Un juge fait peser des soupçons d’assassinat sur un justiciable en face de lui. Ce dernier connaissait la victime qui avait « donné » ses anciens camarades en lutte continue contre le gouvernement et les capitalistes dans ces années 1970 de feux et de pistes rouges. « Impossible » affirme en titre Erri De Luca en alignant les faits pour faire douter son questionneur.
Il dresse surtout son portrait et celui de sa génération oubliée, engloutie dans la chute du Mur de Berlin. Un texte serré, une écriture acérée pour faire comprendre les analyses tout autant que la fraternité qui unissaient les militant.e.s de ces temps d’avant la montée de l’individualisme. Une sorte d’autobiographie qui va jusqu’au goût pour la montagne tout en voulant combattre la rupture générationnelle.
Erri De Luca : Impossible, traduit par Danièle Valin, Gallimard/Du monde entier, 172 p.
Nicolas Béniès
Encore un très bon roman de cet auteur !