Les théories complotistes sont une impasse et un danger mortel pour toutes celles et ceux qui luttent pour une société libre, fraternelle et égalitaire

Bien sûr les complots existent ! 

Bien sûr il y a des complots, passés, présents et à venir, beaucoup de « complots » à découvrir, œuvre des Etats Nations, de leur police, de leurs armées, de leurs services secrets. Ces complots sont bien réels, souvent sanglants et criminels. 

Ces complots ont pour but de faire perdurer le pouvoir des dominant.e.s sur les dominé.e.s, de réprimer les mouvements sociaux, et les révolutions, de maintenir la domination des pays  impérialistes sur les autres. Ils sont d’une autre nature, et d’une autre réalité que les soi-disant complots attribués à des Bill Gates, à l’OMS, au Forum de Davos etc…  

Certes, l’économie est à présent mondialisée, mais les projets politiques de ces Etats nations dominants s’expriment dans des projets antagonistes, contradictoires, souvent agressifs, à partir de projets et d’intérêts économiques diamétralement opposés. 

Fantasmer qu’un petit groupe de « conspirationnistes » déciderait et organiserait la politique mondiale et l’avenir de la planète est un non-sens et une théorie dangereuse. C’est une impasse politique !

Pourtant, la plupart de celles et ceux qui peuvent adhérer (au moins ponctuellement) à ces théories ne sont pas forcément nazi.e.s, antisémites ou d’extrême droite. La colère et la peur nous font parfois prendre des chemins de traverse.

Le but inavoué des théoriciens du « conspirationnisme » est de nous transformer en marionnettes dont ces derniers tirent les « grosses ficelles » au profit de leur projet politique antidémocratique. 

Notre rôle et notre devoir de syndicalistes est de combattre celles et ceux qui veulent dévoyer les mobilisations sociales en les faisant basculer sur le versant obscur du projet politique de l’extrême droite. La réactivation des luttes sociales qui permettront, à nouveau, débats et échanges dans un cadre collectif, nous laisse espérer qu’il n’est pas inéluctable que celles et ceux qui se sont laissé.es abuser persistent dans leur adhésion aux thèses complotistes. 

Ne pas stigmatiser, ne pas céder et convaincre, avant tout !

Tou.te.s les syndicalistes, acteurs.trices du mouvement social, luttant contre les discriminations racistes, antisémites, sexistes, anti LGTBQI doivent combattre et dénoncer avec la plus extrême vigueur ces théories complotistes qui sont une impasse et un danger mortel pour toutes velléités de projet d’émancipation sociale et démocratique.   

VISA ne répondra pas avec un contre argumentaire à celles et ceux qui pensent que le projet de Bill Gates, Rockfeller, Attali et le Forum de Davos serait de massacrer 25% des habitant.es de la planète par la famine, les virus et la pollution et d’insérer des nano particules dans le cerveau des 75% restant pour les transformer en robot docile.  

Notre rôle et notre devoir de syndicalistes est d’alerter en dénonçant celles et ceux qui, en propageant des « fantasmagories complotistes » ont pour projet politique l’avènement de gouvernements d’extrême droite, façon Bolsonaro, Trump, Viktor Orban, Erdogan etc

Le fascisme se nourrit du mensonge, de falsifications et de manipulations, sa haine mortifère est un danger mortel pour les libertés et la démocratie.

La plupart du temps, les « complotistes » développent leur propagande mensongère à partir de quelques faits réels qu’ils déforment ensuite au service de leur idéologie et de leur projet politique : Un volume de véracité pour quatre volumes de mensonges, comme pour le Ricard, façon d’enivrer volontairement une partie de la société. 

Les « facistoïdes complotistes » cherchent à instrumentaliser à leur profit nos désarrois, nos souffrances, nos peurs et nos questionnements qui, pour certain.es d’entre nous s’est transformé en désespoir. 

Une réponse syndicale !

Face à cette tentative de dévoiement par l’extrême droite de nos colères, il est impératif que le mouvement social et syndical soit le porte-parole de nos révoltes légitimes ;

  • Contre les politiques ultra libérales, qui, pour les profits et la rentabilité, ont détruit notre système de santé. 

  • Contre la politique du gouvernement Macron, qui, après avoir menti, entre autre, sur les masques, utilise la crise sanitaire pour faire perdurer un état d’exception restreignant les libertés démocratiques.

  • Contre la poursuite d’une politique antisociale ultra libérale par un gouvernement Macron qui profite des difficultés, liées à la crise, du mouvement social et syndical à se mobiliser, pour faire voter, par le parlement, des décrets et lois s’attaquant aux acquis sociaux

  • Contre les trusts pharmaceutiques « Big Pharma », qui spéculent sur la santé, cherchent à profiter de la crise pour faire des profits sur les traitements, les vaccins, devenus incontournables, pour sortir de cette crise. 

Face à un gouvernement qui décide, pour permettre la reprise de l’activité économique, de rouvrir les écoles sans garanties sanitaires, conditions adéquates, ni moyens supplémentaires, comme par exemple le dédoublement des classes, plusieurs services de cantines, la fourniture de masques gratuits.

Face à un gouvernement qui fait des cadeaux fiscaux de milliards d’euros aux entreprises du CAC 40 et proposent des aides dérisoires pour ceux et celles qui vivent dans une précarité décuplée par la crise sanitaire.

Face à un gouvernement, qui, après avoir réprimé dans une violence extrême le mouvement social des gilets jaunes, fait voté la « Loi relative à la sécurité globale » qui va permettre d’accentuer les violences et la répression policière des manifestations des mouvements sociaux en toute impunité. 

Notre colère est aussi légitime quand la décision du reconfinement, en partie justifiée, est accompagnée de décisions aberrantes, comme la fermeture des librairies, des petits commerces, alors que dans certaines entreprises les conditions de la distanciation sont bafouées et restent tributaires du bon vouloir des patrons.

Garder le cap !

Mais pour que ces révoltes et ces colères puissent permettre d’obtenir, par les mobilisations futures, des succès du mouvement social et syndical, VISA estime primordial d’interpeller cordialement nos camarades de luttes, nos ami.e.s syndicalistes, nos collègues de travail, toutes celles et tous ceux que nous côtoyons, nos connaissances, certains membres de nos familles à partir de ces questions ;

  • Pourquoi les théories complotistes, notamment ces derniers mois, ne s’attardent pas sur la suppression des lits en réanimation ? le manque de moyens dans les hôpitaux ? dans la fonction publique en général ?

  • Pourquoi ces mêmes théories n’abordent jamais la question des cadeaux fiscaux faits aux grandes entreprises, aux aides que leur accorde le gouvernement, notamment en période de pandémie, alors que celles-ci continuent de licencier ?

  • Pourquoi n’appellent-ils jamais à la solidarité entre les peuples, avec les migrant.es, pour l’égalité entre les femmes et les hommes, contre les violences sexistes, sexuelles et homophobes ?

  • Pourquoi les tenants de ces théories complotistes n’appellent jamais à s’organiser collectivement, à se syndiquer, à faire grève ou à manifester ? 

La réponse est simple : parce que la grille de lecture des propagateurs des théories complotistes n’est pas la nôtre et parce que leur objectif n’est pas le nôtre !

Les principales tâches qui nous incombent, à nous, syndicalistes et acteurs.trices du mouvement social sont  de lutter contre la désespérance, recréer les solidarités, inverser le rapport de force entre les « possédants » et les classes populaires, se mobiliser pour nos revendications, contre les fermetures d’entreprises, contre les Lois liberticides du gouvernement, construire les mobilisations sociales nécessaires pour une société juste et égalitaire.  

Pour cela, c’est une nécessité incontournable de combattre avec la plus extrême fermeté celles et ceux qui, par leur mensonges et théories complotistes voudraient que l’on se trompe d’ennemi.e.s. 

Leur but est d’affaiblir et de diviser le mouvement social et syndical, ils font le jeu du gouvernement, mais pas seulement, car leurs CV, leurs références, leurs méthodes, leur racisme, leur antisémitisme est intrinsèque à leur projet politique : Le fascisme, dans sa version « vingt et unième siècle » ! 

Face aux réponses simplistes et au désespoir que suscitent le complotisme et l’extrême droite, le mouvement syndical et le mouvement social dans leur ensemble doivent lui opposer l’espoir de la lutte collective et émancipatrice.

Article VISA sur le complotisme, 8 décembre 2020

https://www.visa-isa.org/fr/node/145989


En complément possible :

Cy Jung : Le complotisme contre la liberté, le-complotisme-contre-la-liberte/

 

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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