Les historiens contre la Commune

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Ce livre, dont le titre fait référence au fameux essai de Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune (réédité récemment par les éditions La Découverte), constitue une charge contre la célébration du 150e anniversaire de la Commune de Paris, en 2021, et la relecture historique de cet événement. Emmanuel Brandely entend dénoncer ce qu’il appelle la « nouvelle historiographie de la Commune » dont les deux principaux représentants seraient Robert Tombs et Quentin Deluermoz, respectivement auteurs de Paris, bivouac des révolutions. La Commune de 1871 (Libertalia, 2014) et de Commune(s) 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle (Seuil, 2020). Certes, Brandely reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un ensemble homogène, mais il n’en reste pas moins que ces deux historiens ont été parmi les plus visibles médiatiquement au cours de cette célébration et sont emblématiques d’une histoire à prétention objective qui veut en finir avec les grands récits, en général, et le récit marxiste (ou, plus exactement, une caricature de celui-ci), en particulier. Continuer à lire … « Les historiens contre la Commune »

Introduction au livre : Résistance antinazie, ouvrière et internationaliste

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Pendant dix-huit mois, de juillet 1943 à décembre 1944, un groupe de jeunes ouvriers et ouvrières de la région nantaise publia un journal ouvrier clandestin local, Front ouvrier. Huit décennies plus tard, l’existence de ce journal ronéotypé sur quatre à six pages et diffusé sur une dizaine de grandes entreprises de Nantes et de Basse-Loire, est très largement méconue. « Organe clandestin des ouvriers de la région nantaise », Front ouvrier fut pourtant un des très rares journaux clandestins locaux qui réussit pendant près de deux ans à échapper à la répression conjointe de la Gestapo, de la police française et du patronat local. Continuer à lire … « Introduction au livre : Résistance antinazie, ouvrière et internationaliste »

17 octobre 1961 : l’Assemblée ne reconnaît toujours pas le crime d’Etat

L’Assemblée a adopté une résolution « condamnant » la répression meurtrière d’Algérien·nes par la police à Paris le 17 octobre 1961. En prenant grand soin d’exonérer toutes les institutions de la République qui furent impliquées dans ce crime d’État et dans sa dissimulation, incriminant le seul Maurice Papon, ce fusible mémoriel idéal. Par Fabrice Riceputi.

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Honorer le colonel Bigeard, c’est honorer la torture coloniale

À l’heure où l’on cesse enfin d’honorer dans l’espace public la mémoire du maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien, comment peut-on projeter d’ériger une statue au parachutiste Marcel Bigeard, comme c’est le cas à Toul ? C’est envisager de glorifier ainsi la pratique de la torture en Indochine et en Algérie. Par Fabrice Riceputi et Alain Ruscio.

Toul : honorer le colonel Bigeard et la torture coloniale ?

A l’heure où à Marseille et à Paris on retire enfin de l’espace public les plaques honorant la mémoire du Maréchal Bugeaud, bourreau du peuple algérien durant la conquête coloniale, peut-on ériger une statue au parachutiste Marcel Bigeard, comme on le projette à Toul, et comme cela a été réalisé à Carcassonne en 2012 ? En d’autres termes, la République française tolère-t-elle qu’on honore à travers lui la torture coloniale, alors même que vient d’être lancé à nouveau un Appel à enfin la reconnaître et à la condamner ?

Sous l’ère Sarkozy, un projet de transfert des cendres de Bigeard (1916-2010) aux Invalides avait soulevé de telles protestations, dont celle de Mme Simone de Bollardière, veuve du général qui protesta contre la torture, que le gouvernement dut y renoncer. Rappelons quelles méthodes de terreur l’officier parachutiste Marcel Bigeard commanda en effet durant les guerres coloniales françaises pour empêcher l’indépendance de l’Indochine puis de l’Algérie. Continuer à lire … « Honorer le colonel Bigeard, c’est honorer la torture coloniale »

Pour la reconnaissance des responsabilités de l’État dans le recours à la torture lors la guerre d’Algérie

Un ensemble d’organisations des droits de l’homme, antiracistes et anticolonialistes rend public ce 4 mars une initiative « Pour la reconnaissance des responsabilités de l’État dans le recours à la torture lors de la guerre d’Algérie ». Ils expliquent ici leur démarche

Le recours à la torture reconnu, pourquoi demander de reconnaître la responsabilité de l’État ?

Engrenage de la violence et de la peur, il n’y a pas de guerre sans crimes de guerre et crimes contre l’humanité, mais comme l’a écrit Jean-Paul Sartre, en 1958, dans le cours des événements s’agissant de la torture : « si rien ne protège une nation contre elle-même, ni son passé, ni ses fidélités, ni ses propres lois, s’il suffit de quinze ans pour changer en bourreaux les victimes, c’est que l’occasion décide seule, selon l’occasion n’importe qui, n’importe quand, deviendra victime ou bourreau. » [1] 

C’est l’implacable réalité que la guerre d’Algérie confirme. Continuer à lire … « Pour la reconnaissance des responsabilités de l’État dans le recours à la torture lors la guerre d’Algérie »

Exposition pour débattre sur le musée de la colonisation par le MRAP

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En juin 2021, le MRAP a adressé une lettre ouverte au Président de la République, Emmanuel Macron, publiée dans le journal L’Humanité et soutenue par plusieurs personnalités et associations, pour demander la création d’un musée national de la colonisation. Pour en favoriser l’émergence, la MRAP a depuis conçu, avec le soutien de la DILCRAH, une exposition pédagogique itinérante, « Le Musée dont la France a besoin ». Cette exposition n’a pas vocation à remplacer un musée mais à démontrer sa nécessité et à susciter le débat pour élargir le soutien à sa réalisation. Un collectif informel de réflexion, composé de militants et historiens soutenant la demande, s’est constitué et se réunit régulièrement pour balayer différentes problématiques charriées par un tel musée. Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, historiens, ont par ailleurs déjà publié plusieurs tribunes pour plaider pour cette création, notamment dans Le Monde en 2023. Aujourd’hui, le MRAP livre une tribune pour le Groupe de recherche Achac afin d’éclairer son engagement pour la création d’un musée national de l’histoire du colonialisme. Il est temps d’affronter collectivement la question d’un musée national de l’histoire de la colonisation. 

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Serbie et Albanie [Srbija i Arbanija]

Contribution à une critique de la politique de conquêtes militaires menée par la bourgeoisie serbe

Préface

Si nous avons entrepris une étude un peu fouillée de la question albanaise, c’est plus pour répondre à des nécessités pratiques, que par pur intérêt théorique. La politique albanaise de notre gouvernement s’est conclue par un désastre qui nous coûte très cher. Et ce qui nous attend va nous demander des sacrifices encore plus douloureux.

La politique pratiquée par le gouvernement serbe envers le peuple albanais a créé à la frontière occidentale de la Serbie une situation telle qu’il est difficile d’imaginer revenir à des relations paisibles dans un avenir proche. En même temps, cette politique a poussé l’Albanie dans les bras des deux grandes puissances qui s’intéressent le plus aux Balkans occidentaux, et que ce soit l’un ou l’autre de ces deux États capitalistes qui voie son influence augmenter dans la péninsule balkanique, celle-ci représente un danger sérieux tant pour la Serbie que pour le développement normal de tous les peuples balkaniques. Continuer à lire … « Serbie et Albanie [Srbija i Arbanija] »

Un immigré nommé Missak Manouchian

Communiqué du RAAR

Le 21 février prochain, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon. Nous nous félicitons de cette reconnaissance, mais force est de constater qu’« en même temps » la loi Darmanin contre les migrant·es est votée avec le soutien du Rassemblement national, héritier des fascistes du XXème siècle qui envoyèrent à la mort Manouchian et ses camarades. Pour nous, c’est l’occasion de rappeler ce que furent les combats de ces immigré·es et de dire leur actualité, alors que les périls d’hier se profilent à nouveau. De parler, non seulement de Manouchian, mais aussi de ses camarades, qu’il aurait été bon d’associer dans la célébration, comme ils et elle le furent dans la mort (une pétition le réclamait d’ailleurs).

Parce qu’à prononcer leurs noms sont difficiles…
Les nazis avaient, on le sait, recherché « un effet de peur sur les passants » par la diffusion massive de l’Affiche Rouge, indiquant que le groupe Manouchian était composé d’étrangers, souvent juifs. On sait aussi que, en février 1944, moment où l’exaspération contre l’occupant montait, en même temps que se dessinait la perspective de la Libération, la manœuvre des nazis fit long feu. Continuer à lire … « Un immigré nommé Missak Manouchian »

Mémoire coloniale « Le Code noir a une forme d’actualité »

Maître de conférence en histoire du droit et des institutions à l’université des Antilles, Jean-François Niort a publié de nombreux travaux sur le droit colonial et le Code noir. Il revient sur les origines et les conséquences de l’élaboration de ce texte.

Comment se passe la rédaction des premiers textes du Code noir sous Colbert ?
D’abord, il faut savoir que Colbert n’est pas l’auteur de l’ordonnance de mars 1685 sur la police des îles de l’Amérique française, qu’on appellera plus tard « Code noir », il est celui qui en prend l’initiative. Cette décision s’inscrit d’ailleurs dans une volonté plus large de Colbert de codification du droit français – il a en effet fait rédiger bien d’autres codes selon la même méthode. Pour ce faire, il demande aux administrateurs des Antilles françaises de faire remonter à Versailles les règles juridiques déjà appliquées localement, puis réunit un petit groupe de juristes pour mettre toutes ces règles sous forme de loi, ce qui donnera l’ordonnance de 1685. Ce n’est donc pas lui qui a inventé ces règles, mais c’est lui, avec Louis XIV qui a promulgué le texte, qui en a fait une loi royale. Continuer à lire … « Mémoire coloniale « Le Code noir a une forme d’actualité » »

Soigner, séparer, précariser : notre rapport d’observation sur les évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion

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Avec son rapport inédit sur les évacuations sanitaires depuis Mayotte vers La Réunion, La Cimade documente une procédure médicale qui vient percuter les droits des personnes étrangères et révèle une véritable confusion entre contrôle migratoire et politiques de soin. Continuer à lire … « Soigner, séparer, précariser : notre rapport d’observation sur les évacuations sanitaires entre Mayotte et La Réunion »

Mémoire coloniale : le colbertisme, ou du bon usage de l’esclavage

Contrôleur général des finances et secrétaire d’État de la Marine de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert est célébré en France pour sa doctrine économique, qui sera d’ailleurs baptisée 
« colbertisme ». Mais par sa théorie comme sa pratique, il est aussi indissociable de l’esclavagisme français.

La figure de Colbert suscite depuis quelques années la polémique. En septembre 2017, à l’initiative de Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) et du philosophe Louis Sala-Molins, une tribune demandait le retrait du nom de Colbert de l’espace public, notamment de la façade des collèges et des lycées [1]. Le 13 juin 2020, Jean-Marc Ayrault (président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage) proposait que les lieux portant son nom à l’Assemblée nationale et au ministère de l’Économie soient rebaptisés [2]. Continuer à lire … « Mémoire coloniale : le colbertisme, ou du bon usage de l’esclavage »

Quand l’Occident cloue le cercueil israélien du peuple palestinien !

Les cas très instructifs de l’Allemagne et de la Suisse

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D’abord les faits : L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) fait vivre près de 4 millions de réfugiés palestiniens, gérant leurs écoles et leurs hôpitaux, tout en leur fournissant de l’eau potable et de la nourriture. Rien qu’à Gaza, l’UNRWA emploie 13 000 personnes. Israël accuse 12 d’entre eux d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre. La direction de l’UNRWA licencie 9 d’entre eux, et un dixième est décédé. Immédiatement après, 11 pays occidentaux annoncent qu’ils cessent de financer l’UNRWA, ce qui signifie la fin automatique de l’UNRWA et peut-être des réfugiés palestiniens eux-mêmes, puisque ces 11 pays sont les principaux bailleurs de fonds de l’organisation des Nations Unies qui a – en fait – maintenu en vie des générations de réfugiés palestiniens depuis 1949…

Les mots sont évidemment superflus pour commenter cette décision monstrueuse des 11 grands et moyens pays occidentaux, alors que le génocide du peuple palestinien bat son plein. La brutalité de cette décision devient encore plus monstrueuse quand on sait que la plupart de ces 11 pays – et les plus riches d’eux – ont un passé génocidaire incroyablement « riche ». Et le pire, c’est qu’au moins certains d’entre eux « trouvent difficile », voire refusent de le reconnaître et même de s’excuser auprès de leurs victimes ! Continuer à lire … « Quand l’Occident cloue le cercueil israélien du peuple palestinien ! »

Aujourd’hui et hier, le monde

Nouveau rapport du club de Rome
« Earth for All, la terre pour tous » affirme la nécessité de construire d’autres mondes que celui du dit néo-libéralisme. Un monde condamné. « L’avenir de l’humanité, concluent les autrices et auteurs, dépendra de la réduction drastique des inégalités socio-économiques et d’une répartition équitable des richesses et du pouvoir ». Ils proposent deux scénarios : « Trop peu, trop tard », une catastrophe annoncée, un chemin emprunté par les gouvernements en Europe ou « Les pas de géant », seule manière de sortir des crises actuelles. Un appel à l’action – et à la dépense publique – pour offrir une chance aux générations futures.
« Earth for All », Nouveau rapport du Club de Rome, Actes Sud Continuer à lire … « Aujourd’hui et hier, le monde »

Vertières, Haïti, 18 novembre 1803 : le basculement du monde

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Dans Après Vertières. Haïti, épopée d’une nation, Jean-Claude Bruffaerts et Jean-Marie Théodat analysent la bataille qui marque le dernier acte de la guerre d’indépendance haïtienne, ainsi que les récits historiques divergents qui en rendent compte.

Après Vertières. Haïti, épopée d’une nation revient sur la bataille de Vertières, le 18 novembre 1803, qui consacre l’indépendance d’Haïti. À partir de l’existence de quatre documents – le document originel ayant été perdu –, relatant, avec des différences notables, l’acte de reddition des troupes napoléoniennes, les auteurs mènent une double enquête sur les événements et les récits historiques dans lesquels ils sont pris. La victoire sur les troupes françaises, constitue le « dernier acte de la guerre d’indépendance commencée en 1791 » et le « symbole de la rupture » par laquelle Haïti allait représenter un défi tout à la fois pour les États colonisateurs, la pensée moderne et la soif d’émancipation. Continuer à lire … « Vertières, Haïti, 18 novembre 1803 : le basculement du monde »

Introduction : Guide du Périgueux colonial et des communes proches

« Il y a un siècle, la plus grande part de l’humanité vivait sous le joug colonial, une forme particulièrement primitive de la domination de race », Achille Mbembe1.
« Chaque statue, celle de
Faidherbe ou de Lyautey, de Bugeaud ou du sergent Blandan, tous ces conquistadors juchés sur le sol colonial n’arrêtent pas de signifier une seule et même chose : “Nous sommes ici par la force des baïonnettes” », Frantz Fanon2.

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À l’instar de nombreuses villes dans la France du 21e siècle, l’histoire de Périgueux avec l’impérialisme et la domination coloniale se retranscrit partout, sans qu’on y prête garde. En façonnant notre environnement, nommant nos espaces et nos lieux de vie et de rencontres, le rapport de la ville avec le système colonial est un rapport quasi-intime qui nous oblige aujourd’hui à déconstruire et à reconstruire. Continuer à lire … « Introduction : Guide du Périgueux colonial et des communes proches »

Avant-propos d’Agustín Guillamón à son livre : Barcelone mai 1937

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Ce livre donne une nouvelle vision, inédite, des événements de mai 1937, très originale et totalement différente de celle que propose, jusqu’à ce jour, l’historiographie académique. Il se base, et c’est ce qui le caractérise avant tout, sur un travail rigoureux de recherche dans les archives et sur les entretiens avec plusieurs des protagonistes de ces journées. Continuer à lire … « Avant-propos d’Agustín Guillamón à son livre : Barcelone mai 1937 »

Villers-Cotterêts : les déclarations erronées d’Emmanuel Macron

Inaugurant le 30 octobre 2023 la Cité de la langue française à Villers-Cotterêts, Emmanuel Macron a déclaré que « tous les grands discours de décolonisation [ont été] pensés, écrits et dits en français  , et il a pris l’exemple du grand révolutionnaire, Toussaint Louverture, qui a conduit la première guerre de décolonisation dans la principale colonie française de l’Ancien régime, Saint Domingue, qui deviendrait Haïti. Au nom des idées émancipatrices de la Révolution française, il a affronté l’armée envoyée par Bonaparte pour rétablir l’esclavage. 

Emmanuel Macron a affirmé par erreur qu’il avait été « émancipé par la République », alors qu’il était déjà libre en 1776 et que c’est quinze ans plus tard qu’au lendemain des débuts de la Révolution française, il a pris, en 1791, la tête de la révolution menée par les anciens esclaves pour leur liberté. 

Est-il vrai comme l’a dit Emmanuel Macron que Toussaint Louverture a pensé, écrit et s’est exprimé en français ? Dans quelles langues, en réalité, parlait-il et écrivait-il ? 

Et que vise chez le président de la République ce discours exagérant la place historique de la langue française dans notre histoire au prix d’un certain nombre d’omissions ou de distorsions des faits ? En particulier en ignorant que la République, notamment en Corse, a communiqué dans d’autres langues que le français.  Continuer à lire … « Villers-Cotterêts : les déclarations erronées d’Emmanuel Macron »

Glorification de la division Waffen SS Galicie : un point de vue ukrainien

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Le 22 septembre, lors de la visite du président Volodymyr Zelenskyy au parlement canadien, le public a ovationné Yaroslav Hunka, 98 ans, invité par le président du parlement Anthony Rota. Ce dernier a présenté l’invité comme un « héros de l’Ukraine » et un « héros du Canada » qui « s’est battu pour l’indépendance de l’Ukraine contre les Russes ». Il s’est avéré que Gunka était un vétéran de la division Waffen SS Galicie (ci-après « la division »), une formation armée nazie de 1943 à 19451.

Cela a suscité l’indignation d’un certain nombre d’associations politiques et publiques au Canada, y compris des organisations juives. Le ministre polonais de l’Éducation a ouvert une enquête sur les crimes éventuels de Gunka « contre le peuple polonais et les Polonais d’origine juive ».

En conséquence, le président Rota s’est d’abord excusé, puis a démissionné. Le Premier ministre Justin Trudeau a également présenté ses excuses pour l’incident, le qualifiant d’« erreur » qui a choqué les Juifs, les Polonais, les Rroms, la communauté LGBT et d’autres groupes de personnes ayant souffert du nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Canada a présenté des excuses officielles à M. Zelensky par voie diplomatique. Continuer à lire … « Glorification de la division Waffen SS Galicie : un point de vue ukrainien »

Oleksa Dovbouch (1700-1745), un Robin des bois ukrainien

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Il n’est pas rare de rencontrer des Dovbouch aujourd’hui dans les unités combattantes ukrainiennes. ’est le nom de guerre que se donnent des combattants car la figure de ce Robin des bois ukrainien reste très populaire, surtout depuis le 24 février 2022. La 68e brigade de chasseurs, unité d’infanterie mécanisée, porte son nom.

Durant la période des soulèvements en Ukraine (16e-17e siècles) dans les Carpates ukrainiennes, des bandits des montagnes [opryshoks1] volaient les seigneurs et les riches et, pour ainsi dire, distribuaient le butin aux pauvres. Les détachements d’opryshoks n’étaient pas nombreux – composés d’un à deux douzaines d’hommes. Mais ils connaissaient très bien la région et étaient pratiquement insaisissables. Les seigneurs des Carpates vivaient dans la peur constante des voleurs des montagnes. En raison de la crainte seigneuriale de ces bandits, les pauvres les respectaient beaucoup. Des légendes sont nées à leur sujet et la population leur attribuait de qualités surhumaines. Continuer à lire … « Oleksa Dovbouch (1700-1745), un Robin des bois ukrainien »