De l’huile sur le feu : La France en guerre contre le terrorisme en Afrique

de-lhuile-sur-le-feu

Survie publie un nouveau dossier noir sur la décennie de « guerre contre le terrorisme » menée par la France au Sahel, considérée comme un succès par les autorités françaises. Rédigé par Raphaël Granvaud, membre de Survie et rédacteur de Billets d’Afrique, auteur de Un pompier pyromane, Areva en Afrique et Que fait l’armée française en Afrique ?, ce livre propose une étude minutieuse des modalités et des effets déstabilisateurs de cette ingérence militaire. L’armée française, qui s’accroche à son dernier dictateur-allié au Tchad après avoir été chassée du Mali, Burkina Faso et du Niger, a-t-elle réellement été « exemplaire » ? Continuer à lire … « De l’huile sur le feu : La France en guerre contre le terrorisme en Afrique »

Rafah et El Fasher : guerre génocidaire et devoir de solidarité (+ autres textes)

  • La Nakba continue
    Stop génocide à Gaza !
    Stop nettoyage ethnique en Cisjordanie occupée !
  • AFPS : Soixante-seize ans après, la Nakba continue : ça suffit !
  • Gilbert Achcar : Rafah et El Fasher : guerre génocidaire et devoir de solidarité
  • Ami·es d’Hébron
  • Mohammed R. Mhawish : Cela fait plus de 200 jours que nous montrons les souffrances de Gaza. Ne détournez pas le regard maintenant
  • Ira Berkovic : Grande manifestation anti-guerre en Israël
  • Soutenir les étudiant·es, briser le silence
  • Établissement d’un nouveau campement Pro-Palestine à l’UQAM
  • Collectif des élèves avocat.e.s solidaires avec la Palestine : Génocide en Palestine : les élèves avocat·es mobilisé·es face au mépris du droit international et de la liberté d’expression
  • La FIQ exprime sa solidarité envers la population palestinienne
  • Raquel Blankevoort : Historique : le syndicat national de l’enseignement supérieur de l’Université de Sydney vote en faveur du boycott des universités israéliennes
  • Collectif Échec à la guerre : Pour en finir avec la complicité du Canada avec Israël
  • Owen Schalk : De l’interdiction du keffieh et de la fragilité des supporters de l’apartheid
  • Judy Haiven : Démentir l’évidence au nom de…
  • Liens avec autres textes

Continuer à lire … « Rafah et El Fasher : guerre génocidaire et devoir de solidarité (+ autres textes) »

Un nouveau rapport accuse l’UNESCO de complicité dans des expulsions et des violations de droits humains à l’encontre de peuples autochtones

À l’occasion de la Journée du patrimoine mondial (le 18 avril), un nouveau rapport de Survival International accuse l’UNESCO de complicité dans des affaires d’expulsions illégales et de violations de droits humains à l’encontre de peuples autochtones. Ce document mentionne que de nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO sont le théâtre de graves abus, commis de manière récurrente au nom de la conservation.

Des enquêtes de terrain réalisées par des chercheurs et chercheuses de Survival dans des communautés autochtones en Afrique et Asie ont permis de mettre au jour des cas répétés de torture, de viols et de meurtres à l’intérieur et autour de sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le rapport mentionne six sites classés au patrimoine mondial occupant des terres volées à des peuples autochtones, incluant les trois exemples suivants. Continuer à lire … « Un nouveau rapport accuse l’UNESCO de complicité dans des expulsions et des violations de droits humains à l’encontre de peuples autochtones »

Soudan : Nettoyage ethnique au Darfour occidental

Des milliers de personnes ont été tuées, un demi-million de personnes sont toujours déplacées

  • Les attaques menées par les Forces de soutien rapide et des milices alliées à El Geneina, capitale de l’État du Darfour occidental au Soudan, ont fait au moins plusieurs milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes.

  • Les Nations Unies et l’Union africaine devraient imposer d’urgence un embargo sur les ventes d’armes au Soudan, sanctionner les responsables de crimes graves et déployer une mission pour protéger les civils.

  • Les graves violations commises qui ont ciblé les Massalits et d’autres communautés non arabes dans le but manifeste, au minimum, de les expulser définitivement de la région constituent un nettoyage ethnique.

Continuer à lire … « Soudan : Nettoyage ethnique au Darfour occidental »

Afrique du Sud : la xénophobie et le sexisme, un héritage de la colonisation et de l’apartheid

routes-africaines-de-la-migration-dynamiques-sociales-et-politiques-de-la-construction-de-lespace-africain

in Salim Chena & Aïssa Kadri, Routes africaines de la migration. Dynamiques sociales et politiques de la construction de l’espace africain, Paris : Éditions du Croquant, collection Sociétés et politique en Méditerranée, 7 mai 2024.
https://editions-croquant.org/societes-et-politique-en-mediterranee/990-routes-africaines-de-la-migration-dynamiques-sociales-et-politiques-de-la-construction-de-lespace-africain.html Continuer à lire … « Afrique du Sud : la xénophobie et le sexisme, un héritage de la colonisation et de l’apartheid »

Les féministes en défense de Bochra Bel haj Hmida pour préserver les droits, les libertés et nos acquis

Nous, militantes de l’association tunisienne des femmes démocrates, réunies d’urgence en commission élargie, après que le comité de défense de l’association nous ait informées du contenu de l’ordonnance de clôture de l’instruction dans l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’Etat, faisons état de notre profonde consternation quant au degré d’atteinte aux libertés et à l’absence totale de respect des standards du procès juste et équitable ainsi que de l’indépendance de la justice. Continuer à lire … « Les féministes en défense de Bochra Bel haj Hmida pour préserver les droits, les libertés et nos acquis »

Tunisie : Million de Femmes Rurales soutient les luttes pour la terre à Siliana

Le mouvement d’occupation des terres domaniales a débuté à Chouaïgui et Dakhla, dans le gouvernorat de Manouba. C’est là que l’Association Million de Femmes Rurales et les Sans-Terre a vu le jour, en dirigeant les mouvements et les protestations des paysan·nes sans terre pour récupérer les terres de leurs ancêtres et les soustraire aux mains des investisseurs capitalistes qui exploitent illégalement des centaines de milliers d’hectares.

Cette mobilisation a entraîné une campagne de répression et d’emprisonnement, par crainte du pouvoir de voir se reproduire l’expérience réussie de Jemna, où les paysan·nes ont revendiqué et transformé ces terres en un paradis au service de la communauté.

L’expérience de Dakhla-Chouaïgui a suscité le soutien et l’engagement des avocats et des militant·es, avec à leur tête le martyr Chokri Belaïd. Continuer à lire … « Tunisie : Million de Femmes Rurales soutient les luttes pour la terre à Siliana »

Analyse des conclusions publiées par l’Avocate générale de la CJUE concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE

cropped-25316957_10155777591601093_1140175556_o

« Tous les peuples ont le droit de libre détermination, en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique » (ONU, résolution 1514, décembre 1960) 

Le 2 avril 2024, la Task Force EUCOCO a organisé une conférence internationale de juristes afin d’analyser les récentes opinions publiées par l’Avocate générale Tamara Capeta, de la Cour de justice de l’UE (CJUE), concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE. La CJUE statuera sur ce différend avant la fin de l’année.

En général, l’Avocat demande à la Cour d’annuler les accords de pêche, accords ignorants le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et de respecter l’étiquetage correct des produits agricoles issus du Sahara occidental qui, rappelons-le une nouvelle fois, ne fait pas partie du Maroc. Par contre, l’Avocate générale demande d’élargir les préférences tarifaires au Sahara occidental, considérant le Maroc comme « puissance administratrice de facto », et affirmant que le Front Polisario ne représenterait pas les intérêts de tou.te.s les sahraoui.e.s. Continuer à lire … « Analyse des conclusions publiées par l’Avocate générale de la CJUE concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE »

La lancinante question de la complicité française dans le génocide des Tutsi du Rwanda

Logo-pour-int

Alors qu’on commémore du 7 avril au 17 juillet 2024 le trentième anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda, se pose toujours avec force la question de la complicité de la France dans ce crime contre l’humanité. Elle a suscité ces derniers jours de nombreuses déclarations et publications dont nous faisons ici une synthèse.

Alors que le rapport Duclert avait en 2021 établi les « responsabilités lourdes et accablantes » de la France, mais sans parler de complicitéAfrique XXI a publié le 10 avril 2024 sur les aspects juridiques de cette question un entretien de Michael Pauron avec la professeure de droit public Anne-Laure Chaumette. Elle a étudié le rapport Duclert, remis en 2021 à Macron, et le rapport rwandais Muse remis la même année à Paul Kagame et intitulé « Un génocide prévisible : le rôle de l’État français en lien avec le génocide contre les Tutsi au Rwanda ». Elle conclut qu’« en niant la réalité, la France s’est retrouvée dans l’incapacité d’agir » et que « La France a violé son obligation de prévenir le génocide ». Continuer à lire … « La lancinante question de la complicité française dans le génocide des Tutsi du Rwanda »

Soudan : une année de guerre insensée et de violence extrême contre la population (+ autres textes)

La guerre au Soudan a éclaté le 15 avril de l’année dernière et continue jusqu’à aujourd’hui de ravager le pays. A l’occasion de ce triste « anniversaire», nous revenons sur l’année écoulée. Malgré les chocs et les horreurs auxquels la population est confrontée au quotidien, les Soudanais·e·s continuent de se mobiliser pour réclamer la fin des combats et le retour à une transition démocratique. Continuer à lire … « Soudan : une année de guerre insensée et de violence extrême contre la population (+ autres textes) »

Le monde ignore la famine au Soudan ; 230 000 enfants et leurs mères pourraient mourir dans les mois qui viennent (+ communiqué)

Le Soudan est en passe de devenir la pire crise alimentaire au monde, selon les Nations Unies. Depuis plus d’un an, les combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (VLU) ont perturbé le pays, déplaçant plus de 8 millions de personnes souffrant de la faim extrême dans les zones où les combats sont les plus intenses. L’augmentation de la demande intervient alors que l’appel de fonds de l’ONU de 2,7 milliards de dollars pour le Soudan est financé à moins de 5%. Les financements se tarissent également au Tchad, où quelque 1,2 million de Soudanais ont trouvé refuge. « Il s’agit de la plus grande crise de mortalité de masse à laquelle nous sommes confrontés dans le monde et la plus importante à laquelle nous ayons probablement été confrontés depuis de nombreuses décennies », a déclaré Alex de Waal, auteur de Mass Starvation : The History and Future of Famine, qui déplore les coupes « choquantes »dans le Programme alimentaire mondial qui est essentiel au système mondial d’intervention d’urgence. « Si cela ne fonctionne pas, nous allons nous retrouver confrontés à des crises de mortalité de masse que nous n’avons tout simplement pas vues depuis un demi-siècle ou plus. » Continuer à lire … « Le monde ignore la famine au Soudan ; 230 000 enfants et leurs mères pourraient mourir dans les mois qui viennent (+ communiqué) »

Gambie. Le Parlement ne doit pas lever l’interdiction des mutilations génitales féminines

En réaction au vote imminent prévu au Parlement de Gambie le 18 mars sur un projet de loi visant à revenir sur l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), Michèle Eken, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale à Amnesty International, a déclaré :

« Ce projet de loi établirait un dangereux précédent pour les droits des femmes et ternirait le bilan de la Gambie en matière de droits humains. Nous demandons instamment au Parlement de voter contre.

« Quelle déception de constater qu’après le long combat mené par les militant·e·s gambiens pour faire progresser les droits des femmes, le Parlement s’apprête à envisager un tel retour en arrière. Continuer à lire … « Gambie. Le Parlement ne doit pas lever l’interdiction des mutilations génitales féminines »

Il faut protéger sans exception tous les demandeurs d’asile soudanais

Bien que le Soudan soit en proie à un conflit armé d’une exceptionnelle violence, la France, en violation du droit international, organise des expulsions vers ce pays. Cette tribune parue dans le journal Le Monde dénonce ces expulsions.

Près de huit millions de personnes déplacées, une population civile victime de violences ciblées et indiscriminées : depuis presque un an, le Soudan souffre d’une guerre qui s’étend à l’ensemble du pays et le fait sombrer dans une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. La France a fermé son ambassade et évacué ses ressortissants dès le début du conflit, mais, contre toute attente et au mépris des risques pour la sécurité et la vie des personnes de nationalité soudanaise, elle organise des expulsions vers le Soudan. Paroxysme d’une politique assumée de rejet des exilés, en violation du droit international Continuer à lire … « Il faut protéger sans exception tous les demandeurs d’asile soudanais »

Rwanda : « Seul un accès aux fonds documentaires permettra à la justice d’éclaircir l’engagement de la France au côté des génocidaires »

Un collectif d’associations qui se sont portées partie civile dans des affaires judiciaires concernant le rôle de la France au Rwanda demande, dans une tribune au « Monde », à Emmanuel Macron, trente ans après le génocide, de permettre à la justice de pouvoir accéder aux pièces et documents demandés dans ces procédures.

Trente ans. Une génération nous sépare du dernier génocide du XXe siècle et trois années depuis que la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi a remis son rapport. Les conclusions de ce travail ont paru implacables quant aux « responsabilités » et à la « faillite de la France ». Pourtant, de nombreuses questions restent en suspens.

Plusieurs fonds d’archives sont toujours inaccessibles et force est de constater que nos institutions judiciaires ne peuvent toujours pas suivre le fil qui mène à des responsables politiques et militaires français de l’époque. Nous nous refusons à attendre la mort de tous les rescapés et de celles et ceux qui portent leurs voix pour que la vérité éclate. Le génocide, c’est aussi le silence des vivants. Continuer à lire … « Rwanda : « Seul un accès aux fonds documentaires permettra à la justice d’éclaircir l’engagement de la France au côté des génocidaires » »

Vers une normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes en Tunisie ?

En Tunisie, l’année 2023 a été marquée par une approche étatique raciste et xénophobe, initiée par la déclaration de la présidence tunisienne le 21 février 2023, où il évoquait les « hordes de migrants subsahariens » comme une menace pour la « composition démographique » nationale. Les répercussions de cette déclaration se sont traduites par une terrible vague de violence à travers le pays, des déplacements internes, des arrestations arbitraires et des disparitions, dont les effets persistent encore aujourd’hui.

Depuis juillet 2023, alors que  de la Tunisie et l’Union Européenne signait un Mémorandum d’entente, des milliers de personnes migrantes ont été interpellées, que ce soit dans les rues ou chez elles, puis expulsées vers les zones frontalières désertiques et militarisées à la frontière avec la Libye et l’Algérie. Le 18 décembre 2023, un rapport intitulé « Les routes de la torture : Cartographie des violations subies par les personnes en déplacement en Tunisie » a recueilli et révélé les témoignages d’une vingtaine de personnes en situation de migration ayant été victimes de violences, ainsi que les observations de 30 organisations de la société civile et des activistes. Continuer à lire … « Vers une normalisation des violations des droits humains des personnes migrantes en Tunisie ? »

Féminicides en Algérie. Rapport sur les meurtres de femmes et de filles 2019-2022

Par Wiame Awres, Narimene Mouaci Bahi et Lila Bouchenaf

Feminicides-en-Algerie-Rapport-2019-2022

Au moins une femme est assassinée chaque semaine en Algérie.
Elles sont 228, depuis 2019, à avoir succombé à des mauvais traitements récurrents infligés, parfois depuis des décennies, par leur compagnon, ou à une agression du fait d’un inconnu. Leur point commun est d’être ciblées parce que femmes, ou filles. C’est ce mécanisme, et le contexte dans lequel il s’inscrit, que Féminicides Algérie s’est donné pour mission de comprendre, pour mieux le déconstruire. Données statistiques montées en tableaux et graphiques, analyses de cas, pour savoir et inventorier ; propositions et recommandations pour défaire  les mailles de ce qui a tout l’air d’un système.
Continuer à lire … « Féminicides en Algérie. Rapport sur les meurtres de femmes et de filles 2019-2022 »

Armée française en Afrique : il est largement temps de partir

Alors que la France tente depuis un an d’adapter son dispositif militaire en Afrique face aux contestations croissantes, un collectif d’organisations et de personnalités plaide pour un « agenda de retrait militaire total ».

« Notre modèle ne doit plus être celui de bases militaires telles qu’elles existent aujourd’hui. » Il y a un an, le 27 février 2023, Emmanuel Macron annonçait depuis l’Elysée vouloir tenir compte des « bouleversements » et « transformations profondes » auxquels la France était confrontée sur le continent africain. La politique africaine de la France est en effet confrontée à une vague sans cesse croissante de rejet de la part des citoyens et citoyennes d’Afrique francophone, en particulier son volet militaire, après le fiasco de la « guerre contre le terrorisme » et de l’opération Barkhane qui a davantage contribué à complexifier la crise sahélienne qu’elle n’a aidé à la résoudre. Dans son grand discours de politique africaine, le président cherchait donc l’an dernier à promouvoir « un nouveau modèle de partenariat mitaire » qui permettrait de « déployer sous forme partenariale notre présence sécuritaire ».

Le droit international instrumentalisé et dévoyé
« Demain, assurait Emmanuel Macron dans ce même discours, notre présence s’inscrira au sein de bases, d’écoles, d’académies qui seront cogérées, fonctionnant avec des effectifs français qui demeureront, mais à des niveaux moindres et des effectifs africains qui pourront aussi accueillir, si nos partenaires africains le souhaitent et à leurs conditions, d’autres partenaires. » En apparence nouvelle, l’idée ne fait que s’inscrire dans une lente évolution du maillage militaire français en Afrique depuis les indépendances. La réduction progressive des effectifs a en effet toujours été compensée par l’évolution des moyens d’intervention et la rapidité de déploiement à partir de quelques points d’ancrage, permettant des dizaines d’opérations extérieures. Rien que ces deux dernières décennies, le bilan est effarant. Tout en se défendant de jouer encore le « gendarme de l’Afrique », et n’hésitant pas à instrumentaliser et dévoyer le droit international, la France a maintenu une partition de fait puis installé un régime fragile en Côte-d’Ivoire, distillé le chaos en Libye, dont l’effondrement a ensuite contribué à déstabiliser l’arc sahélien, et cherché à imposer ses solutions en Centrafrique. Systématiquement présentées comme vertueuses et réussies au plan militaire, les interventions et ingérences françaises ont toujours aggravé les crises dont Paris disait s’émouvoir.
Continuer à lire … « Armée française en Afrique : il est largement temps de partir »

Guerre, conflits économiques et lutte pour la démocratie au Soudan

Omayma Elmardi de la MMF au Soudan explique le conflit actuel dans le pays

Le 15 avril 2023, une nouvelle crise a éclaté au Soudan entre les troupes d’Abdel Fatah al-Burhan, chef de l’armée du pays, et Mohammed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », commandant du groupe paramilitaire appelé les Forces de Soutien Rapide (FSR). Le conflit a commencé après que les anciens alliés aient été en désaccord sur les plans d’intégration des FSR dans l’armée officielle, l’une des conditions de la transition démocratique du Soudan qui a débuté en 2019. Cette année-là, le pays a été secoué par la plus grande vague de manifestations de son histoire, qui a abouti à l’éviction du dirigeant autoritaire Omar al-Bachir, qui était à la présidence depuis près de 30 ans. C’était un processus pour établir une démocratie dans le pays. Continuer à lire … « Guerre, conflits économiques et lutte pour la démocratie au Soudan »