Les transfemmes sont-elles des femmes ?

L’affirmation selon laquelle les transfemmes sont des femmes (TF=F) et les transhommes sont des hommes exige que nous abandonnions la catégorie juridique et sociale actuelle de sexe et la remplacions dans tous les cas par une catégorie d’identité de genre innée auto-définie. Selon les transactivistes, ne pas penser que les trans-femmes sont des femmes est transphobe en soi, et est dénoncé comme une preuve flagrante de mauvaise foi.

Mais l’affirmation Les transfemmes sont des femmes est-elle ‘vraie’ ? Est-elle utile pour le progrès politique et social ? Et, est-elle un signe de bienveillance ?

Est-elle vraie ?

Le fait de proposer de remplacer la définition de « femme » sur la base du sexe par une définition basée sur l’identité de genre, doit répondre à la question de savoir qui entre sous la coupe de cette nouvelle définition. Quelle est la limite de la notion de ‘femme’, si ce n’est que les femmes sont des personnes au corps féminin ? Les mots sont spécifiques et excluent les autres définitions. La catégorie ‘femme’ exclut la catégorie ‘homme’. Or, la seule condition préalable pour être une transfemme est d’être de sexe masculin. Aucune femme ne peut devenir une transfemme. Ainsi, la transfemme est donc une sous-catégorie d’homme, et non pas une sous-catégorie de femme. Les humains ne peuvent pas changer de sexe, ils peuvent seulement devenir transgenres.

Qu’est-ce que le sexe ?

Les humains sont des animaux dimorphes qui se reproduisent par voie sexuée, la femelle produisant les grandes gamètes et le mâle les petites. Cela reste vrai, même en cas d’éventuelles erreurs dans la reproduction de l’ADN, qui conduisent à des anomalies chromosomiques. L’idée que « le sexe est un spectre » n’est pas utile (ni correcte) pour deux raisons principales. Tout d’abord, le patriarcat ne fait pas de tests d’ADN pour déterminer qui violer, qui sous-payer, quels foetus avorter, ou à qui exiger du travail domestique ; il utilise plutôt la reconnaissance banale du sexe pour façonner tous ces choix. Et deuxièmement, les personnes trans ne prétendent pas avoir des particularités du développement sexuel (condition d’intersexe) ou des anomalies chromosomiques. Ils prétendent avoir une identité de genre innée (avec ou sans dysphorie de genre) qui est présumée correspondre en quelque sorte au sexe qui n’est pas le leur.

Qu’est-ce que le genre ?

« Le genre est le nom de l’ensemble du système qui maintient les femmes dans une position subordonnée en tant que classe sexuelle. » C’était la prémisse de base du féminisme, et je ne pense pas que nous l’ayons remplacée. La prémisse libérale de base selon laquelle les stéréotypes de genre sont nuisibles et il est acceptable pour les filles de grimper aux arbres et pour les garçons de jouer à la poupée semble avoir été oubliée. Pourquoi ?

La nouvelle définition du genre semble être quelque chose qui ressemble à une ‘âme sexuée’. Au lieu d’être vus comme des concepts à critiquer, les construits du ‘masculin’ ou du ‘féminin’ acquièrent un caractère de définition de qui devraient être tenus pour des hommes ou des femmes. Mon âme est féminine au regard des normes culturelles actuelles, donc je suis classée comme femme, mais j’ai un pénis donc ce doit être un pénis féminin. Pour moi, cette approche est plus régressive et moins libératrice que l’idée opposée : mon corps est féminin, et ma personnalité ou ma présentation sociale est masculine selon les normes culturelles actuelles, de sorte que, par exemple, une lesbienne butch est une variante normale du concept de femme.

Pourquoi est-ce important ?

Ces questions de définition sont importantes pour deux raisons principales. Tout d’abord, considérer la ‘garçon manqué’, la femme butch et les lesbiennes comme normales aide toutes les filles et les femmes à s’accepter comme elles sont et à se sentir reconnues dans la société et la culture. Deuxièmement, utiliser le mot ‘femmes’ pour désigner notre sexe nous donne le langage, les définitions et le pouvoir de lutter contre notre oppression. Les femmes ne sont pas opprimées en raison de leur genre ; au contraire, les attentes de genre imposées par la culture sont simplement les façons dont nous sommes opprimées. Se faire constamment dire que l’on doit être aimable et jolie, gentille et serviable est le moyen par lequel notre travail émotionnel et reproductif est exploité.

Est-ce politiquement utile ?

OK – donc l’axiome les transfemmes sont des femmes n’est peut-être pas ‘vrai’, au sens biologique ou philosophique, mais pourrait-il être un moyen politiquement ou socialement utile de catégoriser les gens, afin de nous émanciper et de lutter pour nos droits, ceux des femmes et des trans ? Les transfemmes vivent aussi de l’oppression ; pourquoi ne pouvons-pas toutes nous rassembler pour combattre le patriarcat ?

Combattre l’oppression 

Dans la lutte contre l’oppression, la catégorie dont nous avons besoin est celle qui regroupe les personnes opprimées. C’est l’oppression des femmes en tant que sexe, à travers les attentes genrées liées au sexe, que les féministes combattent. La base et la forme de l’oppression définissent la catégorie politique des mouvements de libération. Les groupes de défense des droits des Noirs sont là pour ceux qui vivent le racisme et non pas pour ceux qui ont un fort taux de mélatonine, comme les Blancs très bronzés. C’est l’homophobie qui rend nécessaire un mouvement pour les droits des homosexuels, et non pas l’attirance pour le même sexe en soi.

Une analyse matérialiste des relations sociales nous montre qu’à l’échelle mondiale, les femmes en tant que sexe sont encore une catégorie pour laquelle il importe beaucoup de se mobiliser. Elles souffrent de mutilations génitales féminines, d’infanticide de fœtus féminins, de mariages imposés et de grossesses non désirées, sur la base de leur biologie, et non pas de leur identité de genre.

Comme toutes et chacun, les personnes trans devraient avoir, et ont légalement, tous les droits humains (absence de discrimination, emploi, logement, soins de santé, représentation politique, etc.), et dans la Loi britannique sur l’égalité, elles sont également protégées contre la discrimination pour subir ou avoir subi une réassignation sexuelle.

Mais le transactivisme affirme également que les transfemmes (c.à-d. les hommes trans) ont besoin d’accéder à tous les espaces dédiés aux femmes (c’est-à-dire ceux protégés en tant qu’exceptions dans la Loibritannique sur l’égalité), de toute urgence et par principe. C’est pourquoi ce ne sont pas les droits des trans qui sont débattus ici, mais les droits des femmes.

Droits des femmes 

Nous avons des espaces séparés par sexe pour des raisons évidentes. Ces espaces ont fait l’objet de luttes afin d’obtenir une intimité, une protection et pour favoriser une participation équitable à la vie publique. Comme la grande majorité des crimes violents et sexuels sont commis par des hommes, des espaces réservés aux femmes ont été exigés.

Comme les hommes sont plus rapides et plus forts, des sports féminins ont été distingués pour garantir une compétition équitable.

Les prisons réservées aux femmes existent en partie en raison de la violence masculine et de la probabilité que des femmes aient été victimes de cette violence. Comme les femmes étaient politiquement sous-représentées, des listes paritaires et des comités distincts ont été créés. Comme les femmes sont moins bien payées, elles peuvent intenter des poursuites pour discrimination sexuelle. Ces conditions préalables existent toujours. Mais elles n’affectent pas les transfemmes.

La probabilité qu’une transfemme exerce des infractions violentes et sexuelles est proportionnelle à son sexe biologique, et non à son genre. Les taux de victimes de meurtre chez les personnes trans au Royaume-Uni et aux États-Unis s’avèrent en fait inférieurs à ceux de la population moyenne et beaucoup plus faibles que ceux des femmes. Si les transfemmes sont des femmes, les crimes des délinquants sexuels trans devraient être enregistrés comme étant perpétrés par des femmes, ce qui fausserait considérablement la collecte de données et les politiques qui en résultent. Si l’auto-identification est la base sur laquelle la rémunération est fixée au sein d’une entreprise, il n’y a aucun moyen de voir s’il existe un écart de rémunération entre les hommes et les femmes, ni en fait entre les personnes trans ou non trans.

Une transfemme a le droit de faire du sport, mais comme elle conserve un corps plus grand, des poumons plus volumineux et un rapport musculaire plus élevé après sa transition, son identité choisie ne signifie pas qu’elle devrait jouer contre les femmes, car sa transition ne change pas à prime abord la condition préalable à la séparation des sexes dans le sport.

Une transfemme a droit à un emploi, mais je ne pense pas qu’elle ait droit à un emploi dédié aux femmes, comme dans un centre d’aide aux victimes de viol. Les garçons ont droit à des activités telles que le camping, mais ils n’ont pas le droit de rejoindre les filles lorsque les meutes de scouts sont mixtes, et les raisons pour l’existence de groupes de plein air réservés aux filles existent toujours.

Si les transfemmes sont vraiment des femmes, cela doit être valable en toutes circonstances. Ces exemples montrent plutôt des situations où le principe TF=F contrevient à certains droits des femmes. Je ne pense donc pas qu’il y ait une base matérielle ou politique pour la proposition de supprimer la catégorie du sexe et de la remplacer par le genre auto-identifié.

Soins de santé 

Un autre exemple où il n’est pas opportun en pratique de différencier les gens par le genre plutôt que par le sexe est celui des soins de santé où le sexe de la personne est clairement important. Par exemple remplacer le mot ‘femmes’ par « personnes ayant un col utérin » dans une campagne de santé publique de prévention du cancer me semble un bon moyen de perdre de vue des femmes qui échappent déjà aux programmes de dépistage du cancer utérin, comme les personnes parlant d’autres langues. Le Covid nous a montré à quel point le sexe est important  pour comprendre tous les aspects de la santé d’une personne.

L’auto-identification fonctionne-t-elle comme la transsubstantiation ?

Je ne pense pas que l’acte d’autodéclaration change littéralement et dans tous les cas la catégorie d’une personne de garçon à fille ou d’homme à femme. Est-ce que l’acte d’autoidentification fait des hommes des femmes comme une sorte de transsubstantiation ? Le banquier britannique Pippa Bunce est-elle littéralement une femme de temps à autre quand il en décide ? Alex Drummond est-il littéralement une femme parce qu’il dit en être une ? Est-ce que ces deux candidats démocrates de l’État de New York respectent le principe d’un homme – une femme pour lequel les suffragettes se sont battues ? Veronica Ivy (alias Rachel Mckinnon) est-elle littéralement une femme et devrait-elle concourir contre des femmes malgré le fait d’avoir un corps masculin ?

Droits des personnes trans 

Les mouvements de libération trans peuvent se battre pour les trans sans prétendre que ceux-ci sont des femmes. Abordez les problèmes de la violence, de la représentation politique, de l’accès aux événements sportifs, de l’éducation et des droits en matière d’emploi en faisant campagne, en recueillant des fonds, en faisant du lobbying et en vous mobilisant sur ces questions, et nous vous soutiendrons toutes. L’idée d’espaces tiers ouvre d’énormes possibilités pour défendre les droits des trans dans divers domaines.

Les femmes n’ont pas gagné le droit de vote ou le droit à l’égalité salariale en prétendant être des hommes. Les droits des homosexuels n’ont pas été obtenus en prétendant être hétérosexuels. Les Noirs ne prétendent pas être blancs pour exiger les mêmes chances. Les droits des trans peuvent être gagnés sur leur propre terrain et selon leurs propres mérites sans prétendre être du sexe opposé. La réassignation de genre est une caractéristique protégée par la Loi sur l’égalité, tout comme le sexe, de sorte que les campagnes peuvent être menées soit au sein du mouvement soit en utilisant la loi, en l’absence de l’exigence que les trans-femmes sont littéralement des femmes.

Est-ce faire preuve de bienveillance ?

Même si cette assertion n’est pas vraie et qu’elle n’est pas utile pour garantir des droits complets pour tous, se peut-il que l’axiome les transfemmes sont des femmes soit un signe de bienveillance ? Comme dans « les personnes trans souffrent, alors ne pouvez-vous pas être gentil avec elles et utiliser le bon langage ? »

Cet argument est basé sur la prémisse que l’affirmation d’un genre choisi dans toutes les situations est la chose bienveillante à faire et que cela rendrait service aux personnes trans. Cependant, il n’y a pas de consensus parmi les transsexuels, les transgenres ou les personnes ayant détransitionné à propos de l’idée que le déni de leur sexe de naissance est psychologiquement utile.

Les êtres humains ne peuvent pas changer de sexe. La société est massivement genrée et elle l’est de manière répressive. Certaines personnes souffrent de dysphorie de genre aiguë et cela rend leur vie insupportable dans notre monde hyper-genré. Certains trouvent leur dysphorie quelque peu soulagée par la transition. Tout cela est vrai. Mais répéter les illusions que soit les humains peuvent changer de sexe, soit votre âme genrée est la caractéristique déterminante de ce qui fait de vous un homme ou une femme, n’aide ni les femmes, ni les gens qui souffrent de dysphorie de genre aiguë ni tous ceux et celles qui ne correspondent pas aux stéréotypes de genre.

Dysphorie de genre 

De nombreux transsexuels plus âgés qui ont vécu une transition sont tout à fait conscients des compromis que leur vie implique et recommandent une extrême prudence face à la perspective d’adopter cette voie. La décision de devenir un patient médical à vie, d’accepter une fertilité et une fonction sexuelle compromises, de risquer des problèmes au niveau du squelette et du cancer ne doit pas être prise à la légère. Le sexe est déterminé dans toutes les cellules du corps. Il va sans dire que si la personne peut être aidée à vivre une vie saine sans médicaments ni chirurgie, alors c’est sûrement une meilleure solution. Bien que pour certains, la transition soit la bonne voie, il doit s’agir d’un dernier recours, étant entendu que le seul résultat possible après la transition est de ressembler à quelqu’un de l’autre sexe sans trop de dégâts pour la santé. Dire aux jeunes qu’ils et elles peuvent changer de sexe et faire taire les voix qui contestent cette idée n’aide pas du tout ces jeunes qui font des choix de vie cruciaux. Soutenir les jeunes atteints de dysphorie de genre et corporelle est un travail vital et sous-financé, et crier très fort que les garçons trans sont des garçons et que les filles trans sont des filles n’aide pas du tout.

Il existe des récits de profonde déception après l’euphorie suivant la transition, lorsque la personne se rend compte qu’il s’agit d’un voyage vers une destination qu’elle n’atteindra jamais. C’est peut-être la raison pour laquelle il n’a pas été démontré que la dépression et les idées suicidaires diminuent après la transition (contrairement à ce qu’affirme la propagande du lobby Mermaids). Il est également bien documenté que les jeunes qui s’engagent dans une transition ont une plus grande probabilité d’être autistes, d’avoir des problèmes de santé mentale ou des antécédents de violence ou de traumatisme subis. Il est irresponsable et pas du tout bienveillant de leur vendre un mythe plutôt que de parvenir à des solutions compatissantes basées sur l’honnêteté.

Une lettre publiée dans le British Medical Journal conclut que « Confirmer le dégoût de son sexe biologique ou de ses organes sexuels externes, en particulier pour ceux qui ont déjà été traumatisés dans l’enfance, risque la collusion médicale avec les agressions ou leur réactivation ». Dire à un enfant souffrant de dysphorie corporelle qu’il est effectivement né dans le mauvais corps n’a rien de bienveillant. « Si les enfants sont non-conformes au genre, nous devons nous méfier de traiter cette condition comme s’ils n’appartenaient pas à leur sexe natal, car le faire, c’est faire le jeu des stéréotypes de genre. » David Bell, 2021

Le parapluie trans 

Si l’on laisse de côté les personnes souffrant réellement de dysphorie aiguë de genre, il y a énormément de gens qui, comme nous tous dans une certaine mesure, ont réalisé que les stéréotypes de genre sont stupides, mal adaptés et contraignants. Jusqu’à ces dernières années, la solution radicale était d’essayer d’abolir les stéréotypes de genre pour tout le monde. Aujourd’hui, certains de ces individus ont embrassé l’identité trans, se considérant comme un sous-groupe particulier qui est seul ne pas y correspondre, et se dotent d’une soupe alphabétique toujours croissante d’identités sous le parapluie trans, par exemple le label ‘non binaire’.

Je n’ai aucun doute quant à la douleur réelle d’être un homme efféminé, ou une femme qui n’arrive pas à performer la féminité requise. Il me semble pourtant que les tâches les plus progressistes consistent à remettre en question la masculinité toxique et l’hyper-féminité, à rendre les espaces masculins plus sûrs pour les hommes non conformes au genre, à remettre en question les stéréotypes de genre masculins afin que les garçons et les hommes se sentent plus à l’aise en étant « féminins », à mettre fin à l’objectivation des filles et des femmes en tant qu’objets sexuels (attisée par la vaste industrie pornographique) et à mettre fin à la normalisation des agressions et du harcèlement sexuels.

De nombreux transsexuels, personnes ayant des différences de développement sexuel (conditions intersexe), détransitionnaires et ceux qui s’identifient comme transgenres sont eux-mêmes réduits au silence et intimidés lorsqu’ils et elles remettent en question la nouvelle orthodoxie et sont entraînés dans un combat dont ils ne veulent pas. On voit aussi un mouvement croissant de lesbiennes et de gais qui doivent une fois de plus faire valoir leur droit d’être attiré par les gens de leur sexe. Le fait que Stonewall n’ait exprimé aucune inquiétude au sujet du rapport de l’émission Newsnight suggérant que la clinique du Gender Identity Development Service (GIDS) administre par homophobie des traitements médicaux à des enfants homosexuels, démontre leur peu de souci pour les droits des homosexuels. Ce ne sont pas les « personnes LGBT » que le lobby trans soutient, mais un dogme très spécifique.

Conclusion

Colporter le mythe selon lequel les transfemmes sont des femmes et les humains peuvent changer de sexe n’est ni vrai, ni utile, ni bienveillant. On peut revendiquer et obtenir les droits des personnes trans en fonction de leurs mérites, tout comme certains aspects des droits des femmes l’ont été par le passé.

Ziggy M (Health care professional. Feminist (not the fun kind). A wide rage of experience.)

Traduction : Néli Busch pour TRADFEM

https://tradfem.wordpress.com/2021/11/13/les-transfemmes-sont-elles-des-femmes/

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Non, les femmes trans ne sont pas des femmes comme les autres

Une grande mercie à Seshat pour sa deuxième contribution ? 

Puisque visiblement il faut mettre les points sur les i et les barres sur les t on va s’expliquer. Je prends du temps pour celles qui ne vivent pas dans la même dimension que moi et qui se sont laissées emporter par ce délire collectif auquel noues assistons pantoises. Attention, je vous entraîne dans un débat niveau ras les pâquerettes. Je pars en croisade contre le transactivisme. J’en ai marre de la fermer, il faut que ça sorte. Au passage, spoiler alert, je suis tellement remontée contre ce ramassis de biteries que cumule l’idéologie TRA, que je peux me montrer un peu agressive. Cependant, rassurez-vous, aucune commune mesure avec l’agressivité dont je pourrais être victime de la part nos trans-sœurs s’ils venaient à me croiser dans la rue, alors, respirez. Vous êtes toutes prêtes ? C’est parti. 

Des mecs essaient de nous faire prendre des bites pour des lanternes, les trans seraient des femmes comme les autres. Je reviens aux bases. Je vous remets les idées en place et ensuite, on va parler des vrais problèmes de l’humanité !

Déjà, tu noues appellent femmes cis, donc tu sais qu’on est différentes non ? Cet argument à lui seul devrait clore le sujet, néanmoins, l’idéologie transactiviste ne se limitant pas à une seule contradiction je vais devoir pousser un peu le raisonnement. 

Avant qu’octobre rose ne disparaisse, taxé de transphobie, je rappelle à nos aimables trans-sœurs qu’il est moins utile d’aller faire une mammographie que d’aller faire un dépistage du cancer de la prostate.

Purée, j’ai mal au bas du ventre. Voilà plusieurs jours que je m’attends à la survenue de mes règles. J’ai une humeur de merde et des envies suicidaires. Je vais appeler ma trans-sœur pour savoir comment elle fait quand ça lui arrive…

Après plusieurs accouchements, j’ai des fuites urinaires. Ben ouais, le périnée ça n’existe que dans les contes de fée. Le mien je n’en ai entendu parler que très tardivement. Vu que la santé des femmes tout le monde s’en fout ! Du coup, au niveau de mes viscères, la gravité se fait bien sentir. Avant d’aller défier quelqu’un à just dance, sur une seule chanson, je dois aller pisser les 4 gouttes que je risque de lâcher au moindre petit saut. Je me demande comment le vivent mes trans-sœurs.

Cet été, mes filles n’ont pas pu aller se baigner. Attaque de règles synchronisée. J’en avait même une au bord de l’évanouissement. On devait partir et puis finalement, il a fallu attendre qu’elles finissent de gérer les débordements. On a perdu 30 minutes ce jour-là. Mon fils était présent aussi, il avait hâte d’aller se plonger dans l’eau. Il patientait en jouant dans son téléphone, complètement ignorant de ce que vivaient ses sœurs. Si un jour il décide de transitionner, on ne sait jamais compte tenu de la puissance de l’idéologie TRA, qu’il choisisse de s’offrir un parfum « pour femme » et hop on sort l’artillerie ! Erreur d’assignation de genre à la naissance, thérapie hormonale et chirurgie de réattribution sexuelle et que ça saute. Mais même s’il faisait tout ça, jamais je ne le considèrerais comme une femme, une femme trans à la rigueur, je peux même faire l’effort de l’appeler Emilie et de lui donner du « elle », mais ça s’arrête là !

J’ai l’impression de vivre le conte des habits neufs de l’empereur où cet idiot d’empereur se balade à poil. Et tout le monde entre en pamoison devant ce spectacle ridicule. Écoutez plutôt :

Un empereur se balade le cul à l’air en disant qu’il est trop bien habillé et tout le monde le trouve magnifique paré de ces étoffes fantastiques.

Un homme se balade en robe en disant qu’il est une vraie femme et tout le monde lui dit qu’il est une femme magnifique. 

Vous avez saisi le parallèle ? Autant le conte sur l’empereur me faisait marrer, le second est bien moins drôle. 

D’ailleurs, ça me rappelle une autre histoire, celle de l’herbe bleue qui raconte une discussion entre un âne et un tigre. L’âne soutient que l’herbe est bleue et le tigre qu’elle est verte. Ils se disputent, chacun campant sur ses positions. Pour se départager ils vont voir le lion qui dit que l’herbe est bien bleue et qui décide de punir le tigre. L’âne, satisfait, s’en va. Le tigre, quant à lui, accepte sa punition mais demande quand même à en parler avec le lion. Quand le tigre affirme qu’il voit l’herbe verte, le lion lui répond que oui, en effet, l’herbe est bien verte. S’il a puni le tigre c’est uniquement parce qu’un animal de son intelligence ne devrait jamais s’abaisser à débattre avec un âne sur un sujet aussi idiot que la couleur de l’herbe. J’entends déjà les voix qui me traitent de dalto-phobe (vous savez, la haine des daltoniens…).

Le problème c’est que nos dirigeants sont plus proches des ânes que des lions. Sans vouloir être méchante avec les ânes. Alors tout le monde se plie à l’idéologie TRA et on assiste à l’effacement des femmes pour être TRA-idéologiquement correct. 

Mais comme je pense que personne ne peut réellement être aussi bite, il y a quelque chose que si cache derrière tout ça. Le but du jeu c’est forcément de faire fermer leur gueule aux femmes et parmi elles, les plus gueulardes. J’ai nommé les lesbiennes.

Alors non, l’empereur n’est pas habillé, l’herbe n’est pas bleue et les trans ne sont pas des femmes. Mes gosses sont capables de le comprendre, pourquoi pas vous ????

Les trans ne seront jamais lesbiennes, désolée de vous faire chier avec des arguments aussi enfantins mais je l’ai dit au début il faut bien que je me mette à la hauteur du débat. Des trans qui se disent lesbiennes sont des hommes qui fantasment sur des femmes qu’ils ne pourront jamais « avoir » car les lesbiennes sont des femmes homosexuelles, donc attirées uniquement par le même SEXE. Et ce n’est pas les aider que de les soutenir dans leur délire, ça les maintient dans une illusion. Il faut qu’ils apprennent la frustration, normalement ils auraient dû faire ça pendant l’enfance mais bon, que veux tu ? NON, Ils ne peuvent pas « avoir » tout ce qu’ils veulent, c’est comme ça. Et leurs arguments bancals n’y changeront rien. Même en faisant un caprice, je ne voudrais jamais de l’un d’eux dans mon pieu. Mais comme ils arrivent tout de même à retourner le cerveau de jeunes lesbiennes influençables, il me semble nécessaire de nommer les choses. 

Si un trans essaie de forcer une lesbienne à avoir des relations avec lui, ça s’appelle du harcèlement sexuel. Si un trans oblige une lesbienne à coucher avec lui ça s’appelle un viol. Ce n’est pas de la transphobie. Je n’ai personnellement rien contre les trans, tant qu’ils n’empiètent pas sur les droits des femmes. Et choisir avec qui elle couche est l’un des plus naturels des droits d’une femme.

Le transactivisme c’est de l’extrémisme, purement et simplement. Le discours dissonant n’est pas toléré et sévèrement puni. Pour preuve, je dois écrire des vérités aussi simples en prenant un pseudo. Ben ouais, j’ai pas envie de recevoir des menaces de viol/bûcher et autres atrocités dans l’indifférence la plus totale avec les soutien de certaines féministes. 

Voilà, j’en ai fini pour le moment. Pour celles qui ont réussi à bien me suivre, je me ferais un plaisir, un de ces jours, de vous expliquer comment les TRA retournent les arguments féministes contre les femmes à leur profit. Je ne fais pas de hautes études sur les questions de genre alors ne vous attendez pas à de la grande littérature, je me contente d’énoncer des faits et en tirer des conclusions. A vous de voir ce que vous en faites.

Seshat.

https://resistancelesbienne.fr/2021/11/20/les-femmes-trans-ne-sont-pas-des-femmes-comme-les-autres/

 

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Lettre à la femme qui m’a traitée de TERF et de transphobe haineuse, pour avoir défendu les droits des femmes

Ce texte a été repiqué avec permission de l’auteure du forum britannique de mères Mumsnet et du site Fairplay for Women et traduit par Néli Busch.

Dans dix, quinze ans, je vous demanderai de vous souvenir de moi.

Souvenez-vous de moi lorsque vous aurez votre premier enfant et que l’on vous appellera, tout au long de votre grossesse, une « personne donnant naissance », une « personne enceinte », et que vous vous sentirez déshumanisée et que vous souhaiterez qu’on vous appelle simplement une femme, une mère, parce que c’est ce que vous êtes. 

Mais ils n’en ont pas le droit, car il est illégal de dire que seules les femmes peuvent être enceintes et accoucher.

Souvenez-vous de moi lorsque vous accoucherez et que vous vous sentirez vulnérable et exposée et que vous voudrez vraiment avoir une femme à vos côtés qui comprenne ce que vous vivez, et qu’au lieu de cela, votre sage-femme sera un homme d’un mètre quatre-vingt avec une barbe, en robe, et vous savez qu’il n’est pas une femme mais vous n’avez pas le droit de vous objecter, même lorsque vous devez être examinée et que vous voulez juste qu’une femme le fasse mais vous savez que vous ne pouvez rien dire parce que ce serait un discours haineux, même si votre corps crie non.

Souvenez-vous de moi lorsque votre mère âgée, qui a perdu la tête à cause de sa démence, entrera dans un EHPAD et qu’on lui dira que sa soignante, Susan, est une femme, parce que vous avez demandé qu’elle ne soit soignée que par des femmes. Et même dans son état de démence, elle sait que Susan est un homme, et vous savez que Susan est un homme, mais vous ne pouvez pas vous y opposer, et elle doit permettre à Susan de prodiguer ses soins intimes, car s’y opposer serait un discours haineux.

Souvenez-vous de moi quand votre fille rentrera de l’école en pleurant, votre fille qui a passé les cinq dernières années à s’entraîner pour être la meilleure athlète de sa classe, de son école, de sa région, elle pleure parce que Lucas de sa classe, l’un des garçons les plus rapides, a décidé qu’il s’identifie maintenant comme une fille et qu’il a donc le droit de participer à sa course, et elle sait que peu importe les efforts qu’elle fait pour s’entraîner, il la battra toujours, et elle ne peut plus espérer qu’une médaille d’argent. Ou de bronze, s’il y a un autre Lucas.

Souvenez-vous de moi quand vous irez aux toilettes tard dans la nuit, peut-être dans un bar, qu’il n’y a personne autour, et qu’un type entre, il a une barbe et porte un jean et un t-shirt, et la façon dont il vous regarde vous semble inquiétant, que vous avez peur, vous vous trouvez déstabilisée et craignez qu’il vous agresse. Mais vous ne pouvez pas le défier, car si vous le faites, il dira qu’il est une femme et qu’il a autant le droit que vous de se trouver dans ces toilettes, un endroit où, il y a de nombreuses années, vous auriez pu vous sentir en sécurité.

Pensez à moi lorsque vous vous présenterez pour une promotion, pour un poste au conseil d’administration au travail qui était réservé à une femme. Vous vous étiez investie, vous avez travaillé si dur, vous savez que vous le méritez. Et le poste est attribué à Lola, qui jusqu’à l’année dernière était un homme de 50 ans. Lola ne fera jamais rien d’inopportun, comme prendre des congés pour avoir un bébé, ou pour faire face à des problèmes de santé auxquels vous, une femme, pouvez être confrontée, comme l’endométriose, le cancer du sein, le syndrome prémenstruel. Lola est une femme tout comme vous, et votre entreprise est heureuse d’avoir rempli son quota de femmes au conseil d’administration.

Souvenez-vous de moi lorsque vous lirez dans les journaux que les statistiques criminelles concernant les viols et les meurtres commis par des femmes sont en augmentation, et que les femmes commettent aujourd’hui un nombre bien plus élevé de viols et de meurtres que lorsque vous étiez adolescente ou jeune femme. Et vous savez que ces « femmes » sont des hommes et que les statistiques sont fausses, mais contester cela serait un discours haineux. 

Souvenez-vous aussi de moi lorsque ces femmes violeuses seront enfermées dans des prisons pour femmes avec des femmes vulnérables qui ne pourront pas s’enfuir, car contester la présence de femmes violeuses avec un pénis en prison avec elles, serait un discours haineux.

Souvenez-vous de moi lorsque votre fils rentre de l’école et vous dit qu’il a appris à l’école que l’on peut changer de sexe, que certaines filles ont un pénis et que certains garçons ont un vagin, et que son institutrice a dit que parce qu’il aime jouer avec des filles et des poupées, il est peut-être vraiment une fille née dans le mauvais corps. Et vous pensez, non, tu es juste mon merveilleux, unique fils, et tu es né dans ton propre corps. 

Souvenez-vous de moi lorsque, quelques mois plus tard, l’institutrice vous appellera pour vous dire qu’elle craint que vous ne validiez pas l’identité de votre fils, qu’elle a remarqué que vous continuez à l’appeler par le nom que vous avez si soigneusement choisi pour lui à sa naissance, et que vous l’appelez un garçon alors qu’il est en réalité une fille, et qu’elle ne veut pas avoir à faire appel aux services sociaux, mais qu’elle craint d’y être obligée si vous continuez à vous tromper de sexe et à nier sa véritable identité. Et vous savez qu’elle le fera, car cela s’est déjà produit dans une école près de chez vous, et vous avez peur.

Dans ce nouveau monde que vous avez aidé à créer, cherchez vos amis trans-activistes, vos alliés masculins gauchistes, ceux à côté desquels vous vous teniez et avec lesquels vous aviez crié « TERF, transphobe, bigot », et vous le plus fort, parce que vous vouliez montrer à quel point vous étiez une bonne alliée, inclusive, progressiste. Où sont-ils maintenant ? Ils sont là où ils ont toujours été. Profitant du patriarcat. Ils profitent de cette nouvelle version améliorée que vous les avez aidés à construire en écrasant la résistance des femmes qui ont défendu leurs droits. Tout cela ne leur a rien coûté ; cela a fait du monde un endroit meilleur et plus facile pour les hommes. Alors qu’à vous et à vos sœurs qui ont fait campagne avec eux, juste pour l’image que vous vouliez donner de vous, cela aura coûté tout.

Et moi ? Je serai là où j’ai toujours été. Je me battrai pour vos droits. Je me battrai pour réparer les dégâts.

J’assurerai vos arrières, comme je l’ai toujours fait.

ar CR

Source : https://fairplayforwomen.com/letter-woman-called-terf/?

Traduction: Néli Busch pour TRADFEM

https://tradfem.wordpress.com/2021/11/10/lettre-a-la-femme-qui-ma-traitee-de-terf-et-de-transphobe-haineuse-pour-avoir-defendu-les-droits-des-femmes/


Marie, rebelle du genre

https://rebellesdugenre.wordpress.com/2021/11/18/marie-rebelle-du-genre/

Andrea, rebelle du genre

https://rebellesdugenre.wordpress.com/2021/11/15/andrea-rebelle-du-genre/

Mathilde, rebelle du genre

https://rebellesdugenre.wordpress.com/2021/11/10/mathilde-rebelle-du-genre/

Blandine, rebelle du genre

https://rebellesdugenre.wordpress.com/2021/11/07/blandine-rebelle-du-genre/

Anissia, rebelle du genre

https://rebellesdugenre.wordpress.com/2021/11/30/anissia-rebelle-du-genre/

 

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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2 réflexions sur « Les transfemmes sont-elles des femmes ? »

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