Rapport sur les opérations de police et de gendarmerie dans le cadre des oppositions à la construction de l’autoroute A69
Le projet d’autoroute A 69 Toulouse – Castres fait l’objet, depuis plusieurs années, d’une contestation multiforme. Les observateurs de l’Observatoire toulousain des Pratiques Policières – OPP ont, depuis plus d’une année maintenant, observé, dans le Tarn comme à Toulouse, les pratiques policières dans le cadre des initiatives et manifestations organisées par les opposants à ce projet autoroutier. La séquence d’observation qui fait l’objet du rapport publié en ce mois de mai 2024 concerne les opérations de police et de gendarmerie menées sur la commune de Saïx, au lieu-dit La Crémade, où des groupes d’opposants ont occupé un espace boisé situé sur le parcours de la future voie autoroutière et construit des cabanes dans des arbres promis à l’abattage.
Si nous ne devions retenir qu’une seule chose de cette séquence d’observations dans le Tarn, c’est celle qui concerne la militarisation des opérations de police et de gendarmerie dans le cadre des contestations sociales en France. Blindés Centaure, hélicoptères, lanceurs Cougar, lanceurs multi-coups PGL 65, lanceurs de balles de défense, grenades explosives, à fragmentation, assourdissantes, lacrymogènes, la quasi-totalité de l’arsenal de la police et de la gendarmerie françaises a été déployée et utilisée à Saïx. Seuls les fusils d’assaut et les armes de poing, bien présents, n’ont pas été utilisés…
Ce que les observateurs ont constaté à Saïx est une illustration, concentrée dans le temps et dans l’espace, de ce qui se déroule aujourd’hui dans notre pays. Il est devenu urgent que soient mis en place des moyens de contrôle, indépendants du pouvoir, sur les pratiques policières. Il n’est plus possible de laisser perdurer la situation qui prévaut actuellement où se mêlent une instrumentalisation de la police et de la gendarmerie à des fins de carriérisme politique, local comme national, et une absence de comptes à rendre sinon au travers de structures, IGPN et IGGN, gérées par les corps d’appartenance de ceux et celles qui sont les acteurs des faits délictuels et pénaux qui font l’objet des enquêtes menées. Continuer à lire … « Observatoire toulousain des Pratiques Policières «