Un pianiste de jazz populaire : Michel Petrucciani

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Populaire et jazz ce n’est pas un oxymore mais un retour aux sources. Le jazz, « Great Black Music » – a toujours été une musique de danse, virevoltante, à l’affût de corps qui bougent comme des cerveaux, « Body and soul » comme l’affirme un standard. Continuer à lire … « Un pianiste de jazz populaire : Michel Petrucciani »

Ukraine : Anna Kuliscioff, l’extraordinaire vie d’une socialiste européenne

Anna Kuliscioff

Cette année a marqué le 170e anniversaire d’une femme qui est passé inaperçu mais dont le nom était connu de beaucoup : révolutionnaires ou officiers de police dans divers pays européens, médecins spécialistes et avocats spécialisés dans le droit du travail, militants du mouvement ouvrier et politiciens parlementaires, anarchistes et marxistes, féministes et antifascistes. Elle a fait partie du cercle restreint de Mikhaïl Bakounine à la fin de sa vie et de Pyotr Kropotkine au début de son exil. Elle a connu également les figures de proue des Narodniks révolutionnaires de l’Empire russe, le marxisme européen et surtout le mouvement socialiste italien, de l’un de ses fondateurs, Filippo Turati au jeune Benito Mussolini. Les premières années de sa vigoureuse activité politique se déroulent sur le territoire de l’actuelle Ukraine, principalement à Odessa. Continuer à lire … « Ukraine : Anna Kuliscioff, l’extraordinaire vie d’une socialiste européenne »

« La survie est une question de chance »

Où que je me trouve dans le combat, j’ai toujours cherché à comprendre comment à mon niveau individuel,
j’étais le rouage d’une machine plus grande.
Justus Rosenberg

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L’art de la résistance relate les années de clandestinité de l’auteur pendant la seconde guerre mondiale. Issu d’une famille juive de Dantzig, et étudiant à Paris quand la guerre éclate entre la France et l’Allemagne, Justus Rosenberg nous raconte avec une certaine humilité ces années de destruction généralisée. Continuer à lire … « « La survie est une question de chance » »

Andrée Michel : une résidence étudiante à son nom

Le 7 octobre 2023, le maire de Montreuil-sous-Bois, Patrice Bessac, inaugurait la résidence sociale étudiante Andrée-Michel. Située dans le quartier de la Boissière, au 7 rue René Vautier, ce lieu, ouvert début septembre, accueille cent cinquante étudiant·es d’une dizaine de nationalités. Une plaque rendant femmage à la sociologue a été posée. Elle reprend un texte que j’ai rédigé pour l’occasion (ci-dessous). 

Un public nombreux était au rendez-vous parmi lequel Roselyne Rollier, présidente de la Maison des Femmes Thérèse Clerc. « Un moment émouvant, chaleureux, gai », dira-t-elle. Beaucoup de contacts ont été échangés, des étudiantes se sont engagées notamment pour la semaine des courts-métrages féministes Les Filmeuses qui a lieu chaque année au mois de juin. Le relai féministe d’Andrée Michel est passé aux nouvelles générations. 

Hasard du calendrier : le même jour, le Hamas lançait une attaque en Israël, le début d’une nième guerre qu’elle aurait dénoncée sur le champ et sans équivoque. Elle aurait rappelé les impacts sociaux de la militarisation du monde sur l’augmentation et la banalisation des violences, en particulier contre les femmes.  Continuer à lire … « Andrée Michel : une résidence étudiante à son nom »

Le rire desserre l’étau de la peur, diminue son pouvoir de contrôle

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Les mots et le temps pour dire. Dans son prologue « Dois-je parler au conditionnel ? », Toufah Jallow revient sur six ans de sa vie entre un concours national gagné en Gambie et décembre 2000. Survivante d’un viol par le président Yahya Jammeh, séparée de sa famille, le temps long de la reconstruction, « Avec la dépression. Avec mon secret. Avec l’isolement ».

L’autrice interroge le sens des phrases pour parler de viol, ce conditionnel attaché principalement aux violences sexuelles subies par les femmes et les enfants, le bénéfice du doute aux hommes accusés, le fait de survivre et l’exemple d’une survivante visible, « Et je veux que ce soient les responsables des viols qui portent la honte – celle qui, trop souvent, est reportée sur les victimes », le combat pour la justice « pour toutes les victimes de violences sexuelles », les campagnes qui unissent les forces des femmes du monde entier.

« En juin 2015, Yahya Jammeh m’a violée. Il était à l’époque président de Gambie. Il n’a jamais été accusé. Jamais condamné. Pour une raison, le monde estime que je dois parler au conditionnel ». Toufah Jallow ne le fera pas… elle ne sera plus invisible, « je brille comme le lever du soleil sur la côte atlantique de la Gambie » Continuer à lire … « Le rire desserre l’étau de la peur, diminue son pouvoir de contrôle »

Mère du blues et du jazz

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Les femmes, éternelles oubliées de toutes les histoires, pillées au-delà de toutes les raisons, poussent toutes les ombres pour se situer sur le devant de la scène, juste revanche de siècles d’oppressions et de dénis. Soudain le paysage change, prend d’autres dimensions. Il sort du plan et même du 3D pour figurer de nouvelles couleurs. Une partie du patrimoine culturel se redécouvre pour restructurer nos manières de voir et d’entendre. L’époque en manque pas de piquants et d’énormes remises en cause. Continuer à lire … « Mère du blues et du jazz »

Le destin ukrainien de La ferme des animaux de George Orwell

Couverture de la première édition en ukrainien. Munich, 1947 c

Lorsque George Orwell achève en novembre 1944 l’écriture de La ferme des animaux, il ne pouvait pas imaginer que trois années plus tard son plus fervent lectorat se trouverait parmi les Ukrainiens internés dans les camps de personnes déplacées (PD) en Allemagne. Malheureusement, nombre des exemplaires de son livre en ukrainien sont saisis par les autorités militaires américaines et remis aux Soviétiques.

Après avoir passé des années à travailler son manuscrit, George Orwell a eu du mal, en 1945, à trouver un éditeur pour La ferme des animaux car la satire anti-stalinienne n’était pas la bienvenue à une époque où l’Occident s’est allié à Staline pour combattre Hitler. Pour ajouter à ces difficultés, un V1 allemand s’abat sur la maison d’Orwell, alors que celui-ci par chance s’est rendu chez un ami à Greenwhich. Cependant, le manuscrit est miraculeusement sauvé des décombres. Enfin au terme de nombreux refus essuyés par Orwell, un éditeur britannique, Secker and Warburg, accepte de publier le livre à 4 500 exemplaires, un nouveau tirage sera ensuite rapidement nécessaire. Plus tard, une maison d’édition américaine prend le risque de l’éditer. Et enfin, une maison d’édition monégasque le publiera ensuite en français. Dans un premier temps, le titre prévu est L’Union des républiques socialistes animales, URSA, mais il n’est pas retenu de peur de déclencher l’ire stalinienne, Les Animaux partout ! est finalement choisi. Continuer à lire … « Le destin ukrainien de La ferme des animaux de George Orwell »

Pour Milan Kundera

Par Patrick Chamoiseau

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La survie des petites nations gît tout entière, c’est vrai, dans l’éclat de leur art, le lucide de leur rire, l’aérien des vérités qui dansent ; seulement, leurs géographies sont inconnues des cartographes. 

Elles sont faites de rencontres. Continuer à lire … « Pour Milan Kundera »

Marko Bojcun (1951-2023), un marxiste ukrainien

Marko Bojcun (1951-2023

Figure de la gauche marxiste antistalinienne ukrainienne, Marko Bojcun (21 mars 1951 – 11 mars 2023) vient de disparaitre. Il est notamment l’auteur de The Workers’ Movement and the National Question in Ukraine : 1897-1918 (Le mouvement ouvrier et la question nationale en Ukraine : 1897-1918, Brill, 2021). Les éditions Syllepse propose en téléchargement libre et gratuit un recueil de textes Marko Bojcun qui reviennent sur la révolution ukrainienne de 1917-1921, le développement du capitalisme en Ukraine après l’indépendance et ses contradictions ainsi que ses activités dans l’opposition de gauche. Continuer à lire … « Marko Bojcun (1951-2023), un marxiste ukrainien »

Pour Jacques Prévert

Ce 4 février 2000, il aurait eu 100 ans. Le bel âge aurait-il dit. Car tous les âges de la vie sont beaux. Il n’y a guère que les flics et les militaires pour ne pas s’en apercevoir. Parce qu’ils ne voient pas la lumière. Empêtrées dans ce qu’ils croient être la réalité, ils s’engluent dans la répression. Comme si toute révolte était soluble dans la répression. Il avait hérité cette phobie de son grand-père, vieil homme irascible sur de son bon droit et de sa connerie qui avait martyrisé son père. Des années plus tard, le père continuera à en faire des cauchemars. Comme quoi Freud n’est pas loin… Continuer à lire … « Pour Jacques Prévert« 

Pardine, un livre de Roger Mathieu

Une vie ouvrière, trépidante et engagée
Une chronique des luttes et des mobilisations des soixante dernières années

Ce livre, Pardine, Solidarité internationale, conte une belle histoire. Celle d’une vie ouvrière trépidante et engagée dans la solidarité internationale. C’est une vie pleine et entière habitée par la passion de l’internationalisme. C’est une magnifique chronique des luttes et des mobilisations des soixante dernières années

Roger est l’ainé d’une famille de huit enfants. C’est dès son plus jeune âge un révolté permanent avec un goût très prononcé pour les bêtises ; un enfant insupportable. Il risque d’être amputé à seize ans et passe beaucoup de temps dans les hôpitaux avec un chouia d’école. Après son certificat, il enchaine les petits boulots dans la ZUP Nord de Nîmes. Il adhère au PSU (Parti Socialiste Unifié) à 19 ans, milite dans un comité de quartier et c’est là sa première rencontre, avec les immigrés, qui l’accompagnera toute sa vie. Continuer à lire … « Pardine, un livre de Roger Mathieu« 

Une ode à la jeunesse capable de vivre d’autres vies

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« Debord, printemps » n’a pas vraiment de statut. Pas un essai, pas un poème, pas une biographie, pas non plus vraiment portrait d’une jeunesse et d’une époque, pas vraiment saga, pas vraiment politique mais un peu de tout, pour un mélange explosif, virulent, sauvage. Le thème apparent, La figure de Guy Debord, jeune homme réfugié dans son îlot de Saint-Germain-des-Prés, entre différentes cavernes où se retrouvent un groupe de dissidents qui refusent la société de ces années cinquante appelées plus tard « les 30 glorieuses » (dixit Fourastié). « Ne travaillez pas » est le slogan affiché de ces lettristes d’abord puis situationnistes ». L’internationale que constitue Debord est striée d’exclusions, souvent à motif aviné ? Cette jeunesse rêve, construit un monde étrange autour d’elle-même animé par la volonté farouche de ne pas être digéré par ce monde inconnu pour elle. Continuer à lire … « Une ode à la jeunesse capable de vivre d’autres vies »

Françoise Ega

Avec l’aimable autorisation des Editions Syllepse

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Françoise Éga (née Françoise Marcelle Modock) est née le 11 novembre 1920 au Morne-Rouge et morte le 8 mars 1976 à Marseille. Ouvrière, écrivaine et activiste sociale martiniquaise, elle est connue pour son rôle de meneuse dans sa communauté et pour sa défense des personnes migrantes des Caraïbes en France.

Depuis sa mort, ses écrits, qui explorent les thèmes de l’aliénation, de l’exploitation et du nationalisme, sont reconnus comme une voix importante pour les femmes antillaises françaises dans la période entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin de la décolonisation. Continuer à lire … « Françoise Ega »

Du jazz en livres… Comment devient-on un génie ?

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John Coltrane, saxophoniste ténor et soprano, a révolutionné les mondes du jazz et au-delà. C’est le dernier génie en date du jazz. Il représente la quintessence de ces années 60, années de révolte, de colère, de barbarie et d’espoirs. Il fait entendre dans son jeu incandescent, dans le « son » qu’il réussit à trouver à force de travail, cet ensemble. Qu’il sait aussi dépasser pour rester notre contemporain. Toutes ses interrogations restent les nôtres. Continuer à lire … « Du jazz en livres… Comment devient-on un génie ? »

Des mots de résistance, d’espérance, d’inquiétude, et la soif d’apprendre

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De la courte préface de Souleymane Bachir Diagne, je souligne quelques éléments. « La vie de Sonia Dayan-Herzbrun vaut témoignage ». Le préfacier parle, entre autres, d’humilité, de culture juive germanophone de la Mitteleuropa, des Palestiniens, d’un passé détruit, d’engagement et de commencement, « qu’elle était née à elle-même, qu’elle s’était donné son propre commencement », de révolution fondatrice, « La vie pensée n’est pas une narration linéaire d’évènements mais d’abord un foyer d’où irradie son sens en arrière et en avant », de féminisme et d’universel, « le féminisme n’est universel que si cet universel est compris depuis le pluriel de ses expressions à qui il donne un horizon commun », de philosophie de la relation et de la créolisation, des visages multiples « de notre commune condition humaine »…

Si la lecture d’un livre est toujours en partie personnelle et subjective, cela est encore plus vrai pour une biographie. La confrontation au récit d’une autre personne à ses environnements et à ses choix résonne, en décalage plus ou moins étendu, avec mes propres confrontations aux autres et certains de mes choix. Ma lecture sera donc partielle et partiale, posant des regards sur des « petites choses » sans négliger des lignes d’engagement (que, dans un contexte historiquement et socialement un peu distinct, je partage sur le fond avec l’autrice Continuer à lire … « Des mots de résistance, d’espérance, d’inquiétude, et la soif d’apprendre »

Vision du monde poutinienne

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« Dans la tête de Vladimir Poutine » est une tentative intéressante de Michel Eltchaninoff d’éclairer la vision du monde de Poutine, son idéologie. Pourquoi envahir l’Ukraine et mener une guerre barbare d’annexion pure et simple d’une nation en train de se constituer après la disparition de l’URSS ? Poutine considère l’Ukraine comme un territoire russe et les troupes d’envahisseurs s’attendaient à être reçues comme des sauveurs. Les gradés avaient même leurs uniformes de parade.

Le philosophe grand russe Ivan Ilyine serait le fournisseur d’idées de Poutine. Admirateur de Franco et de Salazar, le philosophe met en cause l’Occident dans la séparation entre la Fédération de Russie et l’Ukraine. La haine de l’Occident est désormais le credo de Poutine qui fait de l’OTAN le Satan des temps modernes. Continuer à lire … « Vision du monde poutinienne »

Au delà de la censure, découvrir les manuscrits millefeuilles d’une écrivaine

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Dans sa préface, Anaïs Frantz parle de Catherine Viollet et de ses lectures des œuvres de Violette Leduc, des analyses du processus d’écriture biographique, des recherches génétiques, du lien rattachant l’autrice à l’écrivaine, « Dépositaire des trouvailles de Violette Leduc, Catherine Viollet, a su restituer à son propre compte la bulle affective et sensorielles à l’intérieur de laquelle l’enfant attend de déchirer les voiles qui la séparent du savoir détenu par les adultes », de l’urgence de rendre justice « à la recherche intrépide qu’avait poursuivie Violette Leduc dans l’écriture littéraire des sexualités, et que la société avait censurée »…

Continuer à lire … « Au delà de la censure, découvrir les manuscrits millefeuilles d’une écrivaine »

Les cinq leçons d’Avicenne

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Alors que les vertus de la raison sont dilapidées par l’inflation et la promotion de toutes les confusions, alors que la majorité des médias ont renoncé à apporter la contradiction aux propagateurs du racisme et de l’islamophobie, alors que l’émotion, la pulsion et la simple opinion deviennent le prêt à porter de la pensée et parfois même de la science, il y a un enjeu véritable à se tourner un instant vers la vie et l’œuvre du grand médecin et philosophe persan, Ibn Sînâ, que nous nommons Avicenne en Occident. La biographie très informée d’Omar Merzoug nous autorise une découverte tout à la fois lumineuse et décapante du parcours de vie et de pensée de celui qui voulut « enraciner la raison et la logique en Islam » et « rompre avec le conformisme des théologiens, l’imitation aveugle et les traditions instituées ». Continuer à lire … « Les cinq leçons d’Avicenne »

Che Guevara au Maroc

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Ernesto Che Guevara et Abdellah Ibrahim, chef du gouvernement marocain.
Ambassade du Maroc au Caire. Janvier 1959.
© Photo remastérisée pas Mustapha Saha

Che Guevara fait deux séjours au Maroc en 1959. Il est envoyé spécial de la révolution cubaine en quête d’alliés dans les pays nouvellement indépendants. Le Maroc est, à cette époque, un acteur majeur du mouvement des non-alignés. Che Guevara rencontre au Caire, en juin 1959, Abdellah Ibrahim, président du conseil du gouvernement marocain, qui lui présente Abdelkrim Khattabi, concepteur, avec son prédécesseur Mohamed Améziane, de la guerre de guérilla contre le colonialisme franco-espagnol. Che Guevara et Abdelkrim Khattabi discutent pendant plusieurs heures en espagnol. En survolant le Rif en avion, Che Guevara aurait dit d’après le témoignage d’Abdellah Ibrahim : « J’ai regardé par le hublot. La région est une zone idéale pour la guérilla. C’est tout un symbole ». Demeure une énigme, l’absence totale de traces iconographiques de cette rencontre légendaire. Fidel et Raul Castro, lui-même et leurs compagnons avaient été initiés à la guérilla par Alberto Bayo, un officier espagnol vétéran de la guerre du Rif, qui s’était ensuite enrôlé dans l’armée républicaine avant de se réfugier au Mexique, où il était devenu instructeur à l’Académie militaire de Guadalajara. Alberto Bayo publie un opuscule culte, « Cent leçons de la guérilla ». En janvier 2003, Fidel Castro confie à Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique : « Bayo nous enseignait comment mettre en place une guérilla pour briser une défense à la manière des Marocains d’Abdelkrim face aux Espagnols ». Abdelkrim Khattabi était ainsi considéré comme un maître-stratège et un théoricien militaire par Hô Chi Minh, Mao Tsé-toung qui le reconnaissaient comme un précurseur, et d’autres encore comme le Mahatma Gandhi et Josip Broz Tito. Dans les années vingt, le mouvement surréaliste en France prend fait et cause pour le combat d’Abdelkrim Khattabi. Il organise à l’Odéon des manifestations en solidarité avec les Rifains aux cris de « Vive Abdelkrim ». Louis Aragon déclare : « Abdelkrim fut l’idéal qui berça notre jeunesse ». Continuer à lire … « Che Guevara au Maroc »

Germaine Tillion entre résistance et fraternité

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Germaine Tillion. Portrait. Par Mustapha Saha.

Peinture sur toile. Dimensions : 100 x 81 cm.

Germaine Tillion, qui avait fait du juste et du vrai l’emblème de son siècle d’existence, est en droit de recevoir aujourd’hui l’éternelle reconnaissance nationale. Elle incarnait la liberté, l’égalité, la fraternité entre tous les peuples, toutes les cultures, toutes les civilisations, comme des droits inviolables et des devoirs incompressibles. Elle consacra sa vie, dans une destinée maîtrisée jusqu’au dernier souffle, son intelligence d’observation, sa puissance d’analyse, sa rigueur scientifique, ses recherches ethnologiques, son intransigeance éthique, ses engagements politiques, à la défense sans répit de la dignité humaine. Continuer à lire … « Germaine Tillion entre résistance et fraternité »