres forfaitaires, les réglementations plus strictes concernants les gérants de bordel, etc. Elle rappelle que les bordels tirent leur argent des femmes via le loyer pour la location de leur chambre, les campagnes publicitaires, la concentration industrielle des bordels, la difficulté à identifier les femmes victimes de la traite, la place du crime organisé « le crime organisé, tant les réseaux criminels étrangers que les gangs de motards locaux, sont très actifs dans la prostitution ». Elle discute des avantages du modèle nordique et de la criminalisation des clients…

Manuela Schon aborde plus particulièrement la monopolisation des industries du sexe, les pays « fournisseurs » de femmes prostituées, les structures néonazies impliquées dans la prostitution, les bordels virtuels, la présence de femmes prostituées sur des sites de ventes aux enchères, la socialisation des hommes par le passage au bordel. Elle rappelle les bordels gérés par les nazis pour les SS ou la Wehrmacht et pour certains prisonniers dans les camps de concentration. Elle souligne comment la normalisation de la prostitution affecte potentiellement toutes les femmes et l’importance d’une critique féministe de la prostitution…

De l’autrice :

Mécanismes de survie et trauma bonding dans la prostitution, mecanismes-de-survie-et-trauma-bonding-dans-la-prostitution/

V Sortir de la prostitution

« Si l’entrée dans la prostitution se fait avec grande facilité, une femme qui souhaite ne plus avoir à louer son corps pour vivre se heurte à des obstacles multiples et presque insurmontables.

Se désintoxiquer de ses dépendances (drogues, alcool, médicaments) qui, en lui permettant d’oblitérer le dégoût et la peur que lui inspirent prostitueurs et proxénètes, enferment la personne prostituée dans la prostitution puisqu’elle doit continuer pour pouvoir s’en procurer.

Se libérer de l’emprise, de la surveillance et de la violence du ou des proxénètes, qui empochent l’argent de ses passes, voire de son endettement à son égard ; ces individus veillent habituellement de très près sur leurs machines à cash humaines, ils sont donc peu enclins à les laisser partir et les menacent des pires représailles contre elles-mêmes ou leur famille si elles cherchent à leur échapper. Il arrive que des femmes en prostitution soient obligées de se « racheter » (payer une indemnité compensatoire) à leur proxénète pour qu’il accepte de les laisser partir. Certaines sont tenues par des réseaux par les dettes qu’elles ont contractées envers eux, pour leur transfert en Europe, leurs faux passeports, leurs vêtements, etc. »

Francine Sporenda parle de récupération d’identité et de difficultés psychologiques, de reconstruction d’un réseau social, de papiers d’identité, des aides institutionnelles très faibles, de la prostitution comme institution sociale et d’inégalité des sexes, de la législation suédoise, « en criminalisant l’achat de sexe, elle accomplit l’inversion de la charge pénale qui faisait de la prostituée la cause unique et la coupable du fait prostitutionnel et ignorait délibérément la responsabilité de l’acheteur dans le commerce sexuel : désormais, les prostituées sont reconnues comme victimes d’un vaste système d’exploitation et de violences masculines, et ceux qui les exploitaient et les violentaient en toute impunité sont désignés par la loi comme criminels. La honte a changé de camp. », de mesures concrètes accompagnant cette nouvelle approche…

Laurence Noëlle montre les difficultés à sortir de la prostitution, ce qui « permet de nous construire, de développer confiance et estime de soi et de se tenir debout dans la dignité », les images projetées sur les personnes prostituées, l’étiquette qui continue d’être portée, le travail (qui ne peut se faire sans accompagnement) à faire,

« La première est de reconnaître mentalement que notre corps a subi des violences. Puis, deuxième étape, reconnaître les émotions liées à ces douleurs. L’étape finale est de se réapproprier dans ses tripes, dans le corps, ces douleurs pour les évacuer », le rôle de la psychothérapie pour apprendre à se réconcilier avec soi-même, les éventuelles désintoxications, les pas à faire « jusqu’à ce que nous soyons capables de développer nos ailes de papillon pour découvrir notre liberté intérieure et la confiance en soi »…

Simon Häggström (Simon Häggström a créé et dirigé la « Prostitution Unit » de la police de Stockholm chargée de faire appliquer la « Loi sur l’achat de sexe » dans la capitale suédoise. Il dirige actuellement la « Trafficking Unit » qui traque les réseaux de traite et de proxénétisme. Il est l’auteur d’une autobiographie : Shadow’s Law. The True Story of a Swedish Detec- tive Inspector Fighting Prostitution (Bullet Point Publishing, 2016)) discute des justifications de la loi suédoise, « la prostitution affecte négativement la totalité de la société », de l’achat de sexe, des mutations des lieux où se déroule la prostitution, de l’argument de la soi-disant clandestinité, de la honte qui a changé de camp, « être arrêté pour avoir acheté du sexe est probablement un des crimes les plus honteux pour lequel on peut être arrêté », de la législation contre le proxénétisme et la traite, des comparaisons avec les pays où l’achat de sexe est légal, des hommes arrêtés qui « se pensent comme victimes » et qui ne posent des questions que sur eux, « c’est 100% ego. C’est vous seul qui comptez. C’est vous qui avez des relations sexuelles, c’est vos désirs qui sont satisfaits, tout est centré sur vous », des femmes qui ne sont pas perçues comme des égales mais comme des objets de consommation, de la génération pornifié…

VI Décryptages : la prostitution en mutation

L’industrie du sexe et ses chiffres d’affaires, ce que rapporte une femme ou un·e enfant prostitué·e, l’indulgence institutionnelle, les coûts sociaux de la prostitution, etc. Francine Sporenda détaille les transformations de cette industrie, l’usage des nouvelles technologies numériques et de communications, l’internationalisation des réseaux de traite, l’usage de la notion de droit et de concepts du féminisme pour donner nouvelle figure à la prostitution, « Le nouveau mythe prostitutionnel a remplacé la vision misérabiliste par une icône glamour », les versions néolibérales de l’esclavage sexuel choisi voire enviable, l’influence culturelle des industries du sexe le renforcement des rapports sociaux de domination et la soi-disant transgression de ceux-ci, le déni permanent de la violence de devoir mettre les orifices de son corps à la disposition de nombreux hommes…

Rae Story aborde le néolibéralisme et l’uberisation de la prostitution, les humiliations subies, celles qui ont beaucoup de visibilités dans les médias, le lexique des droits individuels, la préservation des rôles de genre et de la domination masculine, « En fait, la prostitution est une réalité matérielle liée aux circonstances et aux inégalités économiques et de genre, pas une question de politique personnelle – et la revendication d’une décriminalisation totale ne procède que du « droit » du business à se développer sans intervention de l’État et sans considération pour l’intérêt collectif », les hommes et leurs comportements encouragés et validés par leurs pairs…

Yagmur Arica discute des robots sexuels, de la femme objet et de l’objet-femme, de l’orchestration médiatique de la prostitution, de l’argent qui définit l’acte prostitutionnel, des « poupées masturbatoires », de l’interchangeabilité des corps des femmes, de la demande masculine…

En complément possible :

Florence Gildea : « Logique » de la masculinité toxique : de la pornographie des poupées sexuelles, logique-de-la-masculinite-toxique-de-la-pornographie-des-poupees-sexuelles/

Susan Cox : Non, les « poupées sexuelles enfantines » n’empêcheront pas les pédophiles d’agresser, susan-cox-non-les-poupees-sexuelles-enfantines-nempecheront-pas-les-pedophiles-dagresser/

Kajsa Ekis Ekman revient sur l’idée du « plus vieux métier du monde », le changement des discours de la prostituée inférieure à la femme d’affaire avisée, les soutiens au système prostitueur, les soi-disant « syndicats de travailleuses du sexe » et leurs financements (aucun travail syndical mais un combat idéologique contre les féministes), l’industrie du sexe et sa recherche de maximalisation des profits, l’occultation des réalités, « Occulter la victime vise avant tout à occulter l’agresseur », les locations d’utérus de femmes du tiers monde, « Il n’existe aucune convention internationale déclarant le droit aux rapports sexuels. Il n’y a pas non plus de convention internationale énonçant le droit d’avoir des enfants. Ce sont des désirs, pas des droits. Il y a par contre une Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui (1949) et une Convention relative aux droits de l’enfant (1989) qui énonce clairement que les enfants ont le droit de rester avec leurs parents aussi longtemps que possible. L’industrie du sexe et l’industrie de la maternité de substitution violent toutes les deux les conventions des Nations unies »…

De l’autrice (voir plus bas son livre chez le même éditeur) :

« Je refuse de faire une distinction entre traite et prostitution comme s’il y avait des putes et des innocentes », /2020/05/07/%E2%80%89-je-refuse-de-faire-une-distinction-entre-traite-et-prostitution-comme-sil-y-avait-des-putes-et-des-innocentes/

« La prostitution c’est du sexe entre deux personnes, avec l’une qui veut et l’autre qui ne veut pas. C’est aussi simple que ça. », la-prostitution-cest-du-sexe-entre-deux-personnes-avec-lune-qui-veut-et-lautre-qui-ne-veut-pas-cest-aussi-simple-que-ca/

Toute maternité de substitution est de l’exploitation – le monde devrait se rallier à l’interdiction adoptée en Suèdetoute-maternite-de-substitution-est-de-lexploitation-le-monde-devrait-se-rallier-a-linterdiction-adoptee-en-suede/

Ce qu’est le modele nordique : mythes et réalitéce-quest-le-modele-nordique-mythes-et-realite/

Ce sexe qui n’a plus de nomce-sexe-qui-na-plus-de-nom/

Le prostitueur moderne et sa nounou Queer le-prostitueur-moderne-et-sa-nounou-queer/

Comment la prostitution est devenue le secteur professionnel le plus moderne au mondecomment-la-prostitution-est-devenue-le-secteur-professionnel-le-plus-moderne-au-monde/

La puta y la virgen representan a dos industrias en el mercadokajsa-ekis-ekman-la-puta-y-la-virgen-representan-a-dos-industrias-en-el-mercado/

Francine Sporenda conclut sur la néo-libéralisation de l’industrie du sexe, la mondialisation et la nouvelle division internationale du travail, la réduction des dépenses sociales et la privatisation des services publics, les migrantes, « la prostitution est devenue une activité exercée majoritairement par des femmes étrangères originaires de pays pauvres », le racisme envers les femmes considérées comme exotiques, les bordels en ligne, les réseaux proxénètes et la traite des êtres humains, les femmes produits, « les femmes prostituées sont un produit, et ce produit est vu comme ayant plus de valeur s’il est neuf », le statut des travailleurs et travailleuses indépendant·es, le glamour, les chaines de bordels et les mégabordels, « La prostitution étant – avec le mariage – l’une des institutions fondatrices du patriarcat, moderniser la prostitution, afin qu’elle soit mieux organisée, plus rentable et qu’elle utilise les options offertes par la technologie moderne, revient objectivement à renforcer le système patriarcal. Cette modernisation néolibérale de la prostitution a donc inévitablement des conséquences négatives pour toutes les femmes », la satisfaction des hommes, « Qu’une catégorie spéciale de femmes doit être vouée à la satisfaction des « besoins » sexuels masculins. Elles sont recrutées parmi les plus pauvres et les plus vulnérables. Que leur santé, leur bien-être et leur propre sexualité doivent être sacrifiés au maintien de ce droit masculin. Que seuls les mâles ont une sexualité de sujet, autonome, autodéfinie et que le rôle des femmes dans la sexualité consiste seulement à répondre à leurs demandes sexuelles. Que la sexualité masculine fonctionne sur l’invasion du corps féminin, l’effraction, la violation, sur le fait de dominer sa partenaire et de transgresser ses limites physiques et psychologiques »…

Francine Sporenda : Survivre à la prostitution

Les voix qu’on ne veut pas entendre

Témoignages

M éditeur, Saint-Joseph-du-Lac (Québec) 2020, 320 pages

http://m-editeur.info/survivre-a-la-prostitution/

Didier Epsztajn

Chez le même éditeur :

Richard Poulin : Une culture d’agression. Masculinités, industries du sexe, meurtres en série et de masse. Introduction

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/10/24/introduction-a-louvrage-de-richard-poulin-une-culture-dagression-masculinites-industries-du-sexe-meurtres-en-serie-et-de-masse/

Trine Rogg Korsvik et Ane Stø (dir.) : Elles ont fait reculer l’industrie du sexe ! Le modèle nordique :

Préface de Claudine Legardinier :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2014/10/19/preface-de-claudine-legardinier-a-louvrage-de-trine-rogg-korsvik-et-ane-sto-dir-elles-ont-fait-reculer-lindustrie-du-sexe-le-modele-nordique/

Note de lecture :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2015/01/26/le-plus-grand-groupe-lie-a-la-prostitution-les-prostitueurs/

Catharine A. MacKinnon : Traite, prostitution, inégalité :

Note de lecture :

https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2014/03/10/eliminer-la-criminalisation-de-la-personne-prostituee-eleve-son-statut-criminaliser-le-prostitueur-reduit-ses-privileges/

Kajsa Ekis Ekman : L’être et la marchandise. Prostitution, maternité de substitution et dissociation de soi :

Extrait :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2016/06/29/extrait-de-louvrage-de-kajsa-ekis-ekman-letre-et-la-marchandise-prostitution-maternite-de-substitution-et-dissociation-de-soi/

Note de lecture :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2013/04/11/la-transgression-fetichiste-des-frontieres-se-differencie-de-la-dissolution-revolutionnaire-des-memes-frontieres/

Victor Malarek : Les prostitueurs. Sexe à vendre… Les hommes qui achètent du sexe :

Note de lecture :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2013/05/21/pas-des-clients-des-prostitueurs/

Florence Montreynaud : Zéromacho. Des hommes disent NON à la prostitution ! :

Note de lecture :

https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/02/27/largent-nefface-pas-la-violence/

D’autres livres sur la prostitution ont été chroniqués, d’autres textes ont été publiés, n’hésitez pas à les faire circuler…

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

2 réflexions sur « Et si nous parlions du choix des clients pour la prostitution et de ceux qui en tirent profit »

  1. excellent !, ce qu’il fallait faire , ce qu’il faut poursuivre.
    Geneviève Duché autrice de Non au système prostitutionnel ! 2019.

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