Déclaration de la CUP suite aux élections du 14 février en Catalogne

Premièrement, nous voulons remercier toute notre militance pour le travail effectué durant la campagne électorale : vous êtes les vrais responsables de ce succès. D’autre part, nous voulons remercier profondément le travail fait par le groupe parlementaire sortant. Carles, Maria, Natàlia et Vidal : merci beaucoup pour votre travail dans une législature si difficile.

Ces élections témoignent d’une faible participation causée par deux facteurs : en premier lieu, parce qu’elles ont été imposées par les tribunaux espagnols dans un contexte de crise sanitaire, au lieu de les reporter comme le voulait le parlement catalan ; la seconde raison, plus évidente, est l’incompétence du gouvernement à offrir des solutions pour les besoins et espoirs collectifs du peuple.

Nous sommes dans une situation d’exception démocratique permanente. Ce que le peuple catalan a exprimé par son vote aujourd’hui ne va pas se concrétiser tout seul : nos lois sur nos droits sociaux ont été supprimées par les tribunaux espagnols de justice. Conséquemment, il faut bâtir une réponse collective à cette frustration.

Nous avons un message pour les pouvoirs de l’État : vous pouvez nous convoquer aux urnes autant de fois que vous voudrez, vous pouvez nous mettre en prison, vous pouvez nous réprimer ou nous faire subir une guerre sale, mais toujours nous vous vaincrons aux urnes, parce que la majorité de ce pays veut résoudre ce conflit par la voie démocratique et le vote.

Les élections du 14 février confirment un Parlement avec une majorité pour l’indépendance de la Catalogne. Une fois de plus, ce scrutin confirme qu’il y a une majorité évidente en faveur du droit à l’autodétermination. Ces résultats montrent aussi que la plupart du pays est favorable aux grands consensus pour résoudre les questions sociales. Ces consensus ont été désavoués à maintes reprises par le Tribunal constitutionnel espagnol qui a montré un total mépris des lois votées par le Parlement de la Catalogne.

C’est le moment de bâtir une stratégie pour rendre réel le droit au logement, pour blinder les services publics et pour construire un plan social pour empêcher de faire porter les conséquences de la crise sur la classe ouvrière. Le pays a besoin de voir les partis politiques et les mouvements sociaux travailler conjointement pour construire et développer un plan social.

Malgré les bons résultats de notre organisation, la Candidature d’unité populaire – CUP, nous ne pouvons pas être pleinement satisfaits. Avec ces élections, 11 députés du Parlement de la Catalogne sont d’extrême droite. Il faudra construire une stratégie collective contre le fascisme tant dans les institutions que dans les villes et les villages de notre pays.

Il faudra tisser des alliances avec des organisations politiques, des mouvements sociaux et des syndicats pour travailler ensemble et lutter, jusqu’à la concrétisation des grands consensus du pays.

Déclaration de la CUP, 15 février 2021

http://alter.quebec/declaration-de-la-cup-suite-aux-elections-du-14-fevrier-en-catalogne/

Auteur : entreleslignesentrelesmots

notes de lecture

Une réflexion sur « Déclaration de la CUP suite aux élections du 14 février en Catalogne »

  1. Le sommet Pedro Sánchez- Emmanuel Macron à Barcelone n’arrêtera pas la lutte pour l’indépendance de la Catalogne
    Le Consell per la República, l’Assemblea Nacional Catalana et Òmnium Cultural, les trois plateformes engagées dans la lutte pour la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple catalan, ont pris l’initiative d’organiser une mobilisation unitaire à l’occasion du sommet hispano-français de jeudi 19 janvier, qui réunira à Barcelone les présidents Emmanuel Macron et Pedro Sánchez. D’autres organisations, dont l’Assemblea de Municipis per la Independència (AMI, Assemblée des municipalités pour l’indépendance), CIEMEN (Centre international Escarré pour les minorités ethniques et les nations), Intersindical-CSC ainsi que toutes les forces politiques indépendantistes sans exception (Junts per CatalunyaERC et, bien évidemment, la CUP) ont aussi décidé de se joindre à cette manifestation.
    Le sommet franco-espagnol, qui sera présidé le 19 janvier par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et le président français, Emmanuel Macron, se tiendra donc à Barcelone. C’est la deuxième fois que la Catalogne accueille cette réunion au plus haut niveau entre les deux pays. Pour rappel, la France et l’Espagne organisent ces rencontres bilatérales en alternance depuis leur création, en 1987, et à cette occasion, c’était au gouvernement espagnol de désigner le lieu, la dernière s’étant tenue dans la ville française de Montauban en mars 2021.
    Le traité d’amitié que signeront Pedro Sánchez et Emmanuel Macron prendra donc le nom de « traité de Barcelone ». Outre les questions bilatérales, Sánchez et Macron, qui seront accompagnés de plusieurs ministres, aborderont divers sujets de l’agenda européen. Notamment, les deux dirigeants discuteront également du projet H2MED, le projet d’interconnexion des énergies vertes qui reliera Barcelone à Marseille au moyen d’un corridor sous-marin.
    Le président espagnol a bien indiqué qu’au-delà des objectifs politiques et économiques habituels de ce type de sommets, il s’agit de rendre visible devant l’opinion publique internationale « la fin du conflit politique en Catalogne ».
    Les associations et organisations qui appellent à la manifestation du 19 janvier considèrent que cette approche est une provocation, une farce et un mensonge, car aucune solution politique au conflit n’a été avancée par l’État espagnol, qu’il reste encore des représentants politiques indépendantistes en exil, que 500 personnes attendent de passer devant les tribunaux pour des causes en rapport avec le référendum du 1er octobre 2017 et que les victimes de la répression ultérieure de l’État, plus de 4 000 personnes, sont également encore en attente de jugement.
    Pour la CUP, la volonté d’indépendance reste toujours aussi forte en Catalogne ; ce ne sont pas les gouvernements de l’Espagne et de la France qui nous représentent, au contraire, ce sont eux qui exercent la répression contre la nation catalane, ses habitant·es, sa langue et sa culture.
    Dans ce sens, la mobilisation du 19 janvier lance un appel en défense de la langue catalane, du système d’immersion linguistique dans l’éducation, facteur d’intégration. Elle reprendra également les revendications de la Catalunya Nord vis-à-vis de l’État français, où l’usage de la langue catalane est banni et poursuivi dans les instances communales.
    Le 19 janvier, c’est aussi la date choisie pour l’ensemble des organisations syndicales en France qui se mobiliseront pour la sauvegarde de leur système de retraites, attaqué par ce même gouvernement Macron.
    La convergence des mobilisations, avec les priorités que chaque situation impose, est aussi l’occasion pour la CUP de réaffirmer son plein soutien aux manifestations et aux grèves du 19 janvier et des jours suivants en France.
    Nous espérons que l’ensemble des forces politiques progressistes françaises soutiendront notre mobilisation.
    Assemblea de la CUP Exterior
    Janvier 2023

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

En savoir plus sur Entre les lignes entre les mots

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture