Mon regard porte désormais plus loin

Pour cette réédition, je reprends en la modifiant marginalement, ma note de lecture parue en mars 2012 sous le titre Analyser les blessures de la société pour être capable de les guérir.

Le collectif de solidarité avec Pinar Selek (http://www.pinarselek.fr/) présente, en début d’ouvrage l’auteure et son parcours. L’expression est très chaleureuse. Quelques extraits :

  • « Féministe, antimilitariste, sociologue, militante infatigable, Pinar Selek est une acrobate qui crée des ponts entre les luttes »

  • « Forcée de vivre où elle n’a pas choisi, elle rêve de diriger à nouveau son gouvernail vers chez elle et résiste aux vents qui la poussent au large »

  • « Puisque les contes créent un imaginaire riche d’utopies, Pinar Selek aime transmettre des histoires et en inventer d’autres, et en Turquie elle est également connue pour ses talents de conteuse »

  • « Funambule, Pinar Selek trouve en elle et dans les luttes des femmes du monde entier la force de garder l’équilibre »

Voici un texte sur la/les maison(s) « Je savais que ses portes s’ouvraient différemment vers l’intérieur ou vers l’extérieur… », l’ici et le là-bas, l’exil « Où se trouvait-il, le pays des sorcières ? Je l’ignorais. Je me suis retrouvée dans un espace dont je ne connaissais ni la langue ni les réflexes et dont les tempêtes me désorientaient », les tensions entre le souvenir/corps/émotion et le futur/présent ouvert de rencontres, « Me déployer dans ce monde non pas en invitée, mais comme si j’étais chez moi, dans ma maison », la perte du sentiment de sécurité « Et bien que cette distance me laisse dans le vide, mon regard porte désormais plus loin et les horizons de mes frontières s’élargissent. Je n’aurais pas appris tout cela si j’étais restée chez moi ». Pinar Selek développe une remarquable analyse de cet entre deux qu’est l’exil, cette blessure en/de soi. Elle le fait avec une humanité rare et un vrai talent littéraire « j’ai étiré les frontières de mon espace qui m’apparaissait toujours plus étroit qu’il n’était ». Elle évoque les murs, les parias, le vertige et la nausée,

C’est un récit en chaud et froid, chatoyant de mille couleurs. Conscience et conscience féministe « Parce que je suis une femme je ne voulais pas vivre dans une de ces maisons remplies de meubles identiques »

Un très beau petit ouvrage, à offrir à toutes et tous. « Exilée, je glisse entre des émotions multiples, des mondes innombrables »

Le texte est complété d’une Lettre de Lyon. Partir, une autre terre, de nouvelles racines, « Merci pour votre accueil »

Pinar Selek : Loin de chez moi… mais jusqu’où ?

Récit sur l’exil de Pinar Selek

Traduit (et remanié pour cette édition) du turc par Esther Grandjean

Editions iXe, Donnemarie-Dontilly 2012, réédition 2018, 60 pages, 5 euros

Didier Epsztajn


De l’autrice :

Lettre de Pinar Seleklettre-de-pinar-selek/

Les possibilités et les effets de convergences des mouvements contestataires, sous la répression. Les mobilisations au nom de groupes sociaux opprimés sur la base du genre, de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance ethnique, en Turquie, innovations-contestatrices-changement-dechelle-et-un-reve-qui-continue/

Parce qu’ils sont arménienssur-les-routes-que-vous-avez-traversees-nous-existions-autrefois/


Sur l’autrice :

Jules Falquet : Préface au livre de Pinar SELEK : Devenir homme en rampant jules-falquet-2013-preface-au-livre-de-pinar-selek-devenir-homme-en-rampant-paris-lharmattan/


En complément possible : 

Soutien à Pinar Selek, pour un acquittement définitifsoutien-a-pinar-selek-pour-un-acquittement-definitif/

Aux côtés de Pinar Selek aux-cotes-de-pinar-selek/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

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