Israël/Palestine : Des organisations palestiniennes de défense des droits humains sont qualifiées de « terroristes » (quelques textes)

  • Human Rights Watch et Amnesty International : Des organisations palestiniennes de défense des droits humains sont qualifiées de « terroristes »
  • Plateforme des ONG françaises pour la Palestine : Six ONG palestiniennes placées sur la liste israélienne des organisations terroristes
  • Hagai El-Ad – B’Tselem : Déclaration commune : une mesure draconienne contre les droits humains
  • Editorial : +972 Magazine s’affirme solidaire des six ONG palestiniennes sous attaque
  • Hagar Shezaf : Les groupes palestiniens de défense des droits disent que l’étiquette « terroriste » donnée par Israël ne les arrêtera pas
  • L’AURDIP condamne la sinistre désignation par Israël de 6 importantes organisations palestiniennes comme « organisations terroristes »
  • La position d’Universitaires pour l’Égalité concernant la déclaration du ministre de la Défense israélien qualifiant les organisations de la société civile palestinienne de terroristes
  • Marche Mondiale des Femmes

  • Natasha Roth-Rowland : Ce qu’Israël ne peut admettre à propos du terrorisme juif

  • Solidarité internationaliste avec la société civile palestinienne

  • Lutter pour une Palestine libre ne peut pas constituer un crime : les mouvements populaires du monde entier expriment leur solidarité

  • Déclaration sur l’intensification des attaques d’Israël contre la société civile palestinienne

Cette décision constitue une attaque contre le mouvement des droits humains

(New York) – Le 19 octobre 2021, le ministère israélien de la Défense a publié un décret militaire qualifiant de « terroristes » six organisations de la société civile palestinienne œuvrant dans le territoire palestinien occupé. Ces six organisations sont Addameer, al-Haq, Bisan Center for Research and Development (Centre Bisan pour la recherche et le développement), Defense for Children Palestine, l’Union des comités de travail Agricole (Union of Agricultural Work Committees, UAWC), et l’Union des comités des femmes palestiniennes (Union of Palestinian Women Committees, UPWC). Cette désignation, faite en vertu d’une loi israélienne de 2016, interdit effectivement les activités de ces organisations et autorise les autorités israéliennes à fermer leurs bureaux, à saisir leurs biens et à arrêter et emprisonner les membres de leur personnel. Il est en outre interdit de financer ou même d’exprimer publiquement un soutien à leurs activités.

Human Rights Watch et Amnesty International, qui travaillent en étroite coopération avec plusieurs de ces organisations, ont fait la déclaration conjointe suivante :

« Cette décision déplorable et injuste constitue une attaque du gouvernement israélien contre le mouvement international des droits humains. Depuis des décennies, les autorités israéliennes ont systématiquement cherché à museler la surveillance du respect des droits humains et à punir les personnes qui critiquent son régime répressif à l’encontre des Palestiniens. Des membres du personnel de nos deux organisations ont eux-mêmes fait l’objet d’expulsions et d’interdictions de voyager, mais ce sont les défenseurs des droits humains palestiniens qui ont toujours subi l’impact principal de la répression. Cette décision est une escalade alarmante qui menace de mettre un terme au travail des principales organisations de la société civile palestinienne. L’échec de la communauté internationale depuis des décennies à contester les graves violations des droits humains commises par Israël, et à imposer des conséquences significatives, a enhardi les autorités de ce pays à prendre cette mesure éhontée.

La réponse de la communauté internationale sera un véritable test de sa détermination à protéger les défenseur·e·s des droits humains. Nous sommes fiers de travailler avec nos partenaires palestiniens depuis des décennies. Ils incarnent les normes les plus élevées de la société civile mondiale. Nous sommes à leurs côtés pour contester cette décision scandaleuse. »

https://www.hrw.org/fr/news/2021/10/22/israel/palestine-des-organisations-palestiniennes-de-defense-des-droits-humains

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Six ONG palestiniennes placées sur la liste israélienne des organisations terroristes

Six ONG palestiniennes ont été désignées vendredi 22 octobre comme « organisations terroristes » par le gouvernement israélien. La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine dénonce cette décision sans précédent, qui s’inscrit dans le cadre de la recrudescence d’attaques contre les associations qui dénoncent les violations des droits humains en Palestine.

Le ministère israélien de la défense a annoncé vendredi avoir placé sur sa liste des « organisations terroristes » six ONG palestiniennes (Addameer, Al-Haq, Defense for Children InternationaI-Palestine, UAWC, l’Union des Comités de Femmes palestiniennes, et le centre Bisan de recherche et développement). La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, qui travaille régulièrement avec plusieurs de ces organisations, dénonce la gravité de cette décision sans précédent, digne d’un régime autoritaire.

« En attaquant ces ONG palestiniennes de référence, connues pour la qualité de leur travail, le gouvernement israélien franchit un nouveau pas dans sa stratégie d’attaque des défenseurs des droits humains, a déclaré François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine. Il s’agit d’une menace très grave pour nos partenaires en Palestine. La France et l’Union européenne doivent s’opposer clairement à cette décision du gouvernement israélien. »

La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine a publié le 14 octobre un rapport intitulé « Attaques, diffamation : décryptage des stratégies de délégitimation de la défense des Palestiniens » https://plateforme-palestine.org/Ra. Ce rapport montre notamment les attaques auxquelles font face les ONG palestiniennes et israéliennes, mais aussi les associations et personnes qui défendent les droits des Palestiniens en Europe – notamment en France – et aux Etats-Unis. Les accusations de soutien au terrorisme ou d’appel à la haine sont le type d’attaque le plus courant.

Contact presse :

Pierre Motin, responsable plaidoyer à la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, p.motin@plateforme-palestine.org @PierreMotin

https://plateforme-palestine.org/Six-ONG-palestiniennes-placees-sur-la-liste-israelienne-des-organisations

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Déclaration commune :
une mesure draconienne contre les droits humains

Vendredi dernier, le nouveau gouvernement d’Israël a franchi une ligne qu’aucun gouvernement israélien n’a osé franchir auparavant, en désignant six organisations de la société civile palestinienne comme des « organisations terroristes ». Cette honteuse déclaration ne dit rien sur ces organisations – mais en dit long sur la violence, la brutalité et l’arrogance que le régime israélien a employées systématiquement contre les Palestiniens depuis des décennies.

B’Tselem s’affirme solidaire de nos collègues palestiniens. Nous sommes fiers de notre travail en commun depuis des années et de notre lutte partagée contre le régime d’apartheid et l’occupation. Un des groupes nouvellement mis hors-la-loi est la plus ancienne organisation palestinienne de défense des droits humains, Al-Haq, qui a été établie il y a plus de 40 ans. Al-Haq et B’Tselem ont gagné ensemble plusieurs prix internationaux. En 2018, le gouvernement israélien a essayé de bloquer l’attribution conjointe du Prix des droits de l’homme de la République française, en usant de mensonges similaires à ceux formulés maintenant. Malgré les mensonges, le prix a été accordé. Malgré les menaces, notre travail continuera.

Ce matin, B’Tselem et plus de 20 organisations de la société civile israélienne ont fait paraître un communiqué en première page du quotidien Haaretz, pour dire l’évidence : criminaliser les organisations de défense des droits humains est un acte lâche qui est caractéristique des régimes autoritaires d’oppression.

Le régime d’apartheid israélien a des pouvoirs considérables quand il s’agit de diriger les vies de ses sujets palestiniens. Il n’hésite pas à utiliser ces pouvoirs pour empêcher les Palestiniens de mettre à jour ses actions, que ce soit par la demande à rendre des comptes ou par une pression sur la communauté internationale. Le régime utilise maintenant ces pouvoirs pour essayer de fermer les organisations de défense des droits humains – encore une fois en mentionnant « des preuves classifiées ». Même si c’est le ministre de la Défense qui a signé cette fois l’ordonnance, la responsabilité et le déshonneur sont ceux du gouvernement tout entier – de chaque ministre individuellement et de tous les partis de la coalition.

Au cours des années, Israël a régulièrement présenté tout geste palestinien qui n’était pas une capitulation devant l’apartheid et l’occupation comme étant « terroriste ». En appeler à la Cour pénale internationale ? Terrorisme juridique. Mobiliser les Nations Unies ? Terrorisme diplomatique. Lancer un boycott des consommateurs ? Terrorisme financier. Manifester ? Terrorisme populaire. Israël peut essayer de dépeindre la lutte pour la liberté comme terroriste, mais … c’est celui qui le dit qui l’est.

Quelles que soient les conséquences de la récente déclaration, une chose est claire : la lutte palestinienne pour les droits humains, la liberté et l’égalité continuera et B’Tselem continuera à être solidaire de nos collègues palestiniens jusqu’à ce que l’apartheid soit aboli.

Hagai El-Ad, B’Tselem Executive Director

Déclaration commune :
Des mesures draconiennes contre les droits humains

La désignation comme organisations terroristes, par le ministre de la Défense, d’importantes organisations de la société civile palestinienne, en particulier nos collègues de la communauté palestinienne de défense des droits humains, est une mesure draconienne qui criminalise un travail clé sur les droits humains. Documentation, mobilisation et aide juridique sont des activités fondamentales pour la protection des droits humains dans le monde entier. Criminaliser ce travail est un acte de lâcheté, caractéristique des régimes autoritaires de répression. La société civile et les défenseurs des droits humains doivent être protégés. Nous nous déclarons solidaires de nos collègues palestiniens et appelons les membres du gouvernement israélien et la communauté internationale à s’opposer sans équivoque à cette décision.

Adalah | Akevot Institute for Israeli-Palestinian Conflict Research | B’Tselem | Bimkom – Planners for Planning rights | Breaking the Silence Combatants for Peace | Emek Shaveh | Gisha | Hamoked : Center for the Defence of the Individual | Haqel – In Defense of Human Rights | Human Rights Defenders Fund | Ir Amim | Kav Laoved – Worker’s Hotline | Kerem Navot | Machsom Watch | Mothers Against Violence |

Parents Against Child Detention | Peace Now | Physicians for Human Rights Israel | Rabbis for Human Rights | Standing together | The Association for Civil Rights in Israel | The Public Committee Against Torture in Israel | Yesh Din | Zazim – Community Action

https://www.aurdip.org/declaration-commune-une-mesure.html

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Editorial : +972 Magazine s’affirme solidaire des six ONG palestiniennes sous attaque

La qualification par Israël de six ONG palestiniennes comme « terroristes » vise à supprimer ceux qui exposent et contestent l’apartheid. Les acteurs internationaux doivent intervenir.

Les groupes ciblés – Al-HaqAddameer, le Centre BisanDéfense international des Enfants-Palestine, l’Union des comités de travail agricole et l’Union des comités de femmes palestiniennes – sont des leaders de la société civile qui sont profondément engagés à protéger les droits humains des communautés palestiniennes qui font les frais des politiques d’apartheid d’Israël, en particulier des enfants, des femmes, des prisonniers, des fermiers et d’autres groupes vulnérables.

La décision d’Israël d’étiqueter officiellement ces organisations comme « terroristes » – ouvrant la porte à des châtiments plus sévères, juridiquement, financièrement et par la violence – n’est rien moins qu’un geste autoritaire destiné à écraser la capacité des Palestiniens à résister à leur oppression. Elle représente une attaque directe contre tous les défenseurs palestiniens des droits humains, contre les communautés qu’ils représentent et contre le droit du public, local et international, à l’information sur la réalité dans les territoires occupés.

En tant que journalistes s’appuyant régulièrement sur le travail professionnel de ces organisations, nous ne pouvons imaginer d’avoir à décrire les développements sur le terrain sans l’accès, les données et les analyses que ces groupes fournissent.

Cette attaque n’est que la dernière d’une longue histoire d’efforts pour supprimer les Palestiniens, les Israéliens et les personnes du monde entier qui se consacrent à exposer et à contester les violations des droits que commet Israël. Les cibles incluent des manifestants, des activistes, des organisateurs communautaires, des avocats et des journalistes – tous sont maintenant encore plus menacés à cause de l’escalade récente du gouvernement.

+972 rejette la criminalisation des six ONG palestiniennes et a pleinement l’intention de continuer à travailler avec elles. Nous appelons la communauté internationale à intervenir et à protéger les organisations des attaques d’Israël, ainsi que tous les défenseurs des droits humains et les journalistes visés par Israël.

Traduction CG pour l’AURDIP

https://www.aurdip.org/editorial-972-magazine-s-affirme.html

EDITORIAL: +972 stands with Palestinian rights groups under attack

https://www.972mag.com/editorial-palestinian-ngos-attacks/

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Les groupes palestiniens de défense des droits disent que l’étiquette « terroriste » donnée par Israël ne les arrêtera pas

Le directeur d’Al-Haq, une des six organisations et le groupe de défense des droits humains palestinien le plus important dans les territoires, a dit que les groupes réfléchissaient à leur prochaine action juridique et qu’ils n’arrêteraient pas leur travail.

Les six organisations de la société civile palestinienne en Cisjordanie que le ministre de la Défense Benny Gantz a désignées comme groupes terroristes vendredi dernier ont dit dans des communiqués samedi qu’elles ne seront pas dissuadées par ce qu’elles ont appelé des efforts pour les réduire au silence.

Al-Haq, l’une des six, est le groupe de défense des droits humains palestinien le plus important dans les territoires et il a un statut consultatif spécial pour le Conseil économique et social des Nations Unis. Le service de sécurité du Shin Bet a dans le passé empêché plusieurs fois son directeur, Shawan Jabarin, de quitter la Cisjordanie pour se rendre à l’étranger.

Fondée en 1979, Al-Haq compile des rapports sur les violations des droits humains dans les territoires, tant par Israël que par l’Autorité palestinienne. L’année passée, Al-Haq a publié des rapports sur les travailleurs palestiniens dans les colonies et la dépendance de l’économie palestinienne par rapport à eux, sur la torture dans les prisons de l’Autorité palestinienne et sur l’annexion de facto de la Cisjordanie par Israël.

Al-Haq est aussi l’une des forces qui ont amené Israël devant la Cour pénale internationale à La Haye.

Jabarin a dit qu’Al-Haq n’avait reçu aucune notification préalable de l’ordre [de Gantz] et mettait Israël au défi de présenter la preuve de ses affirmations. Parlant à une conférence de presse commune à Ramallah ce samedi, Jabarin a dit que les groupes réfléchissaient à leur prochaine action juridique et qu’ils n’arrêteraient pas leur travail. « Gantz dit que nous sommes une organisation terroriste, alors qu’il est lui-même un criminel de guerre », a déclaré Jabarin.

Une autre organisation sur cette liste israélienne des organisations terroristes est Addameer, fondée en 1991, qui offre une assistance juridique aux Palestiniens dans les prisons israéliennes, publient des données sur eux, et font pression contre le système de justice militaire d’Israël, la détention administrative, le confinement à l’isolement et le refus d’aide médicale correcte pour les prisonniers. Addameer a défendu l’ancienne députée au Parlement palestinien Khalida Jarrar et Samer Arbid, accusé du meurtre de Rina Shnerb et considéré comme chef d’une cellule terroriste, en mettant à jour l’usage de la violence pendant son interrogatoire.

Addameer dit qu’il essaie de « construire une société palestinienne libre et démocratique basée sur la justice, l’égalité, les règles de droit et le respect pour les droits humains dans le cadre plus vaste du droit à l’auto-détermination ».

L’armée israélienne a perquisitionné plusieurs fois les bureaux de l’organisation, la dernière fois en 2019, saisissant les ordinateurs, l’équipement vidéo et des documents contenant de l’information sur les prisonniers des affaires desquels Addameer s’occupait. Rien que la semaine dernière, Addameer annonçait qu’Israël avait révoqué le statut de résidence à Jérusalem de l’un de ses avocats, Salah Hammouri. Addameer a dit que la raison invoquée était l’implication de Hammouri dans une « activité terroriste ou une association avec une entité terroriste », sur la base d’une information confidentielle.

Saher Francis, la directrice d’Addameer, a dit aux journalistes samedi que l’ordre de Gantz était le poiint culminant de mesures prises au fil des années pour mettre à mal les organisations. « Particulièrement à la lumière de la décision de la Cour pénale de La Haye de lancer une investigation et du changement dans ce que le monde a commencé à dire à propos du colonialisme et de l’apartheid – cela inquiète l’occupation et nous pensons que c’est une nouvelle tentative pour nous réduire au silence », a-t-elle dit.

Défense internationale des enfants – Palestine (DCI-Palestine) a été fondée en 1991 en tant que branche de l’organisation internationale Défense des enfants, dont la siège est à Genève, en Suisse. DCI-Palestine fournit une assistance juridique aux enfants dans les tribunaux militaires d’Israël et conduit des recherches sur les enfants emprisonnés par Israël, ainsi que sur l’impact de l’occupation sur les droits des enfants, dont le droit à l’éducation et à un abri. L’organisation documente les occasions où des mineurs palestiniens sont tués par Israël, dont une vidéo montrant l’assassinat mortel de Nadim Nawara, 17 ans, pendant une manifestation pour la Journée de la Nakba à Bitunya en 2016.

En juillet, l’armée israélienne a perquisitionné les principaux bureaux de DCI-Palestine à El Bireh près de Ramallah. Selon le rapport de l’organisation, les soldats ont fracassé la porte et confisqué six ordinateurs de bureau, deux ordinateurs portables et des dossiers de mineurs emprisonnés par Israël qui sont représentés par l’association.

L’Union des comités de travail agricole, fondée en 1996, a établi des comités agricoles dans toute la Cisjordanie et à Gaza. L’objectif de l’organisation, selon son site web, est de contribuer au secteur agricole en favorisant « la détermination des fermiers et des moyens d’existence durables pour eux ». Selon le rapport annuel de l’organisation pour 2019, elle a aidé à restaurer des terres cultivables, a pavé des routes agricoles et a construit des citernes d’eau de pluie. L’organisation a investi des ressources importantes dans la Zone C de la Cisjordanie (sous complet contrôle militaire et civil israélien).

Deux des membres de l’organisation sont des membres du Front populaire pour la libération de la Palestine : Samer Arbid et Abed el-Razeq Faraj, qui a été accusé d’être complice dans le meurtre de Shnerb, et d’occuper une position dans une organisation non-reconnue. En juillet, l’armée israélienne a perquisitionné les bureaux de l’organisation à El Bireh et y a laissé un ordre de fermeture pour six mois.

Le Centre Bisan est un think tank établi en 1989. Selon sa déclaration de mission, il oeuvre à faire avancer les valeurs démocratiques et progressistes. Bisan épouse une vision du monde de gauche et critique le rôle de l’occupation israélienne dans la pauvreté en Cisjordanie ainsi que les politiques néolibérales de l’Autorité palestinienne. En mars, Bisan a publié un périodique intitulé Le Progressiste avec des articles sur le désengagement économique par rapport à Israël. Samedi, Bisan a rendu publique une déclaration disant : « Cet ordonnance de l’état d’apartheid confirme la nature criminelle de l’occupation israélienne. La décision accompagne des efforts ciblés du ministère des Affaires étrangères israélien pour noircir les organisations et couper les liens entre elles et leurs partenaires à l’étranger ». Fin juillet, l’armée israélienne a perquisitionné les bureaux du Centre Bisan.

En septembre 2019, Israël a arrêté l’ancien directeur de Bisan, Eteraf al-Rimawi, alors qu’il était directeur du Conservatoire de musique Edward Said. Dans une négociation de plaidoyer en 2020, il a été jugé coupable d’occuper une position dans une organisation interdite et d’en être membre, ainsi que d’activités dans le Front populaire (principalement dans son bras étudiant, selon la sentence). Il a été condamné à 42 mois d’emprisonnement.

L’Union des comités de femmes palestiniennes, un autre groupe sur la liste de Gantz, a été fondée en 1980. Sa mission selon son site web est de promouvoir une société palestinienne avancée, libre de toute discrimination. L’organisation entraîne les femmes à participer à la politique, les aide dans l’établissement de coopératives et préserve les artisanats traditionnels palestiniens. L’organisation offre aussi une aide juridique et psychologique aux femmes.

La directrice de l’Union, Khitam Saafin, a été arrêtée par Israël en 2020 et placée en détention administrative pendant six mois. En mai, alors qu’elle était en détention administrative, elle a été inculpée pour détention d’une position dans une organisation illégale. L’organisation a publié une déclaration samedi, disant qu’elle considérait diffamante l’ordonnance de Gantz et qu’elle avait pour objectif d’entraver le droit des Palestiniennes à « défendre leurs droits nationaux, sociaux, culturels et juridiques ».

Hagar Shezaf pour Haaretz

Traduction CG pour l’AURDIP

https://www.aurdip.org/les-groupes-palestiniens-de.html

Palestinian Rights Groups Say Israel’s ‘Terror’ Tag Won’t Stop Them 

https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-palestinian-organizations-say-israel-s-terror-tag-won-t-stop-them-1.10318635

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L’AURDIP condamne la sinistre désignation par Israël de 6 importantes organisations palestiniennes comme « organisations terroristes »

Israël vient d’interdire six ONG palestiniennes, au motif qu’elles seraient liées à une organisation terroriste. La nouvelle tombe peu après celle de la mort de Colin Powell, célèbre pour avoir menti publiquement et solennellement devant le monde entier, en présentant à l’ONU un dossier composé par les services de sécurité américains et britanniques, censé démontrer que l’Irak possédait des armes de destruction massive. Il fallait être bien naïf pour croire qu’il s’agissait d’autre chose que d’une propagande destinée à justifier l’invasion d’un pays et la mainmise sur ses ressources pétrolières. De même, l’accusation de terrorisme, comme le dit B’Tselem dans sa déclaration, est systématiquement utilisée par Israël pour réprimer toute activité qui ne soit pas une capitulation devant l’apartheid et l’occupation. Et le gouvernement israélien ne s’embarrasse même pas de fournir des preuves, nous ne verrons pas Benny Gantz à la télévision agitant une ampoule contenant une poudre blanche. Non, nous sommes invités à croire sur parole des services de police opérant dans le secret.

Que font donc ces ONG ? Addameer apporte une aide matérielle et juridique aux prisonniers, Al-Haq existe depuis plus de quarante ans et a reçu en 2018 avec B’Tselem le Prix des droits de l’homme de la République françaiseBisan, proche de Scientists for Palestine, partenaire de l’AURDIP, s’occupe de recherche et de développement, et quant aux trois restantes, Défense internationale des enfants – Palestine, Union des Comités Agricoles Palestiniens, et Union des comités de femmes palestiniennes, leurs noms parlent d’eux-mêmes. Défendre les prisonniers, les enfants, les paysans et les femmes, voilà largement de quoi se faire accuser de terrorisme en Israël. L’objectif évident est de détruire toute velléité de solidarité entre les Palestiniens et de pourchasser jusque dans les familles l’identité palestinienne.

Ces interdictions vont alourdir un peu plus la chape de plomb qui pèse sur le peuple palestinien. Dans un livre récent, La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine, Stéphanie Latte Abdallah rappelle que 40% des Palestiniens sont passés par la case prison depuis 1967, et que l’on peut être incarcéré dès 12 ans ! L’indignation est générale, y compris en Israël : nous signalons particulièrement le communiqué des Universitaires pour l’Égalité – Academia for Equality. Ce que l’on ne comprend pas, c’est que nos gouvernements continuent à soutenir un état d’apartheid, régi par ses services secrets. Suivant les mots de B’Tselem, « Words fail us », nous ne trouvons plus les mots pour exprimer notre indignation.

Ivar Ekeland

Président de l’AURDIP

https://www.aurdip.org/l-aurdip-condamne-la-sinistre.html

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La position d’Universitaires pour l’Égalité concernant la déclaration du ministre de la Défense israélien qualifiant les organisations de la société civile palestinienne de terroristes

Universitaires pour l’Égalité est une organisation de plus de sept cents membres de la communauté universitaire, engagés dans la promotion d’un avenir juste et démocratique. Universitaires pour l’Égalité exprime son soutien sans réserve aux organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme et de la société civile qui sont prises pour cibles par la décision déplorable du ministre de la Défense, Benny Gantz, de les proclamer organisations terroristes afin d’interdire par décret leurs activités.

Benny Gantz, alors qu’il était chef d’état-major de l’armée israélienne, a commandé des opérations au cours desquelles les forces israéliennes ont tué des centaines de civils palestiniens, dont cinq cents enfants de moins de 15 ans, pendant la campagne connue sous le nom de « Zuk Eitan » (« Solide comme le roc »). À présent, en tant que ministre de la Défense, il déclare que six organisations importantes de défense des droits de l’homme et de la société civile sont classées comme organisations terroristes. La tâche des organisations de défense des droits de l’homme ciblées par le décret de Gantz, comme Addameer et DCI-Palestine, consiste à défendre les droits des personnes arrêtées par les forces de sécurité israélienne et détenues pendant des mois sans l’instruction ni le procès auxquels elles ont droit, à défendre des militants politiques persécutés pour leurs convictions ou leur organisation politique, et à apporter une défense juridique aux enfants arrêtés jusque tard dans la nuit. Les autres organisations ciblées par le décret de Gantz sont les Comités des femmes et les Comités agricoles – qui ont pour tâche de construire une infrastructure sociale et économique pour les communautés palestiniennes ; et Al-Haq, qui suit et surveille les atrocités de l’occupation, documente et diffuse des informations en Israël/Palestine et dans le monde entier. Une autre organisation ciblée est le Centre Bisan pour la Recherche, lequel se consacre au développement d’une société palestinienne libre et démocratique, et qui a consacré des décennies de son travail à l’amélioration de communautés dévastées et appauvries en leur donnant des possibilités et des capacités éducatives.

Nous, Universitaires pour l’Égalité, nous tenons aux côtés de nos camarades de Scientifiques pour la Palestine, nous avons été solidaires du Centre Bisan et de son directeur lorsque celui-ci a été persécuté et mis en détention et lorsque ses bureaux ont été mitraillés par les forces militaires israéliennes. Nous entretenons des relations et des liens de longue date avec Addameer, spécialement quand il s’agit de défendre les étudiants palestiniens, arrêtés en raison de leurs activités politiques et estudiantines. Ces six organisations sont la moelle épinière civile de la société palestinienne ; une société qui essaie de garder une grande posture de dignité et de fierté dans les conditions défavorables d’une occupation israélienne violente.

Universitaires pour l’Égalité se tient sans équivoque derrière et aux côtés des organisations de la société civile palestinienne. Nous appelons la communauté universitaire israélienne à sortir de son indifférence, à tirer la sonnette d’alarme et à exprimer activement son rejet et son objection à la persécution d’organisations civiles, des droits humains et communautaires. Nous nous adressons à la communauté universitaire internationale et nous lui demandons d’intervenir rapidement et d’exercer sa pression pour l’annulation et le retrait de cette interdiction et déclaration abjectes.

Universitaires pour l’Égalité (Academia for Equality)

Traduction BP pour l’AURDIP 

https://www.aurdip.org/la-position-d-universitaires-pour.html

Academia for Equality’s position regarding the Israeli defense minister’s declaration on Palestinian civil society organizations as terrorist

https://www.aurdip.org/academia-for-equality-s-position.html

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Dia de ação global em solidariedade ao povo palestino

Chères sœurs,

Le vendredi 22 octobre 2021, l’État d’Israël a annoncé que six ONG palestiniennes devaient être considérées comme des organisations terroristes, dont l’Union des comités de femmes palestiniennes (UPWC), au sein de laquelle nos sœurs de la Marche Mondiale Palestine sont organisées.

C’est pourquoi, ce jeudi 28 octobre, nous joindrons nos voix à celles d’autres mouvements sociaux pour dénoncer l’offensive colonialiste d’Israël et défendre la souveraineté du peuple palestinien.

Nous nous joindrons à une journée d’action mondiale, pour exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien et notre répudiation du colonialisme.

Nous vous appelons à :

  • Exprimer son soutien sur les médias sociaux numériques, en expliquant pourquoi nous sommes contre l’attaque de l’État d’Israël ;

  • Utilisez les hashtags : #StandWithThe6 #WeWillNotBeSilenced #ProtectPalestinianCSO ;

    Utilisez le matériel disponible à l’adresse suivante : http://bit.ly/standwiththe6 ;

  • Organiser des manifestations et des interventions dans les territoires ;

  • Publier les déclarations publiques des organisations, collectifs, entités, etc.

Marquez les réseaux sociaux de MMF pour que nous puissions partager :

Facebook: https://www.facebook.com/worldmarchofwomen

Instagram: https://www.instagram.com/worldmarchofwomen/

Twitter: https://twitter.com/WorldMarchWomen

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Ce qu’Israël ne peut admettre à propos du terrorisme juif

Le dimanche 24 octobre, au milieu des retombées de l’interdiction par Israël de six ONG palestiniennes sous des accusations fallacieuses et non prouvées de « terrorisme », les Israéliens de droite ont célébré le 31e anniversaire de la mort de Meir Kahane, le rabbin extrémiste qui a été le fer de lance de groupes fascistes américains et israéliens, eux-mêmes interdits depuis longtemps pour terrorisme dans leurs pays respectifs.

Il peut sembler facile, voire complaisant, de mettre en avant des exemples de terrorisme juif chaque fois que des accusations de terrorisme palestinien (et de soutien à celui-ci) sont portées. Ce réflexe compréhensible risque non seulement de valider les définitions volontairement larges du terrorisme qu’Israël utilise pour criminaliser toutes les formes de résistance à l’occupation (y compris le travail en faveur des droits de l’homme), mais il peut aussi occulter le différentiel de pouvoir selon lequel le terrorisme juif bénéficie souvent du soutien – implicite ou explicite – d’un État lourdement armé.

Néanmoins, si nous devions appliquer le cadre utilisé par Israël et ses partisans aux extrémistes juifs, cela mettrait encore plus en évidence l’arbitraire, la faiblesse et le racisme des accusations de terrorisme portées à l’encontre des individus et des mouvements palestiniens.

Que se passerait-il, par exemple, si les organisations juives accusées de financer et d’encourager le terrorisme faisaient l’objet du même examen que les groupes palestiniens accusés de la même chose ? Un exemple parfait de ce phénomène est l’association israélienne d’aide juridique Honenu, qui se concentre presque exclusivement sur la défense de suspects juifs – y compris des soldats des FDI – accusés de violence nationaliste contre des Palestiniens (représentation à laquelle, il faut le souligner, ces suspects ont droit).

Le groupe a précédemment apporté son soutien à Yigal Amir, qui a assassiné l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, et a autrefois apporté une aide financière aux familles de terroristes juifs condamnés, notamment Ami Popper, qui a assassiné sept Palestiniens en 1990 (Honenu aurait cessé cette pratique en 2016 après une couverture médiatique négative). Pourtant, elle reste éligible aux dons exonérés d’impôts, tant en Israël qu’aux États-Unis.

Et quelles sont les entités israéliennes et leurs partisans qui risqueraient de s’exposer à des périls juridiques en raison de liens présumés avec un groupe défini comme terroriste par les autorités gouvernementales ou de leur identification à ce groupe ? Une étude de cas facile est le parti politique Otzma Yehudit (« Pouvoir juif ») et son membre sortant de la Knesset, Itamar Ben-Gvir, qui a reçu le soutien de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ben-Gvir était un militant du parti Kach, aujourd’hui interdit, fondé par Kahane, et plusieurs des candidats parlementaires d’Otzma Yehudit étaient des diplômés du Kach. Pourtant, non seulement Ben-Gvir n’est pas soumis à la loi, mais il a maintenant le pouvoir de l’influencer.

En dehors du gouvernement, il y a le réseau beaucoup plus nébuleux des jeunes Israéliens des collines, les colons radicaux qui sont en grande partie à l’origine de l’intensification des vagues de violence contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée.

Il est vrai que certains de ces colons sont occasionnellement arrêtés ou même emprisonnés par les autorités israéliennes, et il est vrai que le Shin Bet dispose d’une division dédiée à la lutte contre l’extrémisme juif. Mais ces interventions sont l’exception qui confirme la règle de l’impunité, de la collaboration avec les forces de sécurité et du blanchiment dont bénéficient habituellement les colons violents. Les institutions des colonies qui fomentent cette violence ont parfois fait l’objet de fermetures ou de réductions des financements gouvernementaux, mais n’ont jamais été confrontées à une véritable menace d’interdiction.

L’incapacité d’Israël à s’attaquer correctement au terrorisme juif et sa criminalisation des défenseurs palestiniens des droits de l’homme sont les deux faces d’une même pièce, et le fait de le reconnaître montre clairement que la désignation des six ONG palestiniennes comme groupes terroristes n’est pas, pour Israël, une question de « justice » ou même de sécurité. Il s’agit plutôt, comme l’ont noté Anwar Mhajne et Amjad Iraqi dans des articles séparés la semaine dernière, d’une question de domination, et de la campagne menée depuis des décennies pour démanteler l’identité nationale palestinienne et « éliminer l’agence palestinienne », comme l’a écrit Iraqi.

De tels impératifs ne peuvent que conduire, à terme, à la mise hors la loi d’organisations qui défendent les Palestiniens incarcérés par Israël, ou qui documentent les violations des droits de l’homme par Israël dans les territoires occupés, ou qui aident les agriculteurs palestiniens dont les terres sont expropriées. Comme l’a déclaré Sahar Francis, directrice d’Addameer, à Yuval Abraham la semaine dernière : « Nous sommes pris pour cible depuis des années, pour une seule raison : nous réussissons à changer le paradigme dans le monde entier en parlant d’apartheid. »

Natasha Roth-Rowland, publié dans le magazine +972, 2 novembre 2021

Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

What Israel cannot admit about Jewish terrorism 

On Sunday Oct. 24, amidst the fallout from Israel’s outlawing of six Palestinian NGOs on spurious and unproven charges of “terrorism,” right-wing Israelis marked the 31st anniversary of the death of Meir Kahane, the extremist rabbi who spearheaded fascistic American and Israeli groups that themselves have been long banned for terrorism in their respective countries.

It can feel facile and even acquiescent to point out examples of Jewish terrorism whenever charges of Palestinian terrorism (and support for it) arise. This understandable reflex not only risks validating the purposefully broad definitions of terrorism that Israel uses to criminalize all forms of resistance to occupation (including human rights work), but can also obscure the power differential wherein Jewish terrorism often has the backing — whether implicit or explicit — of a heavily-armed state.

Nonetheless, if we were to apply the framework used by Israel and its supporters onto Jewish extremists, it would further highlight the arbitrariness, feebleness, and plain racism of the terrorism accusations sweepingly directed at Palestinian individuals and movements.

What would happen, for example, if Jewish organizations allegedly financing and abetting terrorism received the same scrutiny as Palestinian groups accused of the same? A prime example of this phenomenon is the Israeli legal aid outfit Honenu, which focuses almost exclusively on defending Jewish suspects — including IDF soldiers — accused of nationalist violence against Palestinians (representation to which, it must be pointed out, those suspects are entitled).

The group previously provided support to Yigal Amir, who assassinated former Prime Minister Yitzhak Rabin, and formerly gave financial assistance to the families of convicted Jewish terrorists, including Ami Popper, who murdered seven Palestinians in 1990 (Honenu reportedly stopped this practice in 2016 after negative press coverage). Yet it remains eligible for tax-exempt donations from both Israel and the United States.

And which Israeli entities and their supporters would face legal peril for alleged ties to or identification with a group defined as terroristic by the governing authorities? An easy case study is the political party Otzma Yehudit (“Jewish Power”) and its incumbent Knesset member, Itamar Ben-Gvir, who received the backing of former Prime Minister Benjamin Netanyahu. Ben-Gvir was an activist with the now-banned Kach party founded by Kahane, and several of Otzma Yehudit’s parliamentary candidates were Kach graduates. Yet Ben-Gvir not only remains unencumbered by the law, but now actually has the power to help influence it.

Outside the government, there is the far more nebulous network of Israeli hilltop youth, the radical settlers who are largely behind the intensifying waves of violence against Palestinians across the occupied West Bank.

It is true that some of these settlers are occasionally arrested or even imprisoned by the Israeli authorities, and it is true that the Shin Bet has a division dedicated to dealing with Jewish extremism. Yet such interventions are the exception that prove the rule of impunitycollaboration with security forces, and whitewashing that violent settlers customarily enjoy. The settlement institutions that foment such violence have occasionally been subjected to closures or government funding cuts, but have never faced a genuine threat of being outlawed.

Israel’s inability to properly tackle Jewish terrorism and its criminalization of Palestinian human rights defenders are two sides of the same coin, and recognizing as much makes clear that the designation of the six Palestinian NGOs as terrorist groups is not, for Israel, about “justice” or even security. Rather, as Anwar Mhajne and Amjad Iraqi noted in separate pieces last week, it is about domination, and about the decades-long campaign to dismantle Palestinian national identity and “eliminate Palestinian agency,” as Iraqi wrote.

Such imperatives can only lead, eventually, to the outlawing of organizations that advocate for Palestinians incarcerated by Israel, or that document Israeli human rights abuses in the occupied territories, or that assist Palestinian farmers whose land is being expropriated. As Sahar Francis, the head of Addameer, told Yuval Abraham last week: “We’ve been targeted for years, for one reason: we’re succeeding in changing the paradigm around the world by speaking of apartheid.”

Natasha Roth-Rowland

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Solidarité internationaliste avec la société civile palestinienne

Nous soussignés, affirmons notre pleine solidarité avec la société civile palestinienne, et demandons au ministère israélien de la Défense et aux Forces de défense israéliennes (FDI) d’annuler leurs décrets récemment promulgués contre six des plus importantes organisations de défense des droits humains en Palestine occupée.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a diffusé le 19 octobre 2021 une ordonnance militaire qui classe comme « organisations terroristes » six organisations de la société civile palestinienne. Ces organisations sont Addameer, al-Haq, Defense for Children Palestine, Union of Agricultural Work Committees, Bisan Center for Research and Development, et Union of Palestinian Women’s Committees. Quelques jours plus tard, le 7 novembre, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont classé ces mêmes organisations « non autorisées », ouvrant la voie à de nouvelles poursuites. C’est là le dernier exemple en date d’une série d’allégations infondées prononcées par le gouvernement israélien contre des organisations palestiniennes de défense des droits humains.

Les mesures prises récemment par le gouvernement israélien pour criminaliser et tenter de réduire au silence ces six organisations représente la dangereuse accélération d’une tendance que nous observons dans l’ensemble du monde. Sont visées les organisations de défense des droits humains, et tout particulièrement celles qui défendent la terre, l’eau, les territoires et la planète.

L’occupation israélienne prive les Palestiniens d’un accès et d’un contrôle sur leurs propres terres, eaux, territoires et biens communs depuis des décennies. Cette occupation est à l’origine de graves violations des droits humains et environnementaux perpétrées à l’encontre du peuple palestinien, notamment par la pollution, par la destruction des moyens de subsistance, par un accaparement des terres et des eaux, par des lois d’urbanisme discriminatoires, par les expulsions et les déplacements forcés, par la violence armée, par la torture et la destruction de vies humaines.

Les six organisations que le gouvernement israélien a criminalisées font partie du socle de la société civile palestinienne qui, depuis des décennies, protège et fait progresser les droits humains des Palestiniens sur l’ensemble des questions pertinentes à l’échelle mondiale, notamment les droits des enfants, les droits des prisonniers, les droits des femmes, les droits socio-économiques, les droits des travailleurs agricoles, la justice et la responsabilité des crimes internationaux. Ce décret représente une nouvelle étape dramatique dans ce processus de criminalisation, et reflète les efforts déployés pour réduire au silence la société civile palestinienne qui s’oppose à l’occupation inhumaine par le gouvernement israélien. Ces décisions communiquées permettent au gouvernement israélien de fermer des bureaux, d’arrêter des membres du personnel de ces organisations qui sont criminalisées, et de saisir leurs biens. Les sanctions sont susceptibles de s’étendre aux personnes qui aident ou sont en contact avec les organisations criminalisées.

Frontline Defenders a présenté des conclusions selon lesquelles six organisations palestiniennes de défense des droits humains, notamment ONG désignées comme organisations terroristes, ont été piratés avec Pegasus, un logiciel d’espionnage développé par la société de cyber-surveillance NSO Group. Ce logiciel d’espionnage était actif en 2020 et 2021, avant que ces organisations soient classées comme terroristes. Cela illustre à nouveau l’échec de la politique d’entreprise de NSO relatives aux droits humains, et le manque de capacité ou de volonté du gouvernement israélien d’imposer aux entreprises des réglementations relatives aux droits humains. Et cela entraîne de profondes conséquences en matière de violations des droits des Palestiniens qui organisent et défendent les droits humains.

Dans l’ensemble, ces mesures prises par le gouvernement israélien constituent une menace pour la sûreté et la sécurité des personnes qui font partie de ces organisations, pour les organisations en elles-mêmes, et pour les activités très importantes menées par ces organisations afin de promouvoir et de protéger les droits humains.

Cette mesure injuste et infondée a été vivement critiquée par les organisations de la société civile du monde entier [VOIR CI-DESSOUS]. Les personnes qui défendent la paix, la justice et les droits humains à travers le globe demandent à Israël de revenir sur cette décision illégale et radicale.

Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a récemment déclaré dans un communiqué:

« L’interdiction d’organisations ne doit pas être utilisée en vue de bafouer ou de nier le droit à la liberté d’association, ou pour étouffer l’opposition politique, faire taire les opinions peu populaires ou limiter les activités pacifiques de la société civile. Les autorités nationales responsables de l’interdiction d’organisations doivent se conformer pleinement aux obligations internationales de l’État en matière de droits humains, notamment en respectant les principes de sécurité juridique, de proportionnalité, d’égalité et de non-discrimination. »

L’Union des comités de travail agricole (Union of Agricultural Work Committees, UAWC) est la plus grande organisation agricole de Palestine, créée en 1986 pour améliorer la situation des agriculteurs et des pêcheurs palestiniens. L’UAWC a reçu le prestigieux prix Équateur en 2014, décerné par l’Agence des Nations unies pour le développement, pour son travail exceptionnel en matière d’agriculture durable et de préservation des semences locales grâce à sa banque de semences. En Cisjordanie, les travaux de l’UAWC se concentrent principalement sur la « zone C », des zones rurales dans lesquelles Israël poursuit explicitement l’objectif d’annexer, dans lesquelles son processus d’expansion des colonies illégales a accéléré. Notons qu’une semaine après la déclaration de Gantz, Israël a annoncé son intention de construire 3 144 nouveaux logements dans des colonies illégales en Cisjordanie.

Les travaux de l’UAWC, tout comme ceux des cinq autres organisations accusées, sont essentiels à la construction d’un monde juste, équitable et durable, libéré de tous les systèmes d’oppression, notamment le patriarcat, le colonialisme, le racisme et le classisme.

En tant que mouvements sociaux et organisations de la société civile, nous nous joignons à des centaines d’autres organisations à travers le monde, qui se sont levées pour dénoncer cette injustice. Nous appelons la communauté internationale, en particulier le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le gouvernement américain, les membres du Parlement européen et les gouvernements européens à :

  • Dénoncer toutes les campagnes de dénigrement contre les organisations de la société civile palestinienne, faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il annule immédiatement et intégralement la désignation des ces six organisations palestiniennes de défense des droits humains en tant qu’« organisation terroriste » ;

  • Utiliser les moyens diplomatiques à leur disposition afin de contraindre le gouvernement israélien à respecter le droit international et les normes en matière de droits humains, et de cesser définitivement l’occupation des terres palestiniennes par Israël, un État qui viole quotidiennement le droit international en l’absence de toute forme de responsabilité.

Nous vous invitons à vous mobiliser tous ensemble le 29 novembre, Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, afin de dénoncer cette criminalisation alarmante des organisations de la société civile (OSC) palestiniennes qui résistent à une politique d’occupation inhumaine, et qui s’efforcent de soutenir la population palestinienne de manière à ce qu’elle survive dans ces circonstances dramatiques.

Vous pouvez agir en participant aux actions suivantes :

  • Demandez à votre gouvernement de prendre position contre cette violence et d’exiger la fin des injustices flagrantes commises par Israël.

  • Diffusez aussi largement que possible sur les réseaux sociaux des photos et des vidéos contenant des messages de solidarité et des demandes adressées aux gouvernements. Voici la boîte à outils.

Nous sommes totalement solidaires, à l’échelle internationale, avec les six ONG palestiniennes et le peuple palestinien, et nous demandons l’arrêt définitif de l’occupation des terres palestiniennes et la fin de cette violence et de cette criminalisation scandaleuses.

Veuillez signer la déclaration ici.

Sincères salutations,

Amis de la Terre International, La Vía Campesina, La Marche Mondiale des Femmes, FIAN International, GrassRoots International, Bizilur, CETIM.

23 novembre, 2021

https://viacampesina.org/fr/solidarite-internationaliste-avec-la-societe-civile-palestinienne/

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Lutter pour une Palestine libre ne peut pas constituer un crime : les mouvements populaires du monde entier expriment leur solidarité

Le 19 octobre, l’État d’Israël a classé six organisations civiles palestiniennes comme « terroristes », dont l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes (Union of Palestinian Women’s Committees – UPWC). Cette classification fait partie de la politique israélienne d’apartheid et d’occupation. La UPWC est une organisation populaire féministe, progressiste et  civile, créée en 1980 et qui se bat pour assurer l’affirmation des  femmes dans les lois en vigueur en Palestine. Cette organisation fait partie du mouvement national palestinien, qui lutte contre l’occupation israélienne et pour obtenir l’indépendance et l’autodétermination. Figurent également sur la liste l’Union des comités de travail agricole (Union of Agricultural Work Committees – UAWC), l’association de défense des droits humains et de soutien aux prisonniers Addameer (Prisoner Support and Human Rights Association), le centre de recherche et de développement Bisan, l’organisation de défense des droits humains al-Haq et le comité palestinien de l’organisation internationale de défense des enfants (Defense for Children).

« La menace d’arrêter, d’emprisonner et de geler les avoirs de l’Union des comités de travail agricole (UAWC) et d’autres défenseurs pacifiques des droits humains palestiniens représente une tentative flagrante de criminaliser, d’étouffer et de réduire au silence les organisations de défense des droits dans toute la Palestine occupée… Lutter pour la souveraineté alimentaire n’est pas un crime ! » La Via Campesina

Le 7 novembre, les Forces de défense israéliennes ont reclassé ces mêmes organisations comme « non autorisées », ce qui ouvre encore plus la voie à leur criminalisation. La politique israélienne d’occupation et de contrôle du territoire palestinien a coûté de nombreuses vies et généré violence, destruction et pauvreté. Les arrestations, persécutions et menaces de criminalisation font partie de la stratégie coloniale de l’État d’Israël pour entraver l’organisation populaire du peuple palestinien, comme c’est le cas avec la détention administrative de la militante féministe KhitamSaafin, qui dure plus d’un an, depuis le 2 novembre 2020.

« Israël attaque intentionnellement les organisations palestiniennes qui dénoncent Israël pour ce qu’il est : un État colonial et colonisateur qui promeut l’apartheid. Ces organisations s’engagent à protéger et à défendre la sécurité, la liberté et le droit de nos peuples à vivre dans une société juste sur notre propre territoire. Nous luttons chaque jour contre l’occupation, le vol des terres, le nettoyage ethnique, le colonialisme de peuplement et le régime violent de cet apartheid » Union des comités de femmes palestiniennes (Union of Palestinian Women’s Committees)

La solidarité internationaliste est une stratégie clé des mouvements populaires pour dénoncer des attaques comme celles-ci, soutenir les organisations menacées et protéger la vie et la liberté de leurs militants et militantes. C’est pourquoi des organisations telles que La Via Campesina, la Marche Mondiale des Femmes, FIAN International, Grassroots International, Amis de la Terre International et le CETIM signent une déclaration de solidarité internationaliste avec la société civile palestinienne et recueillent les signatures de dizaines d’organisations du monde entier. La déclaration est ouverte pour recevoir les signatures d’autres organisations.

Le texte exige que le Ministère de la défense et les Forces de défense israéliennes retirent leurs récentes déclarations. Lisez ci-dessous un extrait du texte qui dénonce les dangers de la classification et du désaveu du terrorisme : 

« Les six organisations que le gouvernement israélien a criminalisées font partie du socle de la société civile palestinienne qui, depuis des décennies, protège et fait progresser les droits humains des Palestiniens sur l’ensemble des questions pertinentes à l’échelle mondiale, notamment les droits des enfants, les droits des prisonniers, les droits des femmes, les droits socio-économiques, les droits des travailleurs agricoles, la justice et la responsabilité des crimes internationaux. Ce décret représente une nouvelle étape dramatique dans ce processus de criminalisation, et reflète les efforts déployés pour réduire au silence la société civile palestinienne qui s’oppose à l’occupation inhumaine par le gouvernement israélien. Ces décisions communiquées permettent au gouvernement israélien de fermer des bureaux, d’arrêter des membres du personnel de ces organisations qui sont criminalisées, et de saisir leurs biens. Les sanctions sont susceptibles de s’étendre aux personnes qui aident ou sont en contact avec les organisations criminalisées.

Dans l’ensemble, ces mesures prises par le gouvernement israélien constituent une menace pour la sûreté et la sécurité des personnes qui font partie de ces organisations, pour les organisations en elles-mêmes, et pour les activités très importantes menées par ces organisations afin de promouvoir et de protéger les droits humains. »

La déclaration fait partie d’un ensemble d’actions dans le cadre d’une campagne de solidarité avec le peuple palestinien. Les organisations populaires signataires de la déclaration ont marqué le 29 novembre comme date de mobilisation dans ce calendrier de lutte permanente pour une Palestine libre. La lutte pour l’autodétermination palestinienne est une lutte de tous les peuples du monde.

Écrit par Helena Zelic

https://capiremov.org/fr/experiences/lutter-pour-une-palestine-libre-ne-peut-pas-constituer-un-crime/

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Déclaration sur l’intensification des attaques d’Israël contre la société civile palestinienne

Au cours des deux dernières semaines, Israël a lancé une attaque globale et sans précédent contre les défenseurs palestiniens des droits de l’homme, en commençant par désigner, le 19 octobre 2021, six grandes organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme comme des groupes « terroristes »

Ces organisations sont les suivantes : Addameer Prisoner Support and Human Rights AssociationAl-Haq Law in the Service of Man (Al-Haq)Bisan Center for Research and DevelopmentDefense for Children International-Palestine (DCI-P)l’Union of Agricultural Work Committees (UAWC), et l’Union of Palestinian Women’s Committees (UPWC)

Pourtant, malgré la condamnation internationale par les Nations Uniesles groupes internationaux de défense des droits de l’hommeet les représentants de plusieurs gouvernements, l’occupation israélienne a redoublé sa répression et a émis un ordre militaire qui interdit maintenant totalement les six organisations palestiniennes en Cisjordanie. 

Ces désignations visent six des plus éminentes organisations de défense des droits de l’homme engagées dans un travail critique et qui couvrent tous les aspects de la société civile dans les territoires palestiniens occupés. 

Addameer est l’une des plus grandes organisations fournissant un soutien juridique direct aux prisonniers politiques palestiniens. 

Al-Haq, la plus ancienne organisation de défense des droits de l’homme en Palestine et au Moyen-Orient, documente de manière exhaustive les violations du droit humanitaire international et du droit international des droits de l’homme dans les territoires occupés, et se spécialise dans la responsabilité des individus et des entreprises. 

Bisan Center produit de nombreux rapports de recherche et de développement en faveur des communautés pauvres et marginalisées. 

DCI-P est une filiale locale d’une organisation internationale de défense des droits de l’homme qui œuvre à la protection des droits des enfants palestiniens. 

L’UAWC soutient des milliers d’agriculteurs palestiniens et leurs familles face à l’empiètement et à la violence des colonies israéliennes illégales. 

L’UPWC est une organisation féministe, progressiste et populaire qui vise à renforcer l’autonomie des femmes palestiniennes. 

Le travail vital de ces six organisations pour protéger et autonomiser les Palestiniens et tenir Israël responsable de ses violations flagrantes des droits de l’homme et de son régime d’apartheid de discrimination raciale institutionnalisée est précisément le travail auquel Israël tente de mettre fin. 

La désignation par Israël de ces six organisations palestiniennes comme groupes « terroristes » et l’ordre militaire qui les interdit mettent la sécurité de ces organisations et de leur personnel en danger imminent. 

L’ordre militaire permet aux forces d’occupation israéliennes de faire irruption dans leurs bureaux, de les fermer par la force, d’arrêter arbitrairement leur personnel pour qu’il soit jugé par des tribunaux militaires israéliens, et d’instituer d’autres représailles, notamment des interdictions de voyager et des révocations de résidence contre leurs membres. 

La menace de représailles est réelle et met en danger non seulement les organisations elles-mêmes, mais aussi l’ensemble de la société civile palestinienne et les dizaines de milliers de Palestiniens qu’elles servent chaque jour. 

À cette fin, nous appelons toutes les personnes de conscience à travers le monde à se tenir à nos côtés. Nous demandons à la communauté internationale de #StandWithThe6, de protéger les défenseurs palestiniens des droits humains et d’exiger qu’Israël révoque immédiatement les désignations terroristes. 

Signataires : 

Kevin Macdonald, réalisateur, UK
Peter Gabriel, musicien, fondateur du Womad Festival, UK
Mike Leigh, réalisateur, UK
Jodie Evans, productrice, USA
Robert Wyatt, musicien, UK
Alfreda Benge, artiste, UK
Aki Kaurismaki, réalisateur, Finland
Liam Cunningham, acteur, Ireland
Susan Sarandon, actrice, USA
Ece Temelkuran, auteur, Turkey 
Tilda Swinton, actrice, UK
Jim Jarmusch, réalisateur, USA
Laura Poitras, réalisateur, USA 
Simon Fisher Turner, musicien, UK 
Iciar Bollain, réalisateur, Spain 
Kleber Mendonça Filho, réalisateur, Brasil 
Julie Christie, actrice, UK 
V (Eve Ensler), Dramaturge, USA 
Mark Ruffalo, acteur, USA
Philip Pullman, auteur, UK
Stephen Dillane, acteur, UK
Brian Eno, artiste, UK
Roger Waters, musicien, UK
Ken Loach, réalisateur, UK
Paul Laverty, écrivain, UK
Yann Martel, auteur, Canada
Al Kennedy, auteur, UK
Naomi Klein, auteure, Canada
Robert Guediguian, réalisateur, France
Asif Kapadia, réalisateur, UK
Juliet Stevenson, actrice, UK
Yanis Varoufakis, auteur, Greece
Peter Kosminsky, réalisateur, UK
Titi Robin, musicien, France
Etienne Balibar, philosophe, France 
Harriet Walter, actrice, UK
Apichatpong Weerasethakul, réalisateur, Thailand
Bella Freud, artiste, UK
David Michôd, réalisateur, Australia
Claire Foy, actrice, UK
Mark Rylance, acteur, UK
Alfonso Cuaron, réalisateur, Mexico
Thurston Moore, musicien, USA
Jeremy Deller, artiste, UK
Kamila Shamsie, auteure, UK
Monica Ali, auteure, UK
Eric Cantona, acteur, France
Laurie Anderson, artiste, USA
Michèle Gavras, productrice, France
Annemarie Jacir, réalisatrice, Palestine
Costa Gavras, réalisateur, France
Richard Gere, Acteur, USA.
Juan Diego Botto, acteur, Spain
Alberto San Juan, acteur, Spain
Carlos Bardem, acteur et écrivain, Spain
Residente (René Pérez), chanteur, artiste, écrivain, réalisateur, Puerto Rico
Irvine Welsh, auteur, UK
Tunde Adebimpe, musicien, USA
David Byrne, musicien, USA
Ohal Grietzer, musicien, Israel
Tai Shani, artiste visuel, UK
Hany AbuAssad, réalisateur, Palestine
Simon Pegg, acteur, UK
David Mitchell, auteur, UK
Mira Nair, réalisatrice, India
Jarvis Cocker, musicien, UK
Fisher Stevens, acteur, producteur, réalisateur et scénariste, USA
Leopoldo Gout, artiste, USA
Julio Pérez del Campo, réalisateur, Spain
Alain Damasio, auteur, France
Sidi Larbi Cherkaoui, chorégraphe, Belgium
Joe Sacco, artiste de bande dessinée et journaliste, USA
Mercè Sampietro, acteur, Spain
Ian McEwan, auteur, UK
Colm Tóibín, auteur, Ireland
Elaine Mokhtefi, traductrice, USA
Madeleine Thien, auteure, Canada
Eliot Weinberger, auteur, USA
Sabrina Mahfouz,dramaturge et poète, UK
Joel Beinin, professeur, USA
Omar Robert Hamilton, auteur, UK
John Oakes, éditeur, USA
Mary Jane Nealon, poète, USA
Rachel Kushner, auteure, USA
Lina Meruane, auteure, Chile
Naomi Wallace, dramaturge, USA
Rashid Khalidi, auteur, Palestine
Ben Ehrenreich, auteur, USA
Adam Shatz, écrivain – London Review of Books, USA
Farid Matuk, poète, USA
Michel Moushabeck, éditeur, USA
Eileen Myles, poète, USA
Lila Abu-Lughod, professeure, USA
Natalie Diaz, poète, USA
Andrew Ross, New York University, USA
Zeina Azzam, poète, USA
Bernardine Dohrn, avocate des droits humains, USA
Molly Crabapple, auteure, USA
Jeffrey Sachs, professeur, Columbia University, USA
Bruce Robbins, auteur, USA
Shuchi Saraswat, auteure, USA
James Schamus, scénariste et producteur, USA
Nancy Kricorian, écrivaine, USA
Jacqueline Rose, auteure, UK
Andrew O’Hagan, auteur, UK
Hannah Khalil, dramaturge, Palestine
Ritu Menon, éditrice, India
Janne Teller, auteure, Denmark
Nicholas Blincoe, auteur, UK
Rick Simonson, libraire, USA
Brigid Keenan, auteure, UK
Massive Attack, musiciens, UK

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/171121/de-claration-sur-lintensification-des-attaques-disrae-l-contre-la-socie-te-civile-pale

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

8 réflexions sur « Israël/Palestine : Des organisations palestiniennes de défense des droits humains sont qualifiées de « terroristes » (quelques textes) »

  1. L’AFPS intervient en Conseil d’État contre la dissolution abusive du Collectif Palestine Vaincra

    https://www.france-palestine.org/L-AFPS-intervient-en-Conseil-d-Etat-contre-la-dissolution-abusive-du-Collectif

    Par décrets en Conseil des ministres du 9 mars, le gouvernement avait décidé la dissolution de deux organisations de solidarité avec la Palestine. L’AFPS s’est déjà exprimée contre ces décrets de dissolution.
    Le Collectif Palestine Vaincra (CPV) a décidé de contester sa dissolution devant le Conseil d’Etat. La première étape, celle d’un référé demandant la suspension de l’application du décret, fera l’objet d’une audience ce mardi 26 avril. L’AFPS, comme d’autres organisations, a répondu positivement aux demandes de soutien du CPV, même si elle n’en partage pas toutes les options et styles d’action, et a déposé dans ce sens un « mémoire en intervention volontaire » auprès du Conseil d’État.
    Par ce mémoire, l’AFPS conteste avec la plus grande vigueur le décret de dissolution du CPV et les attendus qui voudraient le justifier.
    Il est inacceptable et particulièrement inquiétant que le gouvernement puisse dissoudre une organisation sur la base de prises de positions comme l’appel au boycott de produits israéliens (qui ressort de la liberté d’expression conformément à l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme de juin 2020), le droit au retour des réfugiés palestiniens (droit régulièrement rappelé par l’ONU), la demande de libération de prisonniers politiques palestiniens ou la demande de libération et d’expulsion du territoire français de Georges Ibrahim Abdallah.
    Le soutien à un parti politique désigné comme « terroriste » par la puissance occupante ne saurait être reproché à aucune organisation. Nous revendiquons aussi le droit, comme l’a fait le CPV, de dénoncer le maintien par l’Union européenne du classement de partis politiques palestiniens sur une liste d’organisations terroristes, alors même qu’elle a supervisé les élections de 2006 auxquelles ces partis participaient.
    Il est tout aussi inacceptable et inquiétant que le gouvernement puisse faire état, à l’appui de cette dissolution, de prises de position contre l’idéologie sioniste ou dénonçant le régime d’apartheid imposé par l’État d’Israël contre le peuple palestinien dans son ensemble. Rappelons que ce régime d’apartheid est dénoncé par de très grandes organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty International ou Human Rights Watch.
    Il est enfin particulièrement inquiétant pour l’ensemble des libertés associatives que le gouvernement puisse arguer d’une modération qu’il juge insuffisante des commentaires sur les réseaux sociaux pour dissoudre une organisation. Il y a, en France, des lois qui permettent de traiter les questions de publication et de presse de manière contradictoire devant les tribunaux. Le recours à la dissolution pour de tels motifs est particulièrement grave. Le gouvernement s’appuie pour le faire sur une interprétation très discutable de la loi « confortant les principes de la République » du 24 août 2021, confirmant ainsi les pires craintes de l’ensemble du mouvement associatif sur les conséquences de cette loi.
    Au moment où s’ouvre une nouvelle mandature du président de la République, il sera particulièrement important que le Conseil d’État suspende puis rejette les décrets de dissolution pris par le gouvernement. Il marquera ainsi les limites des dissolutions administratives et la nécessaire protection, en France, de la liberté d’opinion et des libertés associatives.
    Le Bureau national de l’AFPS
    le 25 avril 2022

    Association France Palestine Solidarité (AFPS)
    21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
    Tél. : 01 43 72 15 79
    Suivez l’AFPS sur france-palestine.org
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  2. Le CEDETIM condamne l’annonce de la dissolution du Collectif Palestine Vaincra et du Comité d’action Palestine.
    Alors que le Premier ministre Jean Castex se rend au repas du CRIF et y déclare Jérusalem « capitale éternelle du peuple juif » en violation des diverses résolutions de l’ONU, Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur déclare vouloir dissoudre ces deux associations de soutien au peuple palestinien.
    Encore une fois ce gouvernement, à la demande d’Emmanuel Macron, cherche à interdire la libre expression du soutien à la lutte du peuple palestinien en cherchant à l’assimiler à une manifestation d’antisémitisme. C’est insupportable et criminel !

    1. Interdiction de deux associations pro-palestiniennes : l’AURDIP s’associe au communiqué de l’AFPS
      Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Les ONG mondiales les plus respectées, dont une israélienne, publient des rapports extrêmement documentés, au terme de plusieurs années d’enquête, concluant qu’Israël a instauré en Palestine un régime d’apartheid ? Notre premier ministre, parlant au nom du président de la république au dîner du CIRF, déclare qu’il n’y a pas d’apartheid en Palestine et vilipende les lanceurs d’alerte. La Cour européenne des droits de l’homme déclare que boycotter les produits israéliens pour protester contre l’occupation et l’apartheid fait partie de la liberté d’expression ? Le ministre de l’intérieur annonce qu’il va demander l’interdiction de deux associations parce qu’elles font la promotion du BDS comme moyen non-violent de lutter contre l’injustice en Palestine. Pourquoi ce déni de réalité ? Calculs électoraux, considérations géopolitiques ? Nous ne savons pas, mais une chose est sûre : nier la réalité ne la fait pas disparaître, et elle se rappellera à nous avec une force décuplée par les contraintes accumulées. Entretemps, notre gouvernement aura perdu un peu plus de crédibilité. Il va lui être difficile de défendre les droits de l’homme et la liberté d’expression en Europe et en Afrique quand il ne leur accorde pas davantage d’attention en France.

      Le Bureau de l’AURDIP
      26 février 2022

      La solidarité avec le peuple palestinien n’est pas un délit, c’est un devoir

      En annonçant sa volonté de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra et le Comité action Palestine, sur demande d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin veut faire de la solidarité avec le peuple palestinien un délit. L’AFPS dénonce cette nouvelle atteinte aux libertés associatives et à la liberté d’expression et apporte tout son soutien à ces deux collectifs.
      Comment ne pas voir que les motifs évoqués pour justifier ces dissolutions traduisent avant toute chose un parti pris gouvernemental contre toute expression critique à l’égard de la politique israélienne vis-vis-du peuple palestinien ? Une politique qui vient d’être caractérisée par Amnesty international comme étant un régime d’Apartheid.
      Non seulement la solidarité avec la Palestine n’est pas un délit, mais nous affirmons qu’elle est un droit et un devoir en opposition au colonialisme et au racisme dont se rendent coupables quotidiennement les autorités israéliennes. Le soutien aux revendications légitimes du peuple palestinien n’est en rien assimilable à un quelconque appel à la haine envers Israël ou les Israéliens, c’est un appel à la justice et à l’application du droit international.
      Le gouvernement français s’entête et persiste à entraver la liberté d’expression des citoyennes et citoyens qui utilisent l’appel au boycott pour dénoncer les violations permanentes du droit par le régime israélien. Répétons encore une fois que c’est la France qui, le 11 juin 2020, a été condamnée par l’arrêt de la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour avoir poursuivi devant les tribunaux des militants ayant appelé au boycott.
      Bien que la CEDH ait confirmé que l’appel au boycott relève de la liberté d’expression et est un droit citoyen, légitime et légal, le ministre de l’Intérieur refuse de la reconnaître et l’utilise encore un fois comme prétexte pour menacer de dissolution des collectifs de solidarité avec la Palestine.
      Comme citoyen·nes, nous considérons avoir le droit d’interroger et même de critiquer la politique française de coopération avec le gouvernement israélien sans être suspectés d’antisémitisme.
      Comme citoyen·nes nous considérons avoir le droit d’interroger les candidat.es à la présidentielle sur leurs positions à l’égard de la question palestinienne sans nuire à l’expression du débat démocratique.
      L’AFPS appelle l’ensemble des associations, partis, syndicats et collectifs soucieux de préserver les libertés associatives à s’opposer aux menaces de dissolutions proposés par le gouvernement à l’égard du Collectif Palestine Vaincra et du Comité action Palestine.

      Le Bureau national de l’AFPS,
      le 25 février 2022
      https://www.aurdip.org/interdiction-de-deux-associations.html

      1. Critiquer la politique d’un État, quel qu’il soit, est un droit !
        Lors du repas du CRIF, le Premier ministre Jean Castex désigne Jérusalem comme « capitale éternelle du peuple juif » en violation des diverses résolutions de l’ONU.
        Gérald Darmanin, sur proposition d’Emmanuel Macron, déclare vouloir dissoudre deux associations Collectif Palestine vaincra et Comité d’action Palestine notamment au prétexte de leurs participations aux campagnes internationales BDS.
        La solidarité du MRAP avec le peuple palestinien est fondée sur le respect du droit international et le droit des peuples à disposer librement de leur avenir. Cela implique la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël conformément au vote de l’Assemblée nationale française dans sa résolution du 2 décembre 2014 et du Sénat.
        Le MRAP rappelle que, dans une démocratie, la critique de la politique d’un État quel qu’il soit est un droit et ne saurait être assimilée à une quelconque forme de racisme. La critique de la politique d’apartheid du gouvernement israélien est un droit. En particulier, la campagne internationale BDS s’inscrit dans ce droit comme l’a rappelé la Cour Européenne des Droits de l’Homme le 11 juin 2020 en déclarant qu’« en droit international, le boycottage est considéré comme une forme légitime d’expression politique, et que les manifestations non violentes de soutien aux boycotts relèvent, de manière générale, de la liberté d’expression légitime qu’il convient de protéger », ce qui a conduit la CEDH à condamner la France.
        Le MRAP condamne toute atteinte à la liberté d’organisations sous prétexte qu’elles appelleraient au boycott des produits israéliens. Il défendra les organisations qui utilisent, la campagne BDS pour défendre le droit international, obtenir la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine aux cotés de l’État israélien, l’application du droit au retour, une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

        Paris le 27 février 2021
        MRAP – Mouvement contre le Racisme de pour l’Amitié entre les Peuples
        https://mrap.fr/critiquer-la-politique-d-un-etat-quel-qu-il-soit-est-un-droit.html?debut_articles_rubriqueb=%401115

      2. Non à la dissolution de deux collectifs de solidarité avec la Palestine

        https://www.france-palestine.org/Non-a-la-dissolution-de-deux-collectifs-de-solidarite-avec-la-Palestine

        Le conseil des ministres du mercredi 9 mars vient de prononcer la dissolution de deux collectifs de soutien à la Palestine. C’est un acte grave par lequel le gouvernement impose des critères de bienséance au-delà desquels l’expression de la solidarité avec le peuple palestinien serait interdite en France. C’est une atteinte intolérable à la liberté d’expression et à la liberté d’association.

        Ainsi, le décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra, relève que le droit de contester la politique d’Israël est possible, à condition de ne pas « excéder les limites de la liberté d’expression ». Parmi ces limites qui tendent à prouver que ce collectif « appelle régulièrement à la discrimination et à la haine envers l’État d’Israël et les Israéliens », le décret cite ses appels réguliers à boycotter les produits israéliens ou à soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres !

        Le gouvernement, reproche à ces collectifs de se déclarer solidaires de la résistance palestinienne sous toutes ses formes et les accuse de se rendre complices « d’organisations reconnues comme terroristes par l’Union européenne ». Alors même que l’Union européenne a supervisé en 2006 des élections en Palestine avec la participation de ces organisations palestiniennes…

        Aujourd’hui le gouvernement, sous l’autorité d’Emmanuel Macron, tente d’imposer l’idée que poursuivre avec pugnacité une activité de soutien au peuple palestinien contre le régime d’apartheid israélien conduit inexorablement à faire l’apologie de la violence et de l’antisémitisme. Et pour appuyer ses dires, suivant une pratique qui devient habituelle, il rend les associations responsables de commentaires faits par des tiers sur leurs réseaux sociaux…

        L’AFPS continuera de dénoncer ces amalgames outranciers et ces graves atteintes aux libertés associatives et à la liberté d’expression de la solidarité avec le peuple palestinien.

        Le Président de la République qui s’est montré incapable de prendre la moindre mesure contraignante vis-à-vis de l’État d’Israël pour faire respecter le droit, s’en prend maintenant aux organisations de la solidarité avec le peuple palestinien, en complicité avec le CRIF et dans une démarche qui semble dictée par l’État d’Israël.

        Non seulement la solidarité avec la Palestine n’est pas un délit, mais nous réaffirmons qu’elle est un droit et un devoir en opposition au colonialisme et au racisme dont se rendent coupables quotidiennement les autorités israéliennes.

        L’Association France Palestine Solidarité condamne fermement ces dissolutions et demande au gouvernement de revenir sur cette décision infamante pour la démocratie.

        Le Bureau national de l’AFPS,

        Le 10 mars 2022

  3. Non à la dissolution du Collectif Palestine Vaincra

    Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, vient d’annoncer sa volonté de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra et une autre organisation pro-palestinienne sur demande d’Emmanuel Macron. Cette décision scandaleuse est le résultat d’un acharnement et d’une campagne de diffamation menée par l’extrême droite israélienne et ses relais en France contre le collectif alors que nous menons un travail de solidarité avec le peuple palestinien contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid.
    Cette annonce est une nouvelle étape dans l’escalade autoritaire du gouvernement français qui a déjà dissout, ou menacé de le faire, plusieurs organisations musulmanes, antiracistes ou média de la gauche radicale. Nous ne nous laisserons pas intimider, la solidarité avec la Palestine est non seulement un droit mais un devoir. D’ors et déjà, nous appelons à une réponse large des organisations politiques, syndicales, associatives, collectifs en soutien au Collectif Palestine Vaincra et contre la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine.

    https://www.change.org/p/non-à-la-dissolution-du-collectif-palestine-vaincra?

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