La violence n’est ni un conflit, ni une « crise » du couple

« Pauline Harmange est lasse de ces reproches, destinés à la réduire au silence. Elle en a marre du patriarcat. Marre de la disparition des femmes dans les espaces publics, dans le monde politique, culturel, social, marre d’être privée des talents de ses « semblables », marre des violences masculines, marre de l’antiféminisme et, très franchement, elle en a marre… des hommes ». Dans son éditorial, « Nous les hommes, ON LES… », Sabine Panet parle du livre de l’autrice, des relations féminines privilégiées, de sororité, de la menace de saisie de la justice « pour faire interdir la publication du livre, qui inciterait à la haine basée sur le sexe ». Combattre le sexisme, ne pas avoir besoin des hommes, vouloir renverser le sytème de genre, espérer d’autres rapports sociaux de sexe, serait une incitation à la haine ! Nous connaissions déjà le soi-disant racisme anti-blanc, Le « Racisme Anti Blancs » par Aamer Rahman – VOSTFR – (« Reverse Racism »), le-racisme-anti-blancs-par-aamer-rahman-vostfr-reverse-racism/. Mais les mâles ont raison d’être inquiets. Comme l’écrit l’éditorialiste, le féminisme est « un mouvement radical de transformation sociale, de renversement de tous les rapports de domination… »

Dossier : Médiation et violences conjugale : le danger invisible

« Plus rapide, moins chère que le système traditionnel, bref : la médiation semble avoir tout bon. Mais peut-elle réellement remplacer la Justice ? Dans les cas de séparation conjugale avec violences, la réponse est non. En effet, en établissant une « égalité » entre les parties dans une situation profondément inégale, la médiation perpétue et renforce les violences ».

L’article 48 de La Convention d’Istanbul indique : « que les modes alternatifs de règlement des conflits ne peuvent être rendus obligatoires dans les situations de violences ». Vanessa D’Hooghe discute de la médiation, de non-obligation, du sous-financement de la Justice, des recherches critiques qui soulignent les dangers du recours à la médiation dans le cas des violences conjugales, « la violence n’est ni un conflit, ni un problème de communication, ni une « crise » du couple », des effets de la violence et de la peur, de l’obligation de contact avec le compagnon violent, « des femmes victimes de violences sont contraintes de garder des contacts avec leur compagnon », de l’impunité des hommes, de la demande de l’ONU d’interdire des médiations dans le cas de violences à l’égard des femmes…

Cette analyse est complétée d’une intervention, « Aujourd’hui, ça fait deux ans et demi que mon divorce est prononcé. Je ne peux organiser ni ma vie ni celle de mes enfants. La médiation, c’est l’usure. J’ai eu pour stratégie de céder. J’ai l’impression qu’on me pousse à abandonner mes droits »

En complément possible :

Glòria Casas Vila : Violences de genre et médiation en Espagne : entre l’interdiction légale et l’incertitude des professionnel·le·s, violences-de-genre-et-mediation-en-espagne-entre-linterdiction-legale-et-lincertitude-des-professionnel·le·s/

Thèse dessinée en 180 secondes – Glòria Casas Vila, ni-una-menos-combattre-les-violences-machistes-de-la-loi-a-sa-mise-en-oeuvre-le-cas-espagnol/

Parmi les autres textes publiés, je signale notamment :

  • Sous le shawarma, les inégalités. Ukraine, la consommation de viande, l’« asservissement des femmes par leur alimentation et aux normes alimentaires », le rôle de l’élevage intensif dans les pandémies, « La nourriture est aussi politique ! »…

  • La Convention d’Istanbul, le rapport Grevio, l’invisibilisation des violences faites aux femmes, la mise sur le même plan des victimes et des auteurs de violences, la protection des droits et la sécurité des femmes et des enfants, une manifestation le 22 novembre « pour montrer une volonté collective de concrétiser les changements »…

  • Rencontre avec Sarah Schlitz, secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres. Le titre même du poste contribue à l’invisibilisation des femmes, les avancées et les limites d’une politique…

  • Endométriose et violences sexuelles : un lien tangible, un enjeu sensible. Une maladie mal connue malgré sa prévalence, la normalité construite des « douleurs des règles », le « climat inflammatoire », le non-dépistage médical des violences conjugales envers les femmes… En complément possible, Elise Thiébaut : Ceci est mon sang. Petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font, artemis-ourses-extraordinaire-capacite-a-inventer-des-histoires-regles-et-souffrances

  • Géorgie : des voix féminines contre l’obscurantisme et les préjugés, la communauté kiste, la force du zikr, « Le zikr est pratiqué dans de nombreux pays, sa forme varie en fonction des confréries. Il consiste à louer Dieu par des psalmodies, des chants, des mouvements et danses, amenant souvent à une forme de transe », des femmes du Duisi, la création de l’ensemble musical féminin, les salafistes, « Les salafistes interdisent notamment à leurs fidèles le chant et la danse, ainsi que les fêtes lors des mariages ou des enterrements, des éléments qui font partie intégrante de la culture kiste »…

  • Portraits d’agricultrices béarnaises

  • la suite de l’étude sur les Ligues ouvrières féminines chrétiennes.

  • et toujours de riches rubriques : actualités révoltante, culture et informations internationales

Un journal de nos amies belges à faire connaître.

Axelle 233, novembre 2020, http://www.axellemag.be

Autres numéros : /revue/axelle/

Didier Epsztajn

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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