« Le ciel de l’Amérique est multicolore, mais il ne porte que les couleurs d’une peine. Il héberge l’extermination des amérindiens, abrite les désespoirs et les génocides de tous les exilés venus trouver refuge dans le grand cimetière qu’est cette terre. »
Amy oscille entre un passé caché et obsédant et un présent quelconque dans une petite ville du Michigan. Les descriptions de l’Amérique médiocre sont crues. Les sons du livre trouve des résonances avec d’autres plaintes, d’autres échos. Malgré tout, je ne suis pas certain que le passé de l’horreur bouche plus l’horizon que les misérables existences bien pensantes de cette Amérique là. « Le ciel mauve de Bay City a gagné la guerre. »
Pas totalement abouti, le livre n’en demeure pas moins d’une effrayante justesse de ton. Les fils du passé et du présent tissent une étonnante toile d’inaptitude au bonheur.
Catherine Mavrikakis : Le ciel de Bay City
Editions Sabine Wespieser, Paris 2009, 294 pages, 21 euros
Didier Epsztajn