Appel contre le racisme, le colonialisme et l’apartheid

La « Israeli Apartheid Week » (IAW) organisée chaque année par BDS à échelle internationale est une semaine anticoloniale et antiraciste pour le combat des peuples contre le racisme, le colonialisme et l’apartheid.

Le racisme, la xénophobie, les discriminations et l’inégalité continuent de se développer partout dans le monde. Ces derniers mois, des populations du Sud et des personnes de couleur, des prisonniers politiques, des personnes sans logement, des migrants et des réfugiés – parmi beaucoup d’autres – ont souffert du fléau du COVID19, qui a encore aggravé leur vulnérabilité.

Des millions de personnes à travers le monde ont vécu dans leur chair l’interconnexion de l’exploitation économique, le racisme systémique, la violence patriarcale, l’injustice climatique, l’austérité néolibérale économique, et se sont mobilisées pour contre ces oppressions multiples et inextricablement liées.

Comme le dit la militante afro-américaine des droits civils Angela Davis dans cet appel à l’IAW, « la Palestine reste un important terrain d’essai pour la répression mondiale – de la forteresse Europe aux États-Unis, de l’Inde au Myanmar ». La résistance à l’apartheid israélien est donc une résistance aux régimes frontaliers et à la violence policière et militaire partout.

En Suisse aussi …

Avant les années 2000, le discours officiel affirmait que la Suisse n’avait participé ni à la colonisation ni à la traite des esclaves, mais aujourd’hui on a dû reconnaître que, même si elle n’a jamais eu de colonies, la Suisse a bien participé au colonialisme et à la traite esclavagiste. Il est également devenu clair à quel point, par exemple, la xénophobie et le racisme sont structurels en Suisse. « L’autre », ce point de mire xénophobe, a changé de visage au gré des époques et des situations économiques. Il a été italien, portugais, kosovar, africain, rom… Actuellement, l’UDC dénonce le « tsunami » de musulman.ne.s en Suisse et lance son initiative « anti burqa », qui doit être combattue par un front féministe et anti-raciste qui remet au centre du débat les vrais problèmes économiques, sociaux et sanitaires, qui existent en Suisse. 

Le renvoi, au mois de février, de deux refugiés éthiopiens, Tamir et Solomon, est encore un autre exemple de la politique anti-immigrés et anti-réfugiés de la Suisse. Pourtant très affaiblis par une grève de la faim, ils ont été amenés de force à bord d’un avion du dispositif FRONTEX, qui est l’agence officielle de l’UE pour la « gestion » des frontières. 

Or, FRONTEX s’est récemment associé avec ELBIT, compagnie israélienne d’armement et de sécurité qui avait vendu ses drones à la Suisse en 2014. ELBIT fournit 85% des drones utilisés par Israël dans ses attaques militaires répétées et son blocus inhumain continu sur Gaza. Comme le soulignent les activistes palestinien.ne.s de Stop the Wall : « Les politiques européennes anti-migration, qui, dans de nombreux cas, ressemblent aux paradigmes israéliens et sont souvent mises en œuvre avec la technologie israélienne, ciblent les migrants, financent l’apartheid israélien et l’occupation militaire contre les Palestiniens et militarisent les sociétés européennes. »

C’est ainsi que dans leur lutte pour la justice sociale et contre le système d’apartheid israélien les palestiniens remettent en cause liens UE-Israël qui portent atteinte aux droits des migrants tout en approfondissant les politiques de militarisation.

On voit donc l’étroite imbrication des multiples politiques d’exploitation et d’oppressions, d’où l’importance que les mobilisations pour la justice sociale et l’égalité, contre le racisme et le colonialisme, mettent à nu de ces imbrications et construisent des campagnes pouvant aller dans le sens de rejoindre un front mondial uni contre le racisme, l’oppression et l’exploitation.

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Auteur : entreleslignesentrelesmots

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