Populisme : le retour des leaders voyous

Je suis en train de faire des recherches sur les leaders populistes, dans le but d’écrire un texte sur les régressions des droits des femmes massives et multiformes qu’entraîne inévitablement l’arrivée de tels régimes au pouvoir.

Une chose me frappe: le fait que la quasi-totalité de ces leaders qui se posent en ardents défenseurs de la religion et des valeurs familiales traditionnelles ont en fait une vie privée complètement débridée, font des enfants avec une série d’épouses et de maîtresses, divorcent à répétition, vivent en concubinage, ont des relations sexuelles adultérines et/ou avec des prostituées (c’est le cas de Trump) etc. Toutes pratiques sévèrement interdites par l’église et pas vraiment cohérentes avec leur sacralisation de la famille « un papa une maman ».

Et bien entendu, les femmes avec qui ils partagent leur vie sont toujours beaucoup plus jeunes qu’eux. C’est le cas de Salvini (20 ans de plus que sa dernière girlfriend), de Trump (24 ans de plus que Melania Trump), de Bolsonaro (28 ans de différence avec sa 3ème femme, 5 enfants avec 3 femmes différentes), de Boris Johnson (26 ans de différence avec sa nouvelle compagne) dont la vie privée agitée et les frasques sexuelles font régulièrement la une des tabloids (presse de caniveau) anglais. Ce matin, tous les médias britanniques rapportent que la police a dû intervenir au domicile de Johnson suite à une dispute violente avec son actuelle concubine Carrie Symonds.

Petit résumé de la vie privée de Boris Johnson: après un premier mariage, il trompe sa femme avec une nouvelle femme, divorce, épouse sa maîtresse alors qu’elle est enceinte de 8 mois, la trompe copieusement avec plusieurs femmes pendant qu’elle met au monde 4 enfants, a un 5ème enfant avec une de ses maîtresses, divorce et vient récemment de se remettre en couple avec Carrie Symonds.

Et pourtant, les ultra-conservateurs et fondamentalistes religieux vénèrent et soutiennent inconditionnellement ces strongmen (hommes forts), misogynes, racistes, provocateurs et violents qui utilisent leur prestige pour multiplier les « conquêtes » féminines. Car ils se se cachent même pas pour se conduire comme des gorilles en rut, bien au contraire : leurs supporters ferment les yeux sur ces comportements très peu catholiques, ou même les admirent, comme preuve de la virilité virulente de leurs idoles. Et beaucoup de femmes les soutiennent aussi: 53% de femmes blanches ont voté pour Trump, alors même que les propos où il se vantait d’agresser sexuellement des femmes étaient repris partout dans les médias.

Ces pantins à la fois risibles et effrayants, grotesques figures de virilité simiesque, voyous hâbleurs bombant le torse et paradant fièrement leur harem de jeunes femmes, nous ramènent au type de leadership fasciste qui s’est répandu comme une traînée de poudre dans l’Europe des années 30 : les peuples hypnotisés ont confié le gouvernement de leurs pays à des machistes sociopathes qui ont mené l’Europe à l’abîme. Car ce qui est au centre des idéologies populistes, c’est la même chose que ce qui a impulsé le triomphe du fascisme : le culte du chef et de la virilité toxique.

On dirait, à voir cette prolifération actuelle de leaders de style mussolinien, que nous sommes repartis pour un tour. Et ça, ça veut dire que le futur s’annonce sombre pour les droits des femmes.

Francine Sporenda

https://sporenda.wordpress.com/2019/06/24/populisme-le-retour-des-leaders-voyous/#like-377

Auteur : entreleslignesentrelesmots

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